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23 mars 2022 17:00
Ils n’en démordent pas ! Le rapport de la commission d’enquête sur les patients morts de la Covid-19 doit être rendu public, soutiennent les membres de la Renal Disease Patient’s Association. Face à la presse le jeudi 17 mars, le secrétaire de l’association, Bose Soonarane (photo), a déclaré ne pas comprendre la décision du ministre de la Santé de garder le document confidentiel, alors que les proches des 11 dialysés décédés réclament justice depuis un an déjà. «Nous sommes étonnés mais aussi très déçus. Les personnes qui ont déposé l’ont fait dans l’espoir que la vérité éclate. Pourquoi donc escamoter la vérité ? Est-ce que le rapport est accablant pour le ministère de la Santé ?» a demandé Bose Soonarane.
Pour Didier Lesage, un des patients dialysés ayant vécu cette expérience difficile lors du second confinement, cette décision est injustifiée. «Je suis allé déposer et ceux qui l’ont fait ont donné leur accord pour que le rapport soit rendu public. Je suis déçu que cela ne soit pas le cas car j’ai perdu des amis à cause de la négligence des autorités. De plus, nous sommes restés pendant trois semaines dans une situation déplorable. Aujourd’hui, il n’y a aucune justice pour nous.» Il précise que les dialysés feront une pétition pour que le rapport soit rendu public.
Bose Soonarane ajoute qu’une lettre a aussi été envoyée au Premier ministre. «Nous faisons appel à son bon sens ainsi qu’à celui du ministre de la Santé car les familles ont droit à la vérité. Mais aussi parce que ce comité a été financé par des fonds publics. S’ils restent insensibles à notre requête, nous réclamerons une enquête judiciaire mais nous croyons dans leur bon sens et espérons ne pas en arriver là.» Plusieurs des proches des dialysés décédés que nous avons contactés se disent en faveur de la publication publique du rapport. Car cela les aiderait à faire leur deuil après ces épreuves très douloureuses.
Public Accounts Committee : une pandémie et des maldonnes
Rendu public le mercredi 16 mars, le rapport du Public Accounts Committee (PAC) – présidé par le député de l’opposition Reza Uteem, avec comme membres : Naveena Ramyad, Chief Whip, Patrice Armance, Whip de l’opposition, Rajanah Dhaliah, Ismael Rawoo, Rameshwar Doolub, Mahen Gungaparsad, Darmarajen Nagalingum et Francisco Francois –, suscite beaucoup de questions et de critiques concernant l’utilisation des fonds publics pour des transactions non-documentées entre le ministère de la Santé et celui du Commerce.
Ce rapport a mis en lumière de multiples zones d’ombre s’agissant des transactions effectuées depuis le début de la pandémie. Comme, par exemple, les commandes de médicaments et autres équipements médicaux pour un montant total de Rs 1,7 milliard par le ministère de la Santé. Une transaction qui fait sourciller car les directives pour ces commandes ne figurent dans aucun document.
De plus, malgré sept auditions de fonctionnaires de ces deux ministères, le PAC n’a pas pu établir comment les fournisseurs étaient choisis pour l’achat du Molnupiravir, un achat qui avait d’ailleurs fait scandale. Dans le même sillage, il ressort que Red Jewel Ltd et Gitanjali Co. Ltd, deux compagnies sans track record dans l’importation de masques et ne figurant pas sur la liste des fournisseurs du ministère, ont obtenu des contrats. Et il n’y a aucun éclaircissement non plus sur l’octroi d’un contrat de Rs 44 millions à AV Techno World.
Le scandale Pack & Blister a aussi été rappelé car il n’y a pas d’explication sur la manière dont la compagnie a été choisie pour fournir des respirateurs artificiels, en plus du fait que le paiement de Rs 77,9 millions a été effectué avant même la livraison des machines. Et aucune explication n’a été demandée lorsque la compagnie a fait savoir qu’elle ne pourrait pas fournir 50 respirateurs Aeomed VG70 et qu’elle donnera plutôt des AeroDuo – des appareils qui ne répondaient pas aux critères du ministère et qui ont été retournés à l’envoyeur sans aucun remboursement. