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Ces «résultats encourageants» des campagnes de vaccination dans le monde

15 mars 2021

«Les études qui sont toujours en cours démontrent que la vaccination réduit le fardeau que représente la Covid-19 sur le nombre d’hospitalisations», confie le Dr Irfaan Daureeawoo, installé en Angleterre où la campagne de vaccination bat son plein.

«Je me suis fait vacciner pour me protéger, étant un frontliner. Au peak de la vague de nouveaux cas, les hôpitaux se retrouvent à 80-90% de leur capacité avec des covid zones... Puis, les études démontrent que les campagnes de vaccination sont efficaces au Royaume-Uni, que cela réduit le fardeau que représente la Covid-19 sur le nombre d’hospitalisations, avec les mesures de confinement bien évidemment. Elles démontrent aussi que les cas sont passés de plus de 60 000 à moins de 5 000.» C’est ce que nous confie le Dr Irfaan Daureeawoo, un médecin mauricien en formation en spécialité de la gériatrie au Mid Essex University Hospital, en Angleterre. Il est catégorique : la meilleure arme pour faire reculer le virus est la vaccination. Et depuis que ces remèdes anti-Covid sont administrés, des «résultats remarquables», déjouant les pronostics de nombreux sceptiques, sont notables dans plusieurs pays où les campagnes de vaccination sont en cours.

 

En Israël, par exemple, il y a de bonnes nouvelles : déconfinement, reprise des événements sportifs et culturels, et réouverture des restaurants, entre autres... Israël reprend vie depuis le dimanche 7 mars, après que la moitié de sa population a reçu au moins une première dose du vaccin contre la Covid-19. Trois semaines après la sortie du troisième confinement strict qui avait chamboulé les activités du pays, la campagne active de vaccination, qui a débuté le 19 décembre dernier, semble porter ses fruits, avec un taux de contamination en déclin. Celui-ci est passé d’un pic de 10 000 par jour à la mi-janvier, à environ 3 600 par jour récemment. Ces nouvelles données permettent ainsi l’assouplissement des restrictions sanitaires dans les lieux de culte, par exemple, et présagent un retour graduel à la normale.

 

Alors que se poursuit la campagne d’injection qui a touché près de 10 % de la population à ce jour, les États-Unis ont enregistré, le lundi 8 mars, moins de 1 000 morts en 24 heures. Un bilan journalier qui n’avait pas été noté depuis novembre dernier. Au Royaume-Uni également, les chiffres découlant de la campagne de vaccination, avec plus de 20 millions de Britanniques qui ont reçu au moins une dose du vaccin, sont encourageants. Selon des analyses, l’efficacité des vaccins de Pfizer et d’AstraZeneca serait élevée, même avec une seule dose.

 

Le Public Health England (PHE, le ministère de la Santé pour l’Angleterre) a publié un bilan préliminaire le 1er mars, prouvant une efficacité certaine des deux vaccins en cours de déploiement dans le pays (le Pfizer-BioNTech et l’Oxford-AstraZeneca) pour prévenir les infections au coronavirus chez les plus de 70 ans : «L’étude portant sur “tous les adultes de plus de 70 ans (soit plus de 7,5 millions d’individus) et ceux testés entre le 8 décembre 2020 et le 19 février 2021”, montre que, quatre semaines après l’injection de la première dose, la protection contre l’infection symptomatique au SARS-CoV-2 est de 57 % à 61 % pour le vaccin Pfizer, et de 60 % à 73 % pour le vaccin anglo-suédois Oxford/AstraZeneca.» Le rapport est aussi positif pour ceux ayant plus de 80 ans et qui ont aussi été vaccinés : «Pour la tranche d’âge la plus fragile (les plus de 80 ans), les données suggèrent qu’une seule dose du vaccin Oxford-AstraZeneca ou du Pfizer-BioNTech réduit les hospitalisations de plus de 80 % (entre trois et quatre semaines après l’injection).»

 

Un espoir de retour à la normalité

 

Ceux qui sont dans le domaine suivent de très près ces résultats et notre compatriote, le Dr Irfaan Daureeawoo, se dit optimiste quant à l’usage des vaccins. Il revient aussi sur la raison qui l’a encouragé à se faire vacciner. «Pas mal de médecins ont été symptomatiques et en isolement. Symptomatique et isolement d’un médecin signifient plus de pression sur l’effectif soignant et se faire vacciner, c’est aussi protéger les patients et les autres. Le taux de Covid-19 nosocomial est très élevé. Beaucoup de patients admis sont infectés à l’hôpital. Comme nous le savons, on peut être asymptomatique mais porteur, et le risque de propager la maladie au sein d’un hôpital est fort», ajoute le médecin qui croit que le vaccin peut aider à un retour à la normale. «J’ai reçu, comme tous les Mauriciens dès la naissance, plusieurs vaccins. Le but : ne pas être infecté par d’autres maladies. Le vaccin de la Covid-19 n’en est qu’un autre pour espérer une vie normale...»

 

Selon Irfaan Daureeawoo, les remèdes anti-Covid symbolisent un espoir de retour à la normalité : «Grâce à la vaccination, durant des années, les populations ont été protégées contre d’innombrables maladies. Le but ultime des vaccins est non seulement de se protéger mais aussi de protéger les autres. Certains ont une efficacité de protection à vie, tandis que d’autres, qui ont des effets qui diminuent, nécessitent un booster. Par ailleurs, certaines personnes ne peuvent être vaccinées, par exemple celles qui sont allergiques aux composants du vaccin, d’autres qui ont un système immunitaire affaibli et, dans certains cas, une contre-indication à cause de l’âge et de la fragilité du patient. Alors, encourager les gens à se faire vacciner est un moyen de protéger l’ensemble de la communauté, d’empêcher la transmission et de réduire le risque que ces personnes vulnérables soient exposées. Quand un grand nombre de gens est vacciné, un coussin de protection est formé dans la société autour de ceux qui ne peuvent l’être.»

 

Le Dr Daureeawoo persiste et signe : la vaccination est le seul moyen de vaincre le virus. «La mortalité liée au virus est beaucoup plus élevée que les complications de la vaccination. Les effets secondaires sont principalement des réactions normales aux vaccins. Plus de 20 millions de gens ont reçu leur première dose en Angleterre.» C’est pour toutes ces raisons qu’il encourage les Mauriciens, surtout les sceptiques, à faire le pas. «Les mesures telles que la distanciation sociale, les gestes barrières ainsi que le confinement et d’autres précautions prises réduisent la transmission de la Covid-19 mais la vaccination reste l’outil nécessaire pour limiter la maladie progressivement. L’OMS estime que 1,5 million de gens décèdent annuellement par des maladies infectieuses qui sont évitables de par la vaccination. Plusieurs dirigeants mondiaux ont déjà reçu le vaccin anti-Covid-19 dans l’objectif de se protéger mais aussi d’atténuer les réserves ressenties par leurs citoyens envers l’efficacité du vaccin», souligne le médecin qui suit de près les résultats encourageants des campagnes de vaccination à travers le monde.

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