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Atteinte de VIH, elle est menacée d’expulsion

27 avril 2015

Son histoire ne laisse pas insensible. En septembre dernier, Cynthia (prénom fictif), originaire du Cameroun, s’inscrit dans une institution privée à Maurice pour un diplôme en Hospitality Management. C’est avec toutes les économies de ses parents et des prêts additionnels qu’elle arrive à financer ses études et son déplacement dans notre île où elle débarque le 27 janvier.

 

En se soumettant à une série de tests médicaux, une étape obligatoire pour obtenir un visa d’étudiant, elle apprend qu’elle est séropositive. En plus du choc de cette nouvelle, seule et loin de sa famille, elle apprend qu’elle pourrait être renvoyée dans son pays, l’Immigration Act disposant qu’aucun permis de résidence ne peut être délivré à toute personne vivant avec le VIH. Depuis, elle est dans la tourmente.

 

«Elle est extrêmement stressée, fatiguée, déprimée et perdue», affirme Dhiren Moher, Liaison Officer de PILS. Depuis que cette histoire a été révélée, les réactions d’incompréhension se sont enchaînées. L’association PILS a d’ailleurs tout de suite condamné cet état de fait qu’elle considère comme «discriminatoire, injuste et inacceptable». L’affaire a ainsi été portée en cour. 

 

Pétition

 

«À travers un Judicial Review nous contestons la décision du Bureau des passeports et de l’Immigration d’expulser la jeune femme», déclare Burty François, l’avocat de Cynthia.  La demande de Judicial Review de Cynthia a donc été appelée vendredi matin devant le chef juge par intérim, Eddy Balancy, et l’affaire sera prise sur le fond le 7 mai. Les avocats du parquet représentant le Passport and Immigration Office et l’État indiquent que Cynthia ne sera pas expulsée en attendant la décision de la justice.

 

Plus de 80 organisations nationales et internationales ont signé une pétition pour demander aux autorités de laisser la jeune femme terminer ses études à Maurice. Cette pétition réclame aussi une révision de la loi mauricienne sur l’immigration  afin de permettre aux étrangers séropositifs d’étudier, de résider ou de travailler sans aucune restriction à Maurice. Une lettre a  également été remise en ce sens au Premier ministre sir Anerood Jugnauth. La position actuelle du gouvernement place Maurice parmi les pays fermant leurs frontières aux personnes séropositives.

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