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Contrefaçon : Fuyez la mauvaise affaire

12 mai 2014

La Mauritius Revenue Authority détruit régulièrement des produits saisis.

Le crocodile a la gueule fermée. Le joueur de polo tient une baguette de pain. Et le taureau a finalement… des ailes. La contrefaçon, vous connaissez. D’ailleurs, vous en croisez à chaque coin de rue de la capitale, dans chaque petit magasin à la façade un peu douteuse. Parfums, vêtements, écouteurs, maquillages se donnent de faux airs de marque et attrapent les nigauds (ou pas). Quand c’est «fake», c’est moins cher. Et tout le monde est «happy» ? Pas du tout ! Le faux, ça fausse la donne et ça peut être à l’origine de nombreux soucis. «Bon marse kout ser» n’est pas «enn koze» en l’air.

D’ailleurs, cette semaine, le service des douanes de la Mauritius Revenue Authority (MRA) a détruit de nombreux produits saisis dont des articles contrefaits. En tête de liste : les marques Adidas, Louis Vuitton ou encore Nike. C’est vrai que des produits qui ne sont pas mangeables ni buvables ne sont pas si dangereux ! Pas d’attaque de T-shirt à craindre ou de rébellion de jeans à prévoir (quoique les colorants utilisés peuvent provoquer des réactions cutanées).  Néanmoins, certains de ces produits contrefaits peuvent être dangereux pour la santé. Parmi les trouvailles de la MRA : des comprimés Strepsils, qui soignent les maux de gorge bénin et qui n’ont pas été importés par la marque représentante à Maurice – dont l’utilisation est donc sujette à caution –  mais aussi des boissons qui reprennent la marque Red Bull !

Que contiennent ces produits ? Sont-ils néfastes pour la santé ? D’où viennent-ils ? Les dates d’expiration ont-elles été falsifiées (s’il s’agit de vrais produits de marque, mais qui n’empruntent pas la voie légale) ? Là est tout le problème de la contrefaçon : il n’y a aucun contrôle et le consommateur que vous êtes n’est pas protégé. Alors, comment reconnaître ces articles et éviter qu’ils croisent votre route et vous donnent des boutons (ça peut arriver avec les cosmétiques contrefaits) ? Ce n’est pas bien compliqué, estime Suttyhudeo Tengur de l’Association for the Protection of the Environment and the Consumers. Pour cela, il faut que le consommateur soit constamment protégé.


Consommateur averti


Néanmoins, comme il estime que les autorités responsables de cette tâche n’assurent pas sur tous les fronts, il pense que le Mauricien doit prendre les devants : «C’est toute une éducation à faire. Il faut se documenter et s’informer. Les autorités devraient, bien sûr, mettre ces informations à disposition et les partager au plus grand nombre, mais ce n’est pas le cas.» Pour ne pas tomber dans le panneau, il faut donc être un consommateur averti, conscient des règles de base pour fuir la contrefaçon. Eh oui ! Face à ces produits, il vaut mieux prendre ses jambes à son cou : «Pour éviter la contrefaçon, il faut se tourner vers les enseignes agréées. Ce n’est pas sous un filao que vous trouverez du Hugo Boss. Ou sur les trottoirs que vous tomberez sur un médicament qui guérira votre mal de tête.»

Ayez l’œil, avant tout : «Chaque marque met des détails pour que le produit soit reconnaissable. Il faut les connaître pour ne pas se faire berner.» Une recherche sur Google et vous devriez obtenir toutes les informations que vous souhaitez. Autre renseignement important à trouver, surtout pour les produits pharmaceutiques : les noms des laboratoires. Si vous voyez que GlaxoSmithKline se transforme en GalazieSmithKlein, posez-vous les questions qui s’imposent : «C’est une éducation à faire. Il faut s’intéresser aux produits que l’on consomme.»

Autre indication qui devrait vous mettre la puce à l’oreille : le prix. Si la bonne affaire est trop bonne, c’est qu’il y a anguille – périmée ? – sous roche ! Si vous pensiez faire du bien à votre portefeuille, c’est raté. Si le produit acheté et consommé se révèle dangereux, vous allez dépenser beaucoup plus : «La prudence est importante. Néanmoins, c’est vrai que ce n’est pas facile quand on n’a pas beaucoup d’argent et qu’on a besoin de se soigner, par exemple.» Il vaut mieux faire un tour à l’hôpital dans ces cas-là. L’automédication n’est pas une copine sympathique, surtout si elle s’amuse avec son amie contrefaçon.

Attention aussi aux produits achetés sur Internet, les mauvaises surprises sont nombreuses car les ventes en ligne ne sont pas régies par un cadre légal sans faille ! En deux ou trois clics, vous pourriez vous retrouver avec un crocodile qui a oublié de l’ouvrir en grand…

 




Grays rassure...


No stress ! Il est très peu probable que vous tombiez sur des Strepsils contrefaits. La compagnie Grays, qui est le distributeur officiel de ces pastilles qui soulagent les maux de gorge, n’en doute pas une seconde. «Tout est fait en amont. D’ailleurs, nous travaillons avec la douane afin qu’elle s’assure que des produits contrefaits ne soient pas distribués sur le marché local», confie un des responsables de la compagnie. Rien n’est laissé au hasard. Même si les vrais produits sont importés par une autre compagnie et/ou individu, ils sont également saisis. «C’est la marque même qui nous demande d’avoir un contrôle aussi strict», poursuit notre interlocuteur.

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