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20 mars 2021 13:40
Le DCP Jhugroo ne mâche pas ses mots. «La situation est urgente. Les habitants de Canot doivent coopérer avec la police. Ils doivent bien comprendre cela. Nous avons besoin de vous pour casser ce cycle», a souligné ce haut-gradé de la police lors de la conférence de presse quotidienne du comité national de communication sur la Covid-19, le vendredi 19 mars, après la décision du High Level Committee présidé par le Premier ministre de décréter le village de Canot zone rouge.
Cette importante décision intervient après une augmentation des cas de Covid-19 dans ce petit village de l’Ouest. Des barrages ont aussitôt été placés sur la route principale de cette localité ainsi que sur les routes latérales et les branch roads ; ils sont contrôlés par les éléments de la SSU et de la SMF.
À vendredi après-midi, le ministère de la Santé avait effectué 736 nouveaux PCR Tests dont 302 at random. Ces random tests ont permis de détecter neuf cas à Canot, amenant le nombre d’habitants testés positifs là-bas à 22 en tout. Plusieurs autres cas de Covid-19 ont aussi été enregistrés en quarantaine – les patients étaient tous négatifs à leur admission – et lors de l’exercice de contact tracing. Le nombre total de cas positifs enregistrés au niveau local depuis le 5 mars était ainsi passé à 147 à l’heure où nous mettions sous presse.
Mais c’est surtout le village de Canot qui était au coeur des préoccupations lors de la conférence de presse d’hier. «Zafer-la serye. Ti deza ena 13 ka laba avan. 1 ka ladan sorti dan cluster Curepipe. Ena 22 ka pozitif aster. Vilaz Canot se trwaziem landrwa kot ena pli boukou ka apre Forest-Side ek Curepipe. Se akoz sa ki nou Premie minis inn desid pou kontrol lantre dan sa vilaz-la. La polis fini pran bann mezir ki bizin. Nou bizin gran vizilans dan sa vilaz-la ek osi dan bann landrwa ki ena dan so alantour», a expliqué le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal.
Le DCP Jhugroo a invité les habitants de ce village et des environs à sortir «zis kan bizin» : «Je lance un appel aux habitants de Canot. Vous devez respecter les consignes de la police.» Toutes les boutiques et tous les autres commerces du village resteront fermés durant le week-end.
Le DCP Jhugroo a toutefois voulu rassurer les habitants de cette localité : «Nou pa pou blok zot. Bann laboutik pou ouver lindi. Zot pou gagn zot gaz ek manze normal. Canot inn vinn enn deziem zonn rouz. Nou pale gagn enn trwaziem. Mo espere zot tou kompran sa bien. Mo invit zot korper ek la polis parski Canot inn vinn enn lot cluster. Bann dimounn bizin bien reflesi avan sorti. La polis inn deza fini pran enn ta dimounn an kontravansion. Sa pou paret lor zot sertifika moralite. Si zot ena irzans, telefonn Information Room la polis. Se ansam ki nou pou kapav fini sa sik-la.»
Le ministre Jagutpal a, encore une fois, encouragé les Mauriciens à respecter les gestes barrières. Il a aussi précisé que son ministère poursuivra la campagne de vaccination avec le nouveau cargo de Covaxin qui est rentré au pays vendredi matin. Le gouvernement mauricien a reçu 200 000 doses de vaccins de l’Inde. Ce premier vaccin indien a été développé par Bharat Biotech avec la collaboration de l'Indian Council of Medical Research-National Institute of Virology.
Le ministre de la Santé a également déclaré que le gouvernement va démarrer une campagne d’explication à travers le pays sur l’importance de la vaccination à partir de ce lundi 22 mars. Un habitant de Canot, Brian Veerapin de Paradize Burning, propose d’ailleurs qu’on vaccine tous les habitants de l’endroit : «Ena zis 1500 dimounn. Kifer pa vacinn nou ?» Affaire à suivre…
«Depuis tôt, on a appris la nouvelle. On prenait déjà des précautions depuis le début du lockdown car on a des voisins qui ont contracté le virus. C'est un état d'alerte. On ne va pas sortir, on doit se protéger et protéger les enfants.»
Le public avait pourtant été alerté. La police avait été claire dès le départ et prévenu qu’elle se montrerait intransigeante. Toutefois, de nombreux membres du public continuent à n'en faire qu'à leur tête, alors même qu’il y a de plus de plus de cas de personnes infectées à la Covid-19 dans l’île. Y aurait-il un relâchement dans le respect des règles du confinement ? Les chiffres parlent d'eux-mêmes : depuis le début du confinement (NdlR : le mercredi 10 mars) à 6 heures le vendredi 19 mars, 972 personnes avaient été verbalisées pour non-port du masque et 2 735 personnes pour non-respect des restrictions de mouvements.
Soulignons que pour la première offense, le contrevenant risque une amende ne dépassant pas Rs 50 000 et une peine d'emprisonnement ne dépassant pas deux ans ; tandis que pour la seconde, il est passible d'une amende ne dépassant pas Rs 500 000 et d’une peine de prison pouvant aller jusqu'à cinq ans. La police appelle la population à plus de discipline et de responsabilité car aucun écart de conduire ne sera toléré.
Textes : Jean Marie Gangaram, Yvonne Stephen et Elodie Dalloo
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