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28 mars 2016 03:17
L’horreur continue. La semaine d’avant, c’était la Côte d’Ivoire, durant la semaine écoulée la Belgique. Les attaques terroristes se poursuivent, semant la peur et le trouble sur leur passage. Le 24 mars, c’est Bruxelles, la capitale de la Belgique, qui a été touchée. Vers 8 heures, deux terroristes font sauter leurs bombes, dissimulées dans des valises, à l’aéroport de Zaventem. Une heure plus tard, un autre kamikaze active ses détonateurs dans le métro de Maelbeek, au centre de Bruxelles, dans le quartier de la Commission européenne. Les images de l’horreur défilent immédiatement sur la Toile, choquant les internautes aux quatre coins du monde. Au fil des heures, le bilan tombe et s’alourdit : 31 morts et 300 blessés, dont une soixantaine dans un état critique.
Devi Decamps Narayadu, une Mauricienne installée en Belgique depuis 30 ans, n’arrive toujours pas à effacer ces images noires de sa mémoire. Elle entend ce grand boum d’explosion qui l’a fait sursauter. Elle entend encore les sirènes des ambulances et des voitures de police. Elle voit encore les blessés être évacués. «Je travaille à la Commission européenne, à la cuisine. Nous avons subitement entendu un boum. Je n’ai pas vraiment fait attention, pensant qu’une de mes collègues avait sûrement fait tomber quelque chose. Mais très vite, nous avons entendu les nouvelles à la radio. Nous avons cessé de travailler»,raconte-t-elle.
Tétanisée, elle se rend aux fenêtres et voit défiler un balai d’ambulances, de pompiers et de policiers. Alors que la police boucle tout le périmètre pour des raisons de sécurité, Devi et ses collègues sont confinés dans le bâtiment : «Les gens couraient dans tous les sens. Les secours évacuaient les blessés. C’était horrible. Les gens avaient très peur, surtout nous car on se demandait si la commission serait attaquée. À cause des menaces, nous sommes en congé jusqu’à mardi»,confie la Mauricienne.
Depuis les attentats de Bruxelles, cette dernière, comme beaucoup d’autres, vit dans l’angoisse. Ce matin-là, comme tous les jours, elle prend le métro à la station de Maelbeek. Et si elle avait pris le métro attaqué au lieu d’un autre ? Devi Decamps Narayadu est abasourdie à l’idée de devoir reprendre le métro mardi : «Cependant, je sais que je n’ai pas le choix. Ça va être très dur, mais il va falloir rester fort.»
Daniel Lebon travaille, lui, dans le centre de Bruxelles comme chauffeur d’autobus. Comme il était en congé ce jour-là, c’est à la télé qu’il a suivi les attaques terroristes qui ont frappé son pays d’adoption. Depuis, dit-il, l’ambiance est lourde et pesante dans les rues de la capitale : «Les gens ont très peur. Les rues sont quasiment désertes. On ne s’attarde pas trop. On sent le sentiment d’insécurité et de peur. En tant que chauffeur d’autobus à Bruxelles, c’est avec la boule au ventre que je vais travailler car rien que de voir la tête de certaines personnes, ça me glace le sang.»
Cependant, Daniel Lebon avoue ne pas être choqué ni avoir peur après ce qui s’est passé. Outre son mental d’ancien policier, ces attaques étaient prévisibles. «Le truc, c’est qu’on se sent impuissant. Ici, on laisse trop faire et, à un moment donné, on n’arrive plus à contrôler»,ajoute-t-il.
Un autre attentat-suicide a eu lieu hier après-midi en Irak, dans un village au sud de Bagdad, faisant 30 morts. Cela s’est produit après un match de foot au moment où le maire remettait la coupe aux vainqueurs. Celui-ci est mort. Cet attentat a été revendiqué par l’État islamique.
Ces attentats, revendiqués par l’organisation terroriste État islamique, sont les plus meurtriers commis en Belgique. Lors d’une conférence de presse, Frédéric Van Leeuw, le procureur fédéral belge, a confirmé l’identité de trois kamikazes parmi les quatre assaillants présumés : les frères Ibrahim et Khalid El Bakraoui. Il a ajouté que le deuxième kamikaze de l’aéroport n’a toujours pas été identifié et qu’un quatrième homme est actuellement en fuite. Ces derniers ont été filmés par une caméra de surveillance de l’aéroport en compagnie d’Ibrahim El Bakraoui, peu de temps avant le drame.
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Bruxelles, notamment le quartier de Molenbeek, a accueilli la majorité des terroristes européens. Lorsque Paris est touchée en plein cœur en novembre dernier, les recherches conduisent directement en Belgique où sept personnes sont arrêtées en lien avec les attaques. Les frères Abdeslam y avaient élu domicile.
Brahim, le terroriste qui s’est fait exploser boulevard Voltaire, y tenait un bar jusqu’à début novembre. Salah Abdeslam, qui avait loué la voiture utilisée par les assaillants de la salle du Bataclan et qui avait échappé à la police jusqu’ici, a été interpellé quelques jours avant l’attaque de Bruxelles à Molenbeek, après 125 jours de cavale. Bruxelles est toujours en état d’alerte.
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