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27 juin 2022 13:14
La police a ainsi procédé à l’arrestation du jeune homme. Il a dû fournir une caution pour retrouver la liberté. Il s’est présenté aux Casernes centrales à nouveau le jeudi 23 juin. Il était accompagné de ses deux hommes de loi cette fois, à savoir Me Adrien Duval et son confrère Me Alexandre Le Blanc.
«Mon client revendique son droit à la liberté d’expression», explique Me Adrien Duval à sa sortie du quartier général de la police ce jour-là. L’avocat est d’avis que c’est «enn fos case sa». Il confie que la police aurait utilisé diverses interprétations dans le dictionnaire de kreol morisien pour juger la chanson Poliko Krapo dégradante.
Alexandre Le Blanc est, lui, revenu sur un jugement opposant le syndicaliste Vinod Seegum à l’État où les juges avaient statué que le terme «annoyance» est trop vague. Ces derniers avaient également trouvé que ce terme peut être le synonyme de «making a little angry» mais qu’il ne peut être considéré comme un délit criminel grave.
Concernant la chanson Poliko Krapo, certains policiers sont accusés de faire un excès de zèle envers ceux qui écoutent en boucle ce tube des membres d’Armada 666 dont le meneur, Raquel Jolicoeur, est actuellement en détention pour terrorisme et pour délit de drogue.
Un marchand de glace en aurait fait l’amère expérience il y a quelques semaines. Cet homme de 37 ans, habitant Rose-Belle, explique qu’il se trouvait dans son véhicule sur Wireless Road, dans sa localité, lorsqu’un 4x4 de la police se serait arrêté à sa hauteur.
Deux policiers seraient descendus et auraient commencé à lui faire des reproches car il passait la chanson Poliko Krapo à ce moment-là. «To pe pran nisa ar ADSU. To pe sant Poliko Krapo. Atann to pou kone-la», lui auraient lancé les deux policiers. Il raconte que ces derniers l’auraient conduit de force dans les locaux de l’ADSU de Rose-Belle où il dit avoir été agressé.
Il allègue qu’il a subi une fouille corporelle. Selon ses dires toujours, un policier en a profité pour placer un aluminium foil dans sa poche. Il ajoute que ce dernier lui aurait également dit qu’il allait ajouter six autres aluminium foils s’il n’accepte pas les faits.
Le marchand de glace a été placé en détention au poste de police de Rose-Belle, avant sa libération sous caution le 9 juin. Il s’est rendu à l’hôpital de Rose-Belle peu après, où il dit avoir reçu des soins et a refusé d’être admis par peur de représailles. La police enquête toujours dans cette affaire.
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