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Brutalités policières et racisme aux États-Unis : Quand la mort de George Floyd provoque colère, manifestations et indignation

9 juin 2020

Dans plusieurs parties du monde, des hommages ont été rendus pour dénoncer cet acte horrible.

Des images saisissantes. Une scène qui interpelle, qui choque, qui révolte. Des minutes d’agonie filmées et qui laissent sans voix. Dans les vidéos et le Facebook Live qui circulent sur le Net et qui sont devenus viraux, on découvre des policiers et un homme à terre qui souffre, qui implore qu’on l’épargne et qui finalement rend l’âme. Les représentants de la loi sont blancs et la personne clouée au sol noire…

 

C’est l’histoire tragique de George Floyd, un Afro-américain de 46 ans, qui est décédé à la suite d’une interpellation policière. La scène se déroule aux États-Unis, le 25 mai, vers 20 heures. Une intervention policière est sollicitée sur la Chicago Avenue South. George Floyd est soupçonné, selon la police, d’avoir utilisé un faux billet de 20 dollars dans une épicerie. Quand une équipe de quatre policiers – Chauvin Derek, Tau Thao, Thomas Lane et J. Alexander Kueng – débarque sur les lieux, le suspect se trouve dans sa voiture. Il est alors interpellé, menotté dans le dos et conduit sans résistance vers une voiture de police. C’est alors que les policiers le clouent au sol par un plaquage ventral. Et là, c’est le drame. Un policier, Derek Chauvin, le maintient immobilisé sur le sol en appuyant un genou sur son cou – pendant 8 à 9 minutes, selon des informations sur des médias en ligne –, ce qui l’aurait privé d’air et tué.

 

Après la mort atroce de George Floyd à Minneapolis, remettant ainsi sur le devant de la scène les violences policières à l’égard de la communauté afro-américaine, la colère et l’indignation de la population ont explosé et gagné plusieurs grandes villes occidentales qui, à travers des manifestations (à Toronto, Londres ou encore Berlin), dénoncent ces agissement décrits comme «inhumains et racistes». Ce fait divers n’a pas manqué de toucher des Mauriciens, eux aussi blessés par «autant de cruauté», qui se sont exprimés sur ce sujet sur les réseaux sociaux, condamnant la façon de faire de la force policière américaine.

 

Il y a aussi des Mauriciens qui vivent cette triste actualité de plus près. À l’instar de Damon Duchenne qui étudie au pays de l’Oncle Sam. «Je suis à Philadelphie et, comme dans plusieurs grandes villes, il y a eu des démonstrations dans le centre-ville. C’était pacifique mais dans la soirée, il y a eu des actes de violence contre des véhicules de police et des pillages. Un couvre-feu a été imposé pendant la nuit. Avec un confinement déjà en place suite à la Covid-19, plusieurs services sont limités et il faut bien s’organiser pour aller s’approvisionner. Avec un couvre-feu annoncé quelques heures avant son entrée en vigueur, ça a été encore plus compliqué», nous confie le Mauricien.

 

«Protestations»

 

Comme beaucoup d’autres, il suit attentivement la situation : «À part les protestations, il y a une forte mobilisation sur les réseaux sociaux. Les protestataires qui réclament justice pour George Floyd se dissocient des actes de violence et de pillage. Avec l’élection présidentielle prévue en novembre et la mort de Floyd, la politique s’est vite emparée du sujet et a, encore une fois, dirigé l’attention sur les sujets majeurs comme la réforme de la justice pénale et attaqué les discriminations systémiques, entre autres.» Notre jeune compatriote est bien évidemment attristé par le décès de George Floyd : «Personnellement, quand j’ai visionné la vidéo où on voit un policier s’agenouiller sur le cou de Floyd, j’ai préféré attendre que les enquêtes instituées offrent plus de détails sur ce qui s’est passé avant la scène de la vidéo car j’ai déjà vu des policiers agir fermement pour leur sécurité dans un pays où détenir une arme à feu est un droit constitutionnel. Mais au vu des retombées d’une des enquêtes, j’ai été choqué car il est clair que la force utilisée n’était pas nécessaire et que le policier aurait dû au moins prendre en considération les supplications de la victime qui disait clairement qu’elle n’arrivait pas à respirer. J’espère que le processus légal établira les responsabilités dans cette affaire.»

