Publicité
31 mars 2014 15:40
La plupart ont fait le choix de ne pas abandonner leur maison. Contrairement à d’autres qui, après les inondations du 30 mars, ont préféré mettre la clé sous le paillasson et trouver refuge ailleurs. Ce qu’ils ont vécu à Canal Dayot, le 30 mars 2013, leur a laissé un goût trop amer. Ce jour-là, la rivière située à l’arrière de la rue Canal Dayot, qui est sortie de son lit, a envahi les maisons de plusieurs familles de cette localité.
Certains ont été pris au piège et ont tenté tant bien que mal de survivre en espérant qu’on vienne les secourir. D’autres avaient trouvé refuge sur le toit de leur maison alors que la pluie s’abattait à torrents, le regard fixé sur la rivière qui emportait sur son passage leurs biens matériels. Ce jour-là, Ralph Grandcourt n’est pas près de l’oublier même si, depuis, sa petite localité a retrouvé une certaine sérénité. «Je suis installée à Canal Dayot depuis 1982 et c’est la cinquième inondation que j’ai vécue. La plus fracassante. Ce jour-là, j’ai secouru cinq personnes qui étaient piégées dans leurs maisons. Depuis, à chaque averse, on ne dort pas. Je vais même surveiller la rivière», confie Ralf Grandcourt.
Ralph Grandcourt a secouru plusieurs personnes lors des inondations de 2013.
Sa voisine Joanne Leung abonde dans son sens. D’ailleurs, c’est à cet homme, qu’elle surnomme son ange gardien, qu’elle doit aujourd’hui sa survie ainsi que celle de ses deux enfants. «Je ne le remercierai jamais assez. J’étais prisonnière de ma maison avec mes enfants et il n’a pas hésité à nous venir en aide. Même si ma famille a pu tant bien que mal réaménager la maison, je n’ai toujours pas repris mon business de pâtisserie. Tout mon matériel a été emporté dans cette eau boueuse et je peine toujours à en racheter.» Des maisons complètement ravagées, des affaires perdues à jamais, entre autres… Les habitants de Canal Dayot ont vécu un véritable drame en ce samedi noir. Mais le pire, c’est que cette petite localité a également connu un décès directement liée à la montée des eaux à Canal-Dayot. Le cœur de Christabelle Moorghen, 65 ans, a lâché au moment où l’eau commençait à envahir sa maison. Le choc l’a tuée.
Joanne Leung affirme que vivre chaque jour à Canal Dayot relève du courage.
Aujourd’hui, sa fille Michelle, 44 ans, se dit plus que jamais fragilisée par ces événements. «Depuis, je ne jouis plus d’une bonne santé. Cela m’a beaucoup affectée. Maman était avec nous lorsqu’elle est morte subitement en voyant l’eau qui envahissait la maison. Et maintenant, à chaque averse, on craint le pire, même si les autorités, la police entre autres, viennent nous rassurer quand il pleut», dit-elle tristement.
Sa voisine Lalita Jeawock est elle aussi traumatisée depuis ce 30 mars. «La rivière est juste derrière ma maison. Je suis, pour ainsi dire, dans la gueule du loup. J’ai tout perdu lors des inondations. Toutefois, avec les travaux qui ont eu lieu, je suis plutôt rassurée. Mais on n’est pas pour autant à l’abri», avance Lalita Jeawock. En tout cas, les inondations du 30 mars 2013 sont à jamais inscrites dans l’histoire de Canal Dayot.
Lalita Jeawock a tant bien que mal surmonté la catastrophe qui a frappé sa localité l’année dernière.
Publicité