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Par Elodie Dalloo
26 avril 2023 22:34
Si celle-ci était là depuis un bon moment, ce n’est que le dimanche 16 avril qu’elle a été mise en avant après que l’activiste a publié une photo d’elle sur sa page Facebook. Le cliché a fait le tour des réseaux sociaux et Dominique Sobha a été appréhendé et interrogé par la police d’Abercrombie.
Il raconte être passionné de peinture depuis son plus jeune âge. «Je me suis intéressé aux dessins alors que je n’étais qu’un enfant. Puis, au collège, la peinture était la seule chose qui m’intéressait. Letid pa ti fer pou mwa», confie-t-il. C’est un séjour à l’île de la Réunion en 2001 qui lui a permis de découvrir le monde des Urban Painters. Dominique Sobha étant également danseur professionnel de hip-hop et de breakdance, l’univers de l’art de rue lui a tout de suite plu. De retour à Maurice, il a commencé à faire des graffitis sur les murs, dans sa localité, sans s’imaginer qu’une fresque de Bruneau Laurette lui causerait des ennuis : «Je m’inspire de ce qui m’entoure pour peindre. J’ai dessiné une fresque de Bruneau Laurette parce que c’est quelqu’un qui m’inspire. Mo pann komet enn krim.»
Lors de son arrestation, ce mardi 18 avril, la police lui a déclaré que son délit était d’avoir dessiné sur une propriété du gouvernement. Dominique Sobha a comparu devant le tribunal de Port-Louis le même jour pour dégradation de mur, avant de retrouver la liberté conditionnelle contre une caution de Rs 3 000. L’activiste Bruneau Laurette a fait le déplacement au tribunal, ce jour-là, pour lui apporter son soutien. «Si le portrait d’une personne au gouvernement ou du Premier ministre était dessiné, est-ce que son auteur aurait été arrêté ?» s’interroge-t-il.
Après sa mésaventure, Dominique Sobha dit essayer de rester positif. «Cette arrestation m’a permis de faire connaître mon art davantage. Li enn mal pou enn bien.» Il lance un appel aux membres du gouvernement afin que les jeunes qui s’intéressent à l’univers artistique soient mieux encadrés.
Il soupçonne la police de vouloir le piéger en plantant de la drogue chez lui. Cela, après qu’un individu l’a approché, ce mercredi 19 avril, pour lui en faire part. Craignant d’être piégé par les forces de l’ordre, l’activiste Bruneau Laurette a consigné une Precautionary Measure au poste de police de Goodlands, ce jeudi 20 avril. Il a déclaré aux enquêteurs ne pas être impliqué dans de telles activités, ajoutant ne pas savoir où et quand leurs collègues chercheraient à le piéger. Il a aussi demandé à la police de fouiller son domicile, à Calodyne, et d’effectuer des patrouilles dans sa localité régulièrement.
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