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Covid-19 : ces nouveaux protocoles qui font débat

Les protocoles concernant l'isolement ont changé.

Encore une semaine au rythme du coronavirus, avec des chiffres qui ne rassurent toujours pas et des décès de personnes vaccinées, dont un adolescent. Les nouveaux protocoles concernant la durée de l’isolement, qui a été ramenée à sept jours pour les personnes positives à la Covid-19, alors que les cas contacts ne sont plus tenus de s'isoler, interpellent. Réactions...

Ils suscitent des interrogations. Certains sont favorables, d’autres s’interrogent. Au coeur des préoccupations : l’assouplissement des protocoles concernant la politique de l’isolement en cas de test positif à la Covid-19. Depuis le 19 février, la durée de l’isolement est passée de 10 à 7 jours pour les personnes positives, alors que les cas contacts ne sont plus tenus de s'isoler. Ces nouvelles mesures, au moment où plusieurs pays lèvent les restrictions, n'obligeant ainsi personne à s’isoler en cas de test positif, suscitent de nombreuses réactions.

 

Certains s’inquiètent du nombre de contaminés, qui, disent-ils, risque d’augmenter avec les cas contacts qui peuvent ne plus s’isoler, alors que d’autres se demandent si les protocoles n’ont pas été changés pour atteindre l’immunité collective. Karen Fanny, enseignante et mère de trois enfants, s'interroge beaucoup sur ces changements. «En tant que maman, je me sens concernée par ces nouveaux protocoles et cela m’inquiète. J’ai, dans mon entourage, des cas de figure où un mari a été testé positif, alors que la femme était négative avant de devenir positive par la suite. Je pense alors aux profs de mes enfants, dont les époux sont positifs et qui viennent quand même travailler, alors que le risque que la maladie se développe après est réel dans leur cas», nous confie-t-elle.

 

De par son métier, elle est aussi constamment confrontée au virus : «Je me sens aussi concernée en tant que prof. Je me dis que ça peut arriver que mon époux soit positif et pas moi, et que je peux, en me rendant au boulot, infecter un de mes élèves. C’est inquiétant. Je me sentirais coupable. C’est un mal invisible que l’on peut transmettre à quelqu’un d’autre et qui peut se révéler fatal pour la personne que l’on contamine. Ça fait réfléchir.» Il y a aussi un autre cas de figure qui la fait tiquer : «Si jamais dans une famille, un enfant est positif mais pas les parents et que ces derniers doivent aller travailler,  qui va vouloir s’occuper d’un enfant positif avec le risque de choper le virus ? Si ça m’arrive, je ne voudrais pas, par exemple, exposer ma maman qui est fragile. Moi, je ne vais pas voir si j’ai des congés ou pas car mes enfants sont ma priorité mais je sais que certains parents n’ont pas le choix. Les lois changent du jour au lendemain et on est obligés de suivre. Je me demande si c’est pour atteindre l’immunité collective qu’ils font ça...»

 

La vigilance

 

Si certains ont des doutes, d’autres accueillent positivement ces changements dans le protocole. Christopher Durhone en fait partie. «Le coronavirus fait partie de notre vie, qu’on le veuille ou non. Il est grand temps de l’accepter. Je trouve que le changement de 10 à 7 jours est une bonne chose. On devrait même le baisser à 6 jours. On a déjà perdu deux ans de nos vies ! Je comprends que les gens vulnérables ont peur mais il faut combattre ce virus. Par exemple, 150 minutes d’activité physique par semaine peuvent aider à se protéger contre le virus, selon le British Journal of Sport. Il faut aussi respecter les gestes sanitaires. On doit suivre les exemples d’autres pays et reprendre une vie normale. Et non vivre dans la peur. On doit être plus fort que ça, mentalement et physiquement.»

