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Asraf Sohawon, moniteur d’auto-école : «Beaucoup d’améliorations auraient déjà dû être apportées concernant le métro»

1 mars 2020

Pensez-vous que les usagers de la route à Maurice étaient suffisamment préparés au système de fonctionnement du métro avec ce qu’ils ont appris de notre code de la route ?

 

Avant même l’entrée en opération du métro, le public a été initié à ce nouveau mode de transport moderne et rapide. Des publicités et des campagnes éducatives avaient été lancées par les autorités, juste avant l’introduction de ce nouveau moyen de transport. En ce qui concerne le code de la route, c’est un langage majoritairement visuel pour une compréhension logique, afin que les usagers de la route puissent prendre les précautions nécessaires par rapport aux risques. Malheureusement, savoir et appliquer sont deux choses bien nuancées. Un conducteur ne sait-il pas comment suivre l’indication d’une flèche, les no right/left turn, le lane discipline sur les ronds-points, ou encore respecter les carrés jaunes/rouges ? Il y a beaucoup trop de laisser-aller dans le système pour commencer. Il y a beaucoup de manquements dans la racine de l’éducation routière et le suivi constant dans l’adhérence de ces principes.

 

Pensez-vous que la manière dont a été aménagé le métro nous convient ?

 

Mon analyse en tant que moniteur d’auto-école et habitant de Beau-Bassin, c’est qu’il y a certainement beaucoup d’améliorations qui auraient déjà dues être apportées. Les suivis doivent se faire constamment par rapport à l’évolution des travaux et l’intégration de ce nouveau moyen de transport. Tous les développements modernes ont pour but :

 

(1) d’être plus sécurisés ;

 

(2) de faciliter/améliorer la circulation ;

 

(3) d’être plus économiques.

 

Mais en pratique, il y a beaucoup de facteurs qui ont un impact sur les bonnes procédures de planification et de développement du projet. On doit avancer et s’adapter par rapport aux circonstances.

 

Pensez-vous qu’il y aurait des alternatives plus adaptées à nos usagers de la route pour éviter les accidents à l’avenir ?

 

Il n’y a pas vraiment d’alternatives miracles ; les autorités le savent déjà. Une bonne éducation routière, une conduite responsable, les bonnes manières et la courtoisie au volant. Il faut comprendre que toutes ces lois, les codes de la route, les panneaux de signalisation ou les marquages routiers ont pour seuls objectifs :

 

(1) La sécurité et le bien-être des usagers de la route ;

 

(2) La sécurité financière des biens ;

 

(3) Une meilleure fluidité de la circulation routière.

 

La responsabilité oscille entre :

 

(1) L’amélioration de la gestion et l’aménagement des infrastructures routières, tout en assurant la maintenance régulière sur le long terme;

 

(2) Le respect du code de la route.

 

Par ailleurs, si certains évoquent l’idée de barrages routiers, il faut savoir que ce n’est pas pratique en réalité car cela engendrera plus de ralentissements. Il faudrait aussi se poser la question : le public respectera-t-il les barrages ? Est-ce qu’une démarcation ou une autre indication ne suffirait-elle pas ? Mais les panneaux ou indications doivent être bien visibles et ce, à une distance raisonnable, pour une meilleure acuité visuelle afin qu’un automobiliste puisse percevoir, comprendre et réagir bien avant les zones à risques.



Globalement, quelle attitude doivent adopter les usagers de la route au volant ?

 

La sécurité est le fondement à adopter avant tout. C’est une bonne éducation qui va changer la mauvaise mentalité des chauffeurs. Pour les chauffards, il aurait fallu des contraventions qui amènent à des amendes plus lourdes, voire aller jusqu’à la suspension de leur licence. Avec une bonne éducation, on apprend la conduite défensive, l’amélioration du comportement, le respect des autres usagers de la route, les responsabilités associées, la patience et les bonnes manières.

 

Y aurait-il des points sur lesquels des moniteurs d’auto-école devraient plus souvent mettre l’accent pour que les nouveaux conducteurs prennent de bonnes habitudes ?

 

Conduire, c’est facile. Mais bien conduire – respecter le code de la route, adopter les bonnes habitudes, respecter les autres usagers de la route, développer les bons réflexes et savoir où et quand il faut faire plus attention –, c’est beaucoup plus difficile. Le plus important est la sécurité, et non pas d’avoir la priorité. Il faut comprendre que la vie du chauffeur et celle de ses passagers sont à risques. Rouler vite, doubler là où c’est interdit, accélérer sur un feu jaune ou griller un feu rouge, tout ça pour économiser quelques minutes, cela en vaut-il vraiment la peine ?

 

Vu le flagrant laisser-aller et non-respect du code chez les conducteurs, d’où pensez-vous que proviennent les failles au niveau du système ?

 

Le système de l’octroi est ancien. Il n’y a pas un syllabus défini, donc beaucoup de manquements très importants chez les nouveaux chauffeurs. Une bonne éducation et une formation bien rigide dès le début sont primordiales. Les autorités doivent faire respecter la loi. Aujourd’hui, en 2020, nous avons la technologie et de nouvelles infrastructures pour sanctionner les actions vraiment irresponsables à travers les vidéos/photos.
 

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