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Assassinat de son fils Dilan à Madagascar il y a cinq ans - Elvis Eléonore : «Je m’apprête à vivre un autre douloureux anniversaire sans connaître la vérité sur ce drame»

14 novembre 2022

Elvis Eléonore se recueillant sur la tombe de son fils (photo ci-contre), décédé dans des circonstances tragiques dans la Grande Île en 2017.

La douleur est plus que jamais présente. Elle l’oppresse toujours autant malgré les années qui passent. Ses sourires ne sont qu’en surface et ne reflètent pas l’atroce douleur qui lui vrille l’intérieur, le rendant même malade. Il y a peu, il a d’ailleurs cessé de s’alimenter normalement à cause de ses ennuis de santé. Difficile pour lui d’être bien dans sa tête et dans son corps, alors qu’il ne digère toujours pas l’assassinat de son fils à Madagascar il y a cinq ans, soit le 25 novembre 2017. Alors qu’il n’arrive pas à faire son deuil parce qu’il ne connaît toujours pas la vérité sur ce décès tragique qui l’a privé à jamais de la présence de son enfant bien-aimé et que justice ne lui a pas été rendue.

 

«Je m’apprête à célébrer un autre douloureux anniversaire sans connaître la vérité sur ce drame. Cela fait cinq ans que je réclame justice. Je ne compte pas baisser les bras. Mon fils mérite que justice lui soit rendue», martèle Elvis Eléonore. Depuis cinq ans, il n’arrête pas de remuer ciel et terre pour que l’enquête puisse avancer mais jusqu’ici, il n’y a toujours pas de grands développements, même s’il y a eu des arrestations.

 

Dilan, 23 ans, avait été retrouvé mort à Antsirabe le 25 novembre 2017. Il était à Madagascar pour rendre visite à sa mère qui travaillait là-bas. Dans un premier temps, les autorités malgaches avaient déclaré que le jeune homme était mort dans un accident. Mais aucune autopsie n’avait été pratiquée. Et, plus intrigant encore, la cause du décès sur le certificat officiel était une maladie non-transmissible. Quand le corps a été rapatrié à Maurice, la famille a souhaité qu’il soit soumis à une autopsie. Celle-ci, faite par le Dr Satish Boolell, ancien médecin légiste de la police, a alors indiqué que le jeune homme avait succombé à un violent coup à la tête. Il y avait également d’autres blessures sur son corps.

 

De là, le combat d’Elvis Eléonore a commencé. Mais bien que, avance-t-il, les autorités mauriciennes aient déjà obtenu une Mutual Legal Assistance de celles de la Grande Île pour faire avancer l’enquête et que la Major Crime Investigation Team se soit saisie de l’affaire, l’enquête serait toujours au point mort. «Ziska ler, mo pa tann nanye. Mo ankor pe atann mem. Mo res poz mo mem kestion pou kone si mo pou gagn la zistis pou mo garson», lâche le père de Dilan Eléonore. Il réitère son souhait de rencontrer le Premier ministre. «Monn anvi zwenn ar li. Monn fini fer enn reket depi 2020. Mo anvi li kompran mo soufrans.»

 

Elvis Eléonore a également sollicité récemment l’aide de Maneesh Gobin, Attorney General, et celle d’Alan Ganoo, ministre des Affaires étrangères. «Mo espere ki zot bouze pou nou resi konn la verite. Minis Gobin ti promet mwa ki sa Mutual Legal Assistance-la pou fer lanket bouze. Monn ekrir li pou dimann li enn randevou. Monn dimann minis Ganoo ousi enn randevou. Monn touzour krwar dan la zistis. Mo kont lor bann otorite lokal pou trouv la verite. Bann koupab bizin kapav reponn pou seki zot inn fer mo garson», dit-il.

 

L’enquête avait été relancée à un moment quand la famille Eléonore avait eu vent de l’existence d’un rapport médico-légal établi par un médecin basé au Bureau municipal d’hygiène d’Antsirabe. Ce dernier avait examiné la dépouille de Dilan au lendemain du drame et déduit qu’il était mort d’un traumatisme crânien grave. Les proches avaient fait pression sur la brigade criminelle de Tananarive, ce qui a mené à l’arrestation de deux Mauriciens qui travaillent pour une compagnie textile dans la Grande Île. Ces derniers sont provisoirement accusés d’assassinat. Ils nient les faits qui leur sont reprochés.

 

Peu après leur arrestation, l’ambassade de Madagascar à Maurice avait adressé une correspondance au ministère des Affaires étrangères en date du 2 décembre 2019 pour solliciter l’aide du gouvernement mauricien dans le cadre du procès de nos deux compatriotes poursuivis dans cette affaire devant la justice malgache. Mais Elvis Eléonore ne sait pas où en est ce procès. Trois autres suspects seraient aussi dans le collimateur des enquêteurs à Maurice. En attendant que les choses bougent vraiment, le père de Dilan Eléonore a retenu les services de Me Assad Peeroo pour l’aider dans sa quête de justice. Car il n’abandonnera jamais son combat au nom de son fils, dit-il.

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