 

Son avis est partagé par Christopher Lim qui pense que les changements dans le protocole étaient nécessaires. «C’est une stratégie qu’on ajuste le protocole avec la mutation du virus. Le pays doit se redynamiser autant que possible et on doit vivre avec la Covid en étant, bien évidemment, prudents. Le variant dominant étant Omicron, la période contagieuse est passée de 10-15 jours à 7 jours. Pour moi, l’auto-isolement de 7 jours est une bonne chose car c’est déductible des congés maladies. Les cas contacts doivent, selon moi, se faire tester immédiatement et être en semi-isolement au moment où ils sont confrontés au virus. Pour ma part, j’ai toujours 3 ou 4 boîtes de test antigène à la maison en cas d’urgence. Je pense que le test antigène devrait se vendre au prix coûtant par le gouvernement», déclare le jeune homme.

 

Pour lui, même si les mesures sont assouplies, il faut rester vigilant : «Sur le plan personnel, je suis encore affecté par les restrictions car beaucoup de mes clients sont dans l’événementiel et le tourisme. Je reste toujours prudent en évitant les foules et les sorties car j’ai des parents âgés à la maison. Je vois encore certains qui se font la bise et le fist bump. C’est un signe qu’on doit encore conscientiser les gens aux risques et aux changements d’habitudes.»

 

Pour Ali Jookhun, les changements doivent suivre les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). «Les protocoles sont appelés à évoluer en fonction de la qualité des soins de santé et d’autres facteurs qui doivent être pris en considération au cas par cas. L’absence de statistiques concernant les personnes en situation de handicap se fait ressentir et fait obstacles à plusieurs niveaux.»

 


 

Mevin Veerapen, doublement vacciné, succombe

Sa mère Varuna : «Pa fasil, demin li ti pou gagn 16 an»

 

Elle ne réalise toujours pas ce qu’elle vit, tant tout s’est passé très vite. C’est en larmes, ce samedi 26 février, que Varuna Veerapen revient sur les moments pénibles qu’elle vit avec sa famille : «Pa fasil, demin li ti pou gagn 16 an...» La voix cassée par l’émotion, cette habitante de Piton revient sur le décès de son fils Mevin, étudiant au Universal College, qui est décédé la veille au SSRN Hospital. «Lenterman fek leve-la. Nou pa kone kinn arive exacteman me zot inn dir nou ki li ti pozitif ar Covid. Li tinn fer so 2 vaksin Pfizer. Pa fasil, li ti enn extra bon garson. Li ti pou gagn 16 an demin, lindi 28 fevriye», lâche-t-elle, dans un sanglot.

 

Difficile pour elle d’exprimer ses sentiments : «Nounn pale fer lotopsi parski zot inn fini dir nou ki mo garson ti ena Covid. Deza, mo garson inn kit mwa inn ale, mo pann le donn li soufrans ankor. Mevin ti bien amikal, kontan koze, riye. Li ti enn extra bon zanfan. Li ti spesial pou mwa. Zame li koz enn move koze.»

 

C’est ce vendredi que l’état de santé de Mevin s’est détérioré. «Li ti pe gagn enn ti touse. So la gorz ti pe grate. Li ti enn tigit gripe. Vandredi aswar, nounn trouv li pe dormi kan nou sorti travay. Kan nounn mont dan so lasam, nounn trouv li pe bouz-bouze. Nounn degaze amenn li lopital. Apre lerla nouvel inn tombe. Lopital inn dir nou linn desede ek so tes ti pozitif. Se difisil pou konpran ek aksepte kinn arive. Pourtan, linn fer so 2 pikir...»

 

Au cours de la semaine écoulée, d’autres familles ont été endeuillées après avoir perdu des proches morts de la Covid-19. Mevin Veerapen a succombé à une pneumonie due à la Covid-19. Décès certifié par le médecin légiste de la police ce samedi 26 février.

 


 

La situation dans les écoles

Elvissen Adaken, attaché de presse du ministère de l’Éducation : «La Testing Team fonctionne à plein régime»

 

Les cas de contaminations dans les écoles interpellent et la performance de l’Education Testing Team est décriée, certains évoluant dans le milieu affirmant que cette équipe serait dépassée par la situation. Du côté du ministère de l’Éducation, on affirme que cette allégation n’a pas sa raison d’être.  Elvissen Adaken, attaché de presse de ce ministère, répond à notre question autour de l'efficacité de cette équipe : «Il y a eu des imprévus comme par exemple l’arrivée du cyclone Batsirai mais on a pu rattraper le retard qui avait été causé. À l’heure où je vous parle, je peux vous assurer que la situation est sous contrôle. On n’est pas d’accord avec ceux qui disent que le service ne marche pas ou est dépassé. On ne peut pas juger un service sur deux semaines. Il fallait que les équipes soient sur le terrain et comprennent ce qu’elles ont à faire. Le staff est maintenant rodé. Il y a une équipe de 91 personnes, qui forme la Testing Team. C’est composé de 20 équipes dans les 4 différentes zones éducatives du pays. Dans chaque équipe, il y a trois personnels. Le service est là et essaie de faire au mieux pour apporter un soutien aux parents et aux élèves. Aujourd’hui, la Testing Team est en train de fonctionner à plein régime et ne cessera de se perfectionner.»

 


 

Le Dr Vasantrao Gujadhur : «Les autorités mauriciennes ne savent pas ce qu’elles font»

 

Il se pose aussi des questions sur les nouveaux protocoles en vigueur. Pour le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de santé publics, les autorités appliquent des recommandations qui ne sont pas en phase avec la réalité locale. «Pour moi, les autorités mauriciennes ne savent pas ce qu’elles font. Elles ne font que suivre ce que d’autres pays font et appliquent les recommandations qui ne sont pas en phase avec la réalité mauricienne. Dans ces pays qui revoient actuellement leur protocole en réduisant ou en abandonnant la quarantaine ou l’isolement, le peak dans le nombre de contaminations a déjà été atteint. On n’a qu’à voir ce que l’Angleterre a décidé, par exemple, en abandonnant la plupart des restrictions et mesures visant à contrôler la Covid-19. C’est aussi le cas dans d’autres pays. Ils ont atteint le peak dans le nombre de contaminations et ces derniers temps, les chiffres sont en baisse. Mais chez nous, ce n’est pas le cas. On n’a pas encore atteint le peak dans le nombre de contaminations et les nouveaux cas ne cessent d’augmenter», explique-t-il.

 

Pour lui, «médicalement, nou pa kapav gagn immunité collective par infection. Tous les scientifiques sont d’accord sur ce sujet. Si un pays veut atteindre l’immunité collective, il faut le faire en vaccinant la population. Mais par infection, li pa posib. Les medical ethics sont contre cela». Selon le Dr Gujadhur, le nombre de contaminations dans le pays est douteux : «Dans plusieurs pays où Omicron est dominant et où le nombre de cas a beaucoup augmenté, il y a eu de la pression sur de nombreux services essentiels. L’OMS est ainsi venue de l’avant en recommandant la diminution de la durée de la quarantaine de 10 à 7 jours. Mais dans ces pays, il y a beaucoup de cas. Isi, zot pe koz 2 kalite koze. Kan zot deklar ka, zot pe dir ena 100, 150 ou 200 ka par zour. Me si nou pe gagn zis sa bann kantite ka-la, eski nou ena presion lor nou bann servis esansiel kouma dan sa bann pei ou akoz sa presion-la OMS inn rekomann diminie zour karantenn ? Kifer bann otorite inn desid aplik sa rekomandasyon-la alor ? Pou mwa, an verite, nou pe gagn plis ki 3 000 cas par zour aktielman dan pei. Se akoz sa ki bann otorite pe swiv sa rekomandasyon OMS-la. Zot bizin vinn dir nou la verite ! Mo konpran interogasyon bann Morisyen lor sa bann nouvo protokol-la.»