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Après l'arrestation de Bruneau Laurette et son fils - Interrogatoires et mise en demeure : retour sur une semaine mouvementée

18 novembre 2022

Père et fils traduits devant le tribunal de Moka

 

Après leur arrestation le vendredi 4 novembre et leur passage devant la Bail and Remand Court le lendemain, Bruneau Laurette et son fils Ryan ont à nouveau été traduits devant le tribunal de Moka le lundi 7 novembre. Les sympathisants ont été nombreux à faire le déplacement afin de leur apporter leur soutien. Bruneau Laurette est défendu par Me Shakeel Mohamed, tandis que son fils est assisté de Me Akil Bissessur. Après leur comparution, ils ont été reconduits en cellule.

 

Les enquêteurs s’intéressent à la voiture de l’activiste

 

Le premier volet de l’enquête, menée par la Major Crime Investigation Team (MCIT), était axé sur sa voiture, une BMW immatriculée JR 12, qu’il aurait rachetée à Joany Raymond. La voiture était, d’ailleurs, toujours enregistrée à son nom. Le mardi 8 novembre, celui-ci a été convoqué aux Casernes centrales pour être interrogé. Il était accompagné de son homme de loi, Me Yatin Varma. Les enquêteurs ont voulu connaître sa relation avec Bruneau Laurette, d’autant que Joany Raymond serait actuellement en liberté conditionnelle après la saisie de 54 graines et 0,7 grammes de cannabis chez lui en 2021, bien qu’il affirme que l’affaire a été rayée. Il a confirmé aux enquêteurs avoir vendu sa BMW à l’activiste cette année et a produit l’acte de vente. Après son interrogatoire, Joany Raymond s’est adressé à la presse et a déclaré qu’il est «dans le business de voitures» et qu’il n’est «pas un trafiquant de drogue». Il a été autorisé à rentrer chez lui mais devra rester à la disposition des enquêteurs.

 

L’activiste interrogé sur ses publications sur les réseaux

 

C’est dans le cadre d’une autre affaire que l’activiste a été questionné à ce stade : les vidéos intimes de Me Akil Bissessur et de sa compagne Doomila Moheeputh qui ont circulé sur la Toile. Les enquêteurs ont voulu en savoir plus sur ses publications sur sa page Facebook, relatives à cette affaire, où il a accusé les policiers de la Police Head Quarters Special Striking Team d’être derrière la fuite. Il lui est ainsi reproché d’avoir enfreint l’Information and Communication Technologies Act (ICTA). Il a fait valoir son droit au silence dans le cadre de cette affaire.

 

Sa compagne Dominique Raya sert une mise en demeure

 

Rs 20 millions. C’est la somme que réclame Dominique Raya, la compagne de Bruneau Laurette, dans une mise en demeure à l’ASP Ashik Jagai, à la tête de la Police Head Quarters Special Striking Team, et à la policière Narainen, de la MCIT. Elle dit agir en son nom personnel ainsi que comme représentante de Bruneau Laurette et son fils. Selon elle, les policiers en question ont commis une «faute lourde» en interdisant aux avocats de ces derniers de les assister. Dominique Raya dit avoir retenu les services de Me Sanjeev Teeluckdharry pour représenter les deux suspects. Toutefois, l’avocat a appelé les Casernes centrales à plusieurs reprises sans obtenir d’informations concernant leur arrestation. Dominique Raya estime que se faire représenter par un avocat de son choix «est un droit constitutionnel». Si les deux policiers qu’elle cite refusent d’obtempérer dans un délai d’un mois, elle avance qu’elle logera une plaint with summons en Cour suprême.

 

L’interrogatoire de Ryan Laurette démarre

 

Il a été le premier à être interrogé dans le cadre de cette importante saisie de drogue. Le vendredi 11 novembre, Ryan Laurette a donné son premier defense statement aux limiers de la MCIT. Il a été appelé à s’expliquer sur ses revenus et ses dépenses ainsi que son emploi du temps le jour de son arrestation. Par la suite, un de ses hommes de loi, Me Akil Bissessur, a fait la déclaration suivante à la presse : «Mon client a expliqué qu’il n’a qu’un seul bien à son nom, une moto. Il a aussi dit que la veille de son arrestation, il ne se sentait pas bien et avait passé la nuit chez Dominique Raya.» Le jour de son arrestation, il aurait passé la journée chez lui, ayant pris un congé maladie. La motion pour sa remise en liberté sera débattue le 18 novembre. Entre-temps, il s’est volontairement soumis à un test ADN pour les besoins de l’enquête.

 

Interrogations autour de la clé du coffre de la BMW

 

Peu après avoir participé à un exercice d’identification aux Casernes centrales, le mardi 8 novembre, Bruneau Laurette a été conduit près de sa BMW, mise sous scellés aux Casernes centrales. Sur enregistrement vidéo, il a confirmé que le coffre ne peut être ouvert qu’avec la clé à télécommande. Rappelons que dans une déclaration, Me Shakeel Mohamed a affirmé que le coffre de la BMW était fermé lors de la saisie de drogue. «À la requête de la police, mon client a pris les clés de sa voiture et s’est rendu à l’extérieur (…)» Selon les limiers de la MCIT, les allégations formulées par l’activiste au tribunal, selon lesquelles la drogue aurait été plantée, ne tiennent donc pas la route. Ils écartent ainsi graduellement la thèse selon laquelle l’équipe de l’ASP Ashik Jagai l’aurait piégé. Cependant, Me Shakeel Mohamed a aussi avancé que «la polis inn dir li pran so lakle loto. Linn refiz pran li parski li pa ti dan mem plas. Li ti trouv sa bizar». Cette énigme finira-t-elle par être résolue ?

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