 

Selon la version des policiers, George Floyd aurait été ivre à ce moment-là et aurait résisté à son interpellation. Toujours à en croire les agents en question, il se serait raidi et aurait refusé de rester debout. Ils ont aussi déclaré qu’il aurait commencé à dire qu’il ne pouvait plus respirer alors qu’il était encore debout. Les policiers attestent même que George Floyd serait mort à l’hôpital. Une version des faits toutefois contredite par une vidéo provenant d’une caméra de surveillance d’un restaurant qui se trouve à proximité du lieu de l’interpellation et une autre filmée par un témoin, sur lesquelles on voit que George Floyd n’a opposé aucune résistance après qu’il a été appréhendé.

 

Ce décès dans des circonstances horribles a en tout cas déclenché une vague d’indignation en Amérique et ailleurs dans le monde, dans les sphères politiques, culturelles et sportives. La presse évoque «une violence injustifiée, insupportable et scandaleuse». Le président américain Donald Trump et son prédécesseur ont tous deux exprimé leur tristesse et leurs condoléances à la famille Floyd. Plusieurs mouvements et manifestations antiracistes ont, ces derniers jours, réclamé justice pour George Floyd. Dans la nuit du 31 mai au 1er juin, il y a même eu des émeutes devant la Maison-Blanche pour dénoncer les violences policières et le racisme.

 

«L’ancien officier de police de Minneapolis, Derek Chauvin, a été inculpé de meurtre par le bureau du procureur du comté de Hennepin», a annoncé, le vendredi 29 mai, le procureur Mike Freeman, après l’arrestation de celui qui a été démis de ses fonctions. Des enquêtes fédérales et locales ont été ouvertes pour établir les responsabilités. Ce drame ressemble au cas d’Eric Garner, un homme noir décédé en 2014 à New York après avoir été asphyxié lors de son arrestation par des policiers blancs. Lui aussi avait dit : «Je ne peux pas respirer.» Une phrase qui est depuis devenue un cri de ralliement du mouvement Black Lives Matter. Un message qui fait le tour de la planète...

 

David Reimer, ambassadeur des États-Unis à Maurice : «Nous soutenons ceux qui exigent justice et égalité de traitement»

 

Pour rendre hommage à George Floyd, David Reimer, l’ambassadeur des États-Unis à Maurice, s’est exprimé dans un message : «La semaine dernière, nous avons vu les images difficiles des États-Unis, qui ont été déclenchées par la mort tragique de George Floyd. En tant qu’Américains, c’est un moment difficile pour nous tous, aggravé par une pandémie mondiale et les difficultés économiques qui en découlent pour beaucoup. Notre nation a été fondée sur le principe que tous les peuples sont créés égaux mais c’est quelque chose avec lequel les États-Unis continuent de lutter. Nous nous unissons pour exprimer nos condoléances à la famille et aux amis de M. Floyd, et à toutes les victimes de l’injustice raciale. Malgré ces jours difficiles, nous sommes confiants dans notre avenir parce que nous sommes confiants dans la volonté de notre nation de réparer les torts passés et de chercher des moyens d’être une force pour le bien dans le monde. Tout en condamnant la violence, nous soutenons ceux qui exigent justice et égalité de traitement devant la loi. Tandis que nous continuons à bâtir une union plus parfaite, nous nous souvenons des paroles du Dr Martin Luther King Jr. : “Injustice anywhere is a threat to justice everywhere”.»

