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18 août 2015 04:18
S’il y a un mot qui revient à chaque fois comme un leitmotiv dans le discours de Patricia Adèle-Félicité, c’est «dignité». Car elle le sait. Lutter contre la pauvreté, c’est aussi rendre à une personne toute sa dignité humaine. Après plus de 25 ans au sein de Caritas Ile Maurice, celle qui occupe le poste de secrétaire générale de cette association depuis environ huit ans, regrette qu’il y ait toujours autant de poches de pauvreté dans l’île. Celles-ci se retrouvent le plus dans la capitale et la région des basses Plaines-Wilhems.
«Le public qu’on cible n’a généralement pas de quoi se nourrir. Et c’est là qu’on intervient», explique Patricia Adèle Félicité. Et ce système, dit-elle, n’est pas d’encourager une culture d’assistanat. Mais d’apporter un secours d’urgence à ces familles qui «ont faim et soif». «Il y a un proverbe qui dit qu’il vaut mieux apprendre à une personne à pêcher que de lui donner un poisson. Mais encore faut-il que cette personne ait la force de tenir la canne à pêche. C’est pour cela que nous accompagnons ceux qui en ont besoin, que nous les aidons à se mettre debout, à retrouver leur dignité et ensuite, à mettre en place leur projet de vie», avance notre interlocutrice.
Si elle estime qu’il n’y a pas de remède miracle pour éradiquer la pauvreté, elle est toutefois convaincue qu’un développement intégral et intégré est nécessaire pour mener cette lutte à bon port. «Les gens qui vivent dans des ghettos, par exemple, ne savent pas à quelle porte frapper et comment s’en sortir car les informations nécessaires ne leur parviennent pas. Il est aussi regrettable de noter que dans ces endroits, il y a des enfants qui réussissent leurs études secondaires. Mais lorsqu’il faut franchir le cap du tertiaire, ils n’y arrivent pas. C’est parfois dû au simple fait qu’ils n’ont pas de quoi se vêtir correctement», affirme-t-elle en précisant qu’après 50 ans au service de la société mauricienne, Caritas a toujours sa raison d’être. Pour cause !
«Nous ne pouvons pas remplacer l’État. Mais nous ne cesserons pas de nous battre pour que les logements sociaux proposés aux plus démunis puissent répondre aux besoins des familles, ainsi que l’accès aux formations professionnelles. Car là encore, il est malheureux de noter que ces gens-là sont évincés par le système, car bien souvent ils ne répondent pas aux critères requis pour suivre ces formations», souligne Patricia.
Fort heureusement, dit-elle, depuis environ trois ans, Caritas travaille en étroite collaboration avec la Mauritius Employers Federation (MEF). «Le but est d’offrir une formation à ces personnes afin de les aider à s’en sortir et à devenir financièrement indépendantes grâce à l’entrepreneuriat.» C’est dans cette même optique que pour son 50e anniversaire, Caritas inaugurera, en novembre prochain, la Pâtisserie Canne à fleur, à Pointe-aux-Piments. «Le but de ce nouveau centre sera d’offrir une formation professionnelle adaptée aux personnes vulnérables qui ne sont pas éligibles à suivre une formation dans une institution formelle et de rendre les chômeurs employables, particulièrement les femmes.»
Une boutique alimentaire sera aussi lancée en octobre prochain à Lakaz Lespoir, à Solitude, dans le but d’apporter une aide alimentaire à un public en difficulté économique, fragilisé ou exclu contre une contribution financière minime dans le respect de la dignité des personnes qui sont soutenues. Et si vous souhaitez soutenir Caritas Ile Maurice dans le cadre de ses 50 ans, vous pouvez agir en faisant un don. Ce, en devenant «membre bienfaiteur entreprise» à travers un don minimal de Rs 5 000 annuellement ou encore «membre bienfaiteur individuel» en contribuant Rs 100 mensuellement (à titre indicatif) par standing order ou chèque au nom de Caritas Ile Maurice MCB : 000 010308628.
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