Publicité
26 juin 2018 02:26
Le lieu est emblématique et riche en histoire. Il y a plus de 65 ans, il est sorti de terre au cœur de Vallée-des-Prêtres, devenant, au fil des années, un lieu incontournable de piété. Trois ans de cela, l’association qui dirige le Mariammen Thirukkovil a décidé de le fermer pour le rénover complètement.
Un moment important et fort en émotions pour toute la communauté qui fréquente ce lieu de culte depuis des décennies. Pour Lorga Pragessen Sornum, le secrétaire de l’administration, l’inauguration du temple témoigne de l’engagement de toute une génération. «Je fréquente ce temple depuis que j’ai 5 ans. Tous les habitants de la région l’ont toujours connu. Le temple, de par son ancienneté, tombait en décrépitude. Il fallait faire quelque chose pour le sauver. Cette rénovation témoigne de l’engagement de toute une génération», dit-il.
Pour comprendre l’histoire de ce lieu de culte, le Dr Khesaven Sornum, spécialisé dans la littérature et la langue tamoules, a remonté le temps, après des mois de recherche, jusque la fin du siècle dernier. À cette époque, dit-il, un groupe d’immigrants tamouls du Tamil Nadu s’étaient installés dans ce faubourg de la capitale qui prit le nom de Talai Malaiyur. Leur dur labeur et leur foi inébranlable en Dieu, raconte le Dr Khesaven Sornum, étaient à la base même de leur existence.
Malgré les difficultés, ils faisaient de leur mieux pour préserver la langue et la culture ancestrales. L’absence d’un lieu de culte se faisait sentir. «Un jour, la déesse Mariammen, vénérée dans tous les villages du Tamil Nadu, se manifesta dans une source d’eau. Les dévots de la localité témoignèrent de cette présence divine au son des cloches, des tambours et avec du parfum de camphre et de sambrani, qui se répandait auprès de la source, pendant des moments auspicieux.»
Les habitants y ont alors construit un petit kovil en paille. Une roche de la source a été enlevée et placée dans le kovil, représentant l’incarnation de la déesse Mariammen. Au fil des années, cet endroit est devenu un lieu de culte et de rencontre pour les habitants.
Après plus de 60 ans d’existence, le temple était en mauvais état, d’où l’idée de l’aya Ramen et l’aya Deva Sevathian, qui sont à la tête du Sangam, de le reconstruire selon les normes de la religion millénaire et de l’architecture dravidienne. En 2015, le temple a donc été démoli. Pour donner tout son attrait au Mariammen Thirukkovil, trois sculpteurs du sud de l’Inde ont fait le déplacement pour dessiner, sculpter et peindre le temple selon l’architecture si atypique et artistique des temples dravidiens.
Aujourd’hui, le kovil flambant neuf fait la fierté de toute la communauté. «On a eu l’aide financière et matérielle de plusieurs personnes et dévots, envers qui on est sincèrement reconnaissants. Après trois ans de dur labeur et de persévérance, on a réussi à ériger ce beau kovil avec un Gopuram de quarante pieds, un Kodimaram de vingt et un pieds de haut et des Kalasams dorés. Le Thirukkovil est non seulement un bijou dans la localité mais aussi un lieu de culte et de culture tamoul pour tous les dévots. Le kovil restera sans doute, une source d’inspiration, de grâce et un atout précieux pour les générations à venir», confie le Dr Khesaven Sornum.
Depuis une semaine, explique Lorga Pragessen Sornum, plusieurs séances de prière y ont lieu. Vendredi soir, une nouvelle cérémonie s’y est déroulée. «Nous avons gardé la divinité Mariammen de l’ancien temple et nous l’avons placée au cœur du nouveau kovil. Cela représente beaucoup pour nous. Face au modernisme dans lequel nous vivons aujourd’hui, ce temple représente un élément unificateur.» Celui, dit-il, qui vient rassembler et unir la communauté autour de vraies valeurs qui l’animent.
Publicité
Publicité
Publicité