 

Un «doux géant»

 

Il mesurait 2 mètres. George Floyd, qui travaillait comme camionneur puis comme agent de sécurité dans un restaurant, avant que le confinement ne lui coûte son emploi, a également bossé comme agent de sécurité dans un commerce où il a côtoyé Derek Chauvin, son meurtrier présumé, qui occupait le même poste que lui. Outre ses talents d’athlète, George Floyd a également été un visage du monde de la musique à Houston. Il faisait partie du groupe Screwed Up Click, formation très importante de la scène rap de la ville dans les années 1990. Il était le père de deux enfants et Roxie Washington, la mère de sa fille de 6 ans, le décrit comme un père dévoué : «Parce qu’il était si grand, les gens pensaient qu’il cherchait la bagarre. Mais c’était une personne aimante», a-t-elle déclaré, citée par le journal. Tous ceux qui l’ont côtoyé le décrivent comme un «doux géant» et un bon vivant.

 

Derek Chauvin, «pas à son premier incident»

 

Son visage fixant la caméra alors que George Floyd allongé à terre était en train de mourir sous la pression de son genou a fait le tour des médias et des réseaux sociaux. Selon le département de police, Derek Chauvin, inculpé de meurtre non prémédité, n’en est pas à son premier incident dans la police. Selon des médias américains, il y aurait eu 18 plaintes déposées contre lui dans le passé mais la liste de celles-ci, rendue publique, ne donne pas de précision sur leur nature.

 

Les stars dénoncent

 

L’affaire Floyd dérange et des personnalités internationales ont tenu à faire entendre leur voix suite à ce scandale qui secoue les USA. Madonna a ainsi dénoncé l’impunité des officiers ayant participé à l’arrestation. «Regarder ce policier étouffer George Floyd avec son genou sur son cou, menotté et impuissant, implorant pour sa vie, son visage contre le bitume, est la chose la plus écœurante que j’ai vue depuis longtemps. Cet officier savait qu’il était filmé et l’a tué avec arrogance et fierté. Cela doit cesser !» a-t-elle partagé dans un témoignage écrit. Le chanteur Justin Bieber n’a pu rester silencieux, non plus, face à ce drame. Il a ainsi publié la vidéo en question, expliquant que ces images le «rendent malade» et que la mort de George Floyd le met en colère. «Le racisme est un fléau. Nous devons faire entendre nos voix !» a souligné le jeune chanteur. Plusieurs manifestations ont eu lieu le week-end dernier à Berlin, Londres et Copenhague. Des footballeurs du championnat de foot allemand ont aussi rendu hommage à George Floyd. Le club de Mönchengladbach a publié une photo d’un de ses joueurs, Marcus Thuram, le fils du champion du monde Lilian Thuram, sur Twitter. Sur le cliché, on le voit le genou à terre et le regard tourné vers le sol, avec comme légende : «No explanation needed.» L’équipe de Liverpool, championne d’Europe en titre, a marqué, en début de semaine, sa solidarité avec les manifestants qui réclament justice pour la mort de George Floyd. Les footballeurs ont posé un genou à terre dans le rond central de leur stade à Anfield Road.

 


 

ANOU KOZE

We can’t breathe too in Mauritius!

Par Kingszy Aza

 

Cette jeune femme de 31 ans, qui travaille comme Programme Welfare Officer dans un Fonds, donne son point de vue sur la situation des créoles à Maurice.

 

"I can't breathe" is what George Floyd said, hoping that the policeman will save his life at last but the murderer wouldn't!

 

The racism echoes too much to the Mauritian society!

 

We can't breathe too when the Constitution of Mauritius does not recognize us as Native African descendants.

 

We can't breathe too when we are underrepresented or not represented at all in all spheres of decision-making in Mauritius.

 

We can't breathe too when the judiciary in Mauritius cannot ensure fair trial for all in Mauritius.

 


We can't breathe too when Native African descendants are dying in our prisons.

 

We can't breathe too when our children are pushing out of schools’ illiterate.

 

We can't breathe too when we, Native African descendants professionals, are mentally harassed every single day at workplace for the sole reason of us being who we are.

 

We can't breathe when our children are homeless on their motherland.

 

For so many reasons, we can't breathe too in MY Mauritius and this is enough!

 

We are urging for an equal society TODAY!

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