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31 mars 2014 17:55
l se dit plus que jamais serein. Lui, c’est l’inspecteur Rajesh Moorghen qui était chargé d’enquêter sur le meurtre de Barthélemy Azie à Rodrigues. Affaire qu’il a résolue 14 ans après la disparition du jeune homme.
Arrêté aux petites heures du matin, le vendredi 28 mars, et libéré après avoir fourni une caution de Rs 30 000, rien ne semble pour autant le déstabiliser. «On m’accuse de forgery. Mais forgery de quoi ?» ne cesse-t-il de se demander depuis sa mise en accusation. Il est suspecté d’avoir falsifié la déclaration de Simon Azie, le père de Barthélemy Azie, dans laquelle celui-ci aurait affirmé qu’il compte poursuivre des hauts gradés de la police pour négligence quant à la manière dont le dossier de son fils avait été traité. Dans le sillage de cette affaire, le constable Christian Casimir et le sergent Grazille Félicité avaient aussi été arrêtés puis libérés sous caution.
Libéré sous caution lui aussi, l’inspecteur Moorghen crie au complot. «C’est un coup monté par les Casernes centrales. Car je représente une menace pour eux du fait que j’ai résolu un meurtre qui remonte à 14 ans et que j’allais déterrer une nouvelle affaire vieille de 30 ans concernant la mort de huit pêcheurs. Ils sont frustrés car j’apporte des résultats sans leur demander de ressources additionnelles», dit haut et fort l’inspecteur Moorghen.
Pour lui, il n’y a pas de doute : «Je suis victime d’une machination, c’est trop clair. Je laisse le soin au public de tirer ses conclusions. La justice finira par triompher car j’ai fait mon travail en mon âme et conscience. Je n’ai jamais falsifié la déclaration de Simon Azie. La preuve : il a lui-même dit sur des radios privés qu’il comptait poursuivre des hauts gradés de la police pour négligence.»
Un de ses proches s’interroge, par ailleurs, sur le fait que Simon Azie a changé sa version en rejetant la version selon laquelle il avait signifié son intention de poursuivre des hauts gradés des Casernes centrales. «Comment se fait-il que Simon Azie nie avoir dit cela alors même qu’il a fait des déclarations publiques ? Comment se fait-il qu’il dise ne plus se souvenir de cela ? Et ce, juste après le retour de Rajesh Moorghen qui était en déplacement à Maurice ? Que s’est-il passé durant son absence de Rodrigues ? A-t-on persuadé Simon Azie de changer de version ? Tout cela n’est pas normal», s’interroge ce proche de l’inspecteur Moorghen qui a voulu témoigner sous le couvert de l’anonymat.
Il trouve également insultant le fait que tous les présumés suspects qui avaient été coffrés par l’inspecteur Moorghen dans le cadre de l’affaire Azie aient retrouvé la liberté conditionnelle le vendredi 28 mars. «On fait tout pour bousiller le bon travail de Moorghen. Pourquoi ? Tous les suspects ont été relâchés. C’est aberrant !»
De son côté, l’inspecteur Moorghen dit attendre de pied ferme sa lettre de suspension. «Où est-elle cette fameuse lettre ?» se demande-t-il sur un ton moqueur. En tout cas, cette guerre ouverte entre flics est loin d’être terminée. Car, durant la semaine écoulée, l’inspecteur Moorghen a fait une déclaration à la police contre l’inspecteur Ajodha, qui mène l’enquête sur son équipe et lui, qu’il accuse de diffamation et d’intimidation alors que l’inspecteur Ajodha a consigné une plainte contre le constable Casimir qu’il accuse de fausse déclaration. Les Casernes centrales n’ont pas souhaité faire de commentaire sur cette affaire dans la mesure où une enquête est en cours. «Nous ne pouvons rien dire pour ne pas porter préjudice à l’enquête», nous a déclaré un préposé du Police Press Office.
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