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31 mars 2014 14:48
Pour elles, chaque jour qui passe est une bataille de gagnée. Car, depuis les terribles inondations du 30 mars 2013, Brinda et Sarah Tewari ne vivent plus. Elles essaient de survivre, disent-elles. Meurtries à jamais après ce coup dur du destin, les deux femmes sont, toutefois, plus que jamais unies. Unies car elles partagent la même douleur. Brinda a perdu ses deux fils Amrish et Trishul, qu’elle ne cesse de pleurer depuis, tandis que Sarah, qui était mariée à Amrish, est devenue veuve bien trop jeune. Et elle doit désormais assurer seule l’avenir de ses deux enfants, Deevya et Kushal, âgés de 9 et 5 ans respectivement. Ces deux femmes sont d’autant plus désemparées que, ce jour-là, deux autres membres de leur famille ont aussi connu une fin tragique : Vikesh Kooshye et Keshav Ramdhary qui ne sont autres que les cousins d’Amrish et de Trishul.
«Il ne se passe pas un jour sans que je ne pense à ce jour maudit. J’étais au Caudan avec mon mari lorsqu’il a été piégé par les eaux dans le tunnel. J’ai entendu ses cris, mais je n’ai rien pu faire. Personne n’est allé à sa rescousse. Le plus dur pour moi a été d’expliquer à mes enfants que leur père était désormais au ciel et qu’ils ne le reverraient plus», confie Sarah Tewari en serrant ses enfants dans ses bras.
D’ailleurs, c’est à ses petits qu’elle s’accroche pour ne pas sombrer. «Au début, je ne mangeais pas, je ne dormais pas. J’avais perdu goût à la vie. J’ai même suivi un traitement psychiatrique pendant cinq mois avant de me ressaisir. J’ai alors pris un cours de coiffure que je viens de terminer. Maintenant, je dois trouver un emploi pour subvenir aux besoins de ma famille. Le dédommagement que j’ai eu du gouvernement, ma pension de veuve et les donations que j’ai reçues m’ont permis de traverser l’année 2013 sans souci financier. D’ailleurs, je dois remercier tous ceux qui m’ont aidée.» Tout ce qu’elle désire maintenant, c’est obtenir justice pour son mari. Tout comme sa belle-mère Brinda dont les fils étaient âgés de 24 et 19 ans quand ils sont décédés.
«J’attends que justice soit faite. Car tout l’or, tout l’argent du monde ne pourra remplacer mes deux fils. Il ne se passe pas un jour sans que je ne verse une larme. Je survis, je ne vis plus. Avant, je prenais des médicaments pour pouvoir dormir. Mais ces comprimés me rendent très faibles car je prends aussi d’autres médicaments étant diabétique. J’ai dû cesser de les prendre. Du coup, je passe des nuits blanches», nous confie Brinda, les larmes aux yeux. Mais chez elle, à Cité La Chaux, Mahébourg, tout a été fait pour que ses deux fils ne soient jamais oubliés.
Depuis un an, elle a adopté un rituel bien à elle pour leur rendre hommage. Elle a dressé une petite table sur laquelle elle a exposé les photos de ses deux fils dans un coin de son salon. «Chaque matin, je dépose une rose rouge à cet endroit. C’est symbolique pour moi. Car, même s’ils ne sont pas là physiquement, ils sont présents dans mon cœur et je continue de les aimer.» Pour cette première commémoration de la mort de ses deux fils, elle a prévu de se rendre au Caudan avec sa famille, aujourd’hui, pour un dépôt de gerbes, et de participer à une marche dans sa localité que les amis de ses fils ont organisé en leur mémoire. Une triste commémoration.
La famille Tewari pleure deux de ses membres.
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