Publicité
16 mars 2015 05:52
Le MMM face à son destin. Suite aux récents départs au sein du parti, peut-on s’attendre à une véritable remise en question de ses dirigeants ? Pour le moment, en tout cas, le leader des Mauves concède que le MMM traverse une crise même si, dit-il avec le ton qu’on lui connaît, il y en a eu d’autres et des pires. Les dernières turbulences auraient tout de même poussé Paul Bérenger et la direction du parti à réfléchir et à prendre des initiatives visant à donner une nouvelle direction au MMM. Ce week-end, a affirmé le chef historique hier matin, sera déterminant pour l’avenir du parti.
Après une analyse des raisons de la crise, l’état-major mauve est arrivé à la conclusion que tout ce qui se passe en ce moment – les démissions de Jean Claude Barbier, Raffick Sorefan, Joe Lesjongard, Lysie Ribot, Dev Ramnah, Bernard Marie et Soodesh Roopun ainsi que les critiques à l’encontre de son leadership – est un «blessing in disguise». La direction du MMM a donc décidé de remettre son mandat entre les mains des militants.
Un comité central spécial a eu lieu hier après-midi et une assemblée des délégués se tiendra aujourd’hui. Si ces deux instances ne confirment pas le mandat de la direction actuelle, l’équipe dirigeante propose de passer au vote le vendredi 20 mars. «C’est une décision volontaire de notre part. Je remets mon leadership entre les mains du comité central et de l’assemblée des délégués. Ce sera à eux de décider. Si notre mandat est renouvelé, nous passerons à l’offensive», a souligné Bérenger.
Cette décision est une demande de «motion de confiance» en faveur de la direction actuelle, qui avait été élue par 44 voix contre 8, afin de confirmer sa légitimité. Remettre son mandat devant les instances qui l’ont élue serait aussi un moyen de répondre aux campagnes «d’hystérie, de palabres, de mensonges et de communalisme» menées par les démissionnaires contre la direction collégiale et le leadership de Paul Bérenger.
Pourtant, souligne l’homme politique, il n’y a jamais eu autant de démocratie et de liberté d’expression au sein du MMM : «C’est normal que Lesjongard et Sorefan quittent le parti au moment où nous rectifions le tir. Tous ceux qui sont partis ces derniers temps agissent avec égoïsme et non-respect de la démocratie du MMM puisqu’ils ont tous perdu les élections soit au comité central, soit au bureau politique.» Bérenger a aussi traité Jean-Claude Barbier de farceur qui dit des mensonges «aussi gros que lui».
Et il s’est dit choqué que Lysie Ribot l’ait accusé de faire dans le communalisme alors «qu’elle a elle-même mené une campagne infecte». Face aux déclarations des démissionnaires annonçant que plusieurs autres personnes quitteraient bientôt le parti, il se veut catégorique : «Ceux qui sentent qu’ils n’ont pas leur place, bye-bye.»
Se présente donc, aux yeux du leader, l’occasion ou jamais d’un retour aux sources. Car ces dernières années, selon lui, il y a eu de nombreuses dérives au sein du MMM, tant sur le plan communal que sur le plan démocratique. «Nous avons perdu notre intransigeance. Les militants ont perdu un peu de cette voix qu’ils avaient dans le passé pour se faire entendre dans les régionales et un esprit de clique s’est développé dans certaines régionales au fil des années.»
Un esprit qui, dit-il, a été cultivé par certains nouveaux venus au sein du parti. C’est pour cela que la direction du MMM a décidé de mener une action soutenue pour rectifier le tir, appliquer une vigilance permanente et prévenir tout dérapage communal. Pour cela, selon le leader de l’opposition, il faudra revoir le fonctionnement du parti à tous les niveaux. Reste à savoir si les militants souhaitent qu’il y ait du changement et avec qui celui-ci se fera.
Publicité
Publicité
Publicité