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Coronavirus | Dr Mouniir Durgahee : «Cette nouvelle souche peut faire peur mais…»

En vacances à Maurice depuis le 12 janvier, le chirurgien vit à Wuhan depuis dix ans. Il y exerce et donne des cours à l’Université de Hubei. Il donne son point de vue sur la situation.

Votre dernier regard sur Wuhan ?

 

Lors de la dernière semaine de décembre, nous avons entendu parler de ces 44 cas dans le nord de Wuhan, isolés dans un marché. Nous ne pensions pas que ça aurait cet impact. Au début de janvier, tout était normal. Les gens déambulaient dans les rues sans problème. Nous nous préparions pour le Nouvel An chinois. Il n’y avait rien d’anormal. Je discutais avec mes amis mauriciens, mais pas que, et à, aucun moment, nous pensions que ça prendrait cette ampleur.

 

Comment ça se passe là-bas ?

 

Je suis en contact avec mes amis de Wuhan et d’ailleurs en Chine. La situation est assez grave. À aujourd’hui (NdlR : le samedi
1er évrier), il y avait plus de 250 morts et 11 000 cas confirmés. C’est, certainement, un peak. Peut-être que les choses peuvent s’améliorer. Mais, pour l’instant, c’est difficile. Les vacances ont été étendues jusqu’au 13 février à Hubei (province où se trouve Wuhan). Il y a des endroits où il n’y a personne sur les routes, certains petits hôpitaux n’accueillent pas les personnes infectées, les grands sont déjà remplis.

 

Les Mauriciens devraient-ils rentrer au pays ?

 

C’est difficile à dire. Rentrer et/ou trouver un endroit plus sûr ou rester sur place et se calfeutrer chez soi ? Je ne sais pas, c’est 50-50. D’un côté, pour rallier un aéroport, il faudra sortir des appartements, là où les Mauriciens sont en sécurité, pour rejoindre des endroits publics où le risque de contamination est bien réel. De l’autre, il est peut-être conseillé de se mettre en sécurité dès maintenant au cas où la situation empire.

 

La peur liée à cette nouvelle souche est-elle justifiée ?

 

C’est bon de savoir que le Corona est un virus normal qui provient d’un animal. Il y en a sept dans cette famille. Cette nouvelle souche peut faire peur à cause des chiffres qui lui sont associés. Mais si on fait une comparaison, ça peut donner une autre idée : si nous prenons les chiffres disponibles, le pourcentage de décès liés au nCov (la nouvelle souche du coronavirus) est d’environ 2 %. Le MERS-CoV et le SRAS affichaient 35 % et 14 % de mortalité respectivement. Mais il faut rester sur ses gardes, ce virus se propage vite, sans paniquer. De plus, la plupart du temps, ce sont les personnes de plus de 48 ans, des gens qui ont des problèmes respiratoires, cardiaques ou de diabète, qui meurent car leur système immunitaire est déjà affaibli.

 

Que pensez-vous de la gestion du gouvernement ?

 

Le gouvernement fait bien son travail : il y a des exercices de screening, une caméra thermique à l’aéroport, un hôpital pour l’isolement et la quarantaine. Et je pense que le ministère fait tout pour se préparer à tous les scénarios possibles et imaginables.

 


 

Qui est-il ? Il a 29 ans et vit depuis près de dix ans en Chine. Il est médecin à l’hôpital Tongji, dans la ville de Wuhan et chargé de cours à l’Université de Hubei. Ancien étudiant du collège Imperial et du collège Royal de Curepipe, détenteur d’un MBBS d’une université de Huazhong, ce Curepipien se spécialise en chirurgie cardiothoracique. Il faisait partie de l’équipe de médecins qui, en 2016, avaient entrepris la première chirurgie robotique.

 

Il se trouve à Maurice. Pourquoi ? «Je suis à Wuhan depuis dix ans, j’y ai commencé mes études tertiaires. Je rentrais à Maurice chaque année mais depuis quatre ans, c’est difficile. Avec le travail, je n’arrivais pas à revenir. Puis, ça fait un moment que je me suis dit que je serai avec ma famille début 2020, ça fait longtemps que j’ai réservé mon billet. Je suis arrivé à Maurice le 12 janvier, alors que le premier outbreak avait lieu», confie-t-il.

 

Un retour possible ? «Je dois y retourner mais pas pour l’instant. Ce serait difficile avec la ville qui est locked down.»