Arsenal vs Tottenham : qu’est-ce qu’ils ont dans le ventre ?

24 septembre 2023 12:12

Ça s’annonce chaud cet après-midi. C'est le match que la plupart des fans de Tottenham et d'Arsenal recherchent en premier lors de la publication du calendrier de la Premier League, soit le derby du nord de Londres entre deux équipes qui ne sont séparées que par 7 km. Le premier acte arrive tôt cette saison avec les Gunners qui accueillent les Spurs à l'Emirates stadium pour un duel qui s’annonce palpitant et devrait révéler leur force de frappe.

Les féroces rivaux du nord de Londres peuvent se vanter de connaître un bon début de saison et leurs fans espèrent que cela va se traduire par des trophées. Les deux équipes comptabilisent 13 points sur 15 possibles, occupant les deuxième et quatrième places du classement. Chacun va tenter de préserver son invincibilité et prendre trois points d’avance sur son rival régional.

En cinq journées, les deux équipes ont démontré qu’il faudrait compter sur elle cette saison et chacune a connu des réajustements au niveau des effectifs, mais surtout au niveau du staff technique chez Tottenham (voir texte plus loin sur Ange Postecoglou). Les Spurs abordent le derby en pleine forme et dans un bon état d’esprit, compte tenu de la nature de leur plus récente victoire (2-1) contre le nouveau promu Sheffield United. Richarlison et Dejan Kulusevski ont marqué respectivement à la 98e et 100e minute pour donner aux Spurs les trois points au Tottenham Hotspur Stadium samedi.

Ce sera la première fois que l'entraîneur Ange Postecoglou participera à un derby du nord de Londres, même si, compte tenu de ses antécédents, il sera habitué au chaudron de bruit qui l'attend, après avoir participé à huit derbies Old Firm alors qu'il était à la tête du Celtic. Il en a remporté quatre et a fait match nul lors deux de ces derbies de Glasgow.

Ce qu’il fera pour le match contre Arsenal, aujourd’hui, sera intéressant à voir. Postecoglou a été félicité pour la façon dont il a transformé Tottenham en une équipe offensive depuis son arrivée. Continue-t-il cette approche contre les Gunners, ou devient-il un peu plus pragmatique ? Les Spurs seront plus frais, cet après-midi, n’ayant pas eu de matchs européens à disputer contrairement aux Gunners, qui ont joué la première journée de la Ligue des champions mercredi soir contre le PSV (4-0). Mais un derby reste un derby et avec l’apport de son public, Arsenal aura du répondant pour affronter Tottenham. Tant mieux pour le spectacle.

Ange Postecoglou, l’entraîneur providentiel des Spurs ?

Il y avait de la concurrence, mais c’est lui l'entraîneur du mois d'août en Premier League. Tottenham figure parmi les équipes qui ont bien démarré la saison 2023/24 en compagnie des Manchester City, Liverpool, Arsenal et Brighton. Ange Postecoglou marque des points en Angleterre pour ses débuts comme manager des Spurs, et semble séduire plus d’un avec un jeu offensif.

Le technicien australien de 58 ans, qui a succédé à l’intérimaire Ryan Mason, a su insuffler une nouvelle dynamique chez les pensionnaires du Tottenham Hotspur Stadium, après être arrivé en provenance du club écossais Celtic FC. Les Spurs sont toujours invaincus, avec trois victoires et un match, en plus d’une attaque performante malgré le départ de Harry Kane au Bayern Munich (13 buts en 5 matches).

Prônant un jeu léché, portant sur l'offensive et s'appuyant sur de jeunes joueurs, son management diffère de celui de ses prédécesseurs Antonio Conte, Nuno Espirito Santo et José Mourinho. Son équipe réalise un début de saison canon, malgré une élimination précoce face à Fulham en League Cup. Il est alors, logiquement, nominé pour remporter le trophée de l'entraîneur du mois. Le 14 septembre 2023, il est nommé parmi les meilleurs entraîneurs de l'année par la FIFA pour sa cérémonie The Best aux côtés de Pep Guardiola, Luciano Spaletti, Xavi Hernández et Simone Inzaghi.

Pourtant, à son arrivée sur les bancs du club londonien, on présentait Ange Postecoglou comme un illustre inconnu, mais l'entraîneur australien, né en Grèce de parents grecs, présente un CV qui mérite un certain respect. La saison dernière, il a remporté un triplé avec le Celtic FC (championnat, Coupe d’Ecosse et Coupe de la Ligue).

Force est de constater que partout où il est passé, le natif d'Athènes a tout gagné. Il a glané deux titres de A-League, transformant Brisbane Roar en une machine de guerre – à tel point que le club a été rebaptisé «Roarcelona» –, la Coupe d'Asie 2015 avec l'Australie, un championnat au Japon avec les Yokohama F. Marinos et puis les succès les plus récents en Ecosse.

Son bilan au Celtic en deux saisons est pour le moins solide : 113 matchs, 83 victoires, 12 nuls et 18 défaites. Et en championnat : 76 matchs, 61 victoires, 9 nuls et 6 défaites. Le coach de 58 ans a mis sa patte sur une équipe qui avait besoin de renouvellement. Ses équipes pratiquent un jeu intense, proactif, avec beaucoup de créativité, de vitesse, de courses et de mouvement pour marquer. Son idée est d'installer un bloc haut, avec un pressing immédiat et constant, afin de récupérer la balle, et pouvoir exploiter le moindre espace. À de nombreuses reprises, le Celtic a étouffé l'opposition pour mieux la punir.

Les Spurs n'ont pas de Coupe d'Europe cette saison, et dans un sens, la reconstruction à venir ressemble à celle orchestrée par le rival Arsenal il y a quelques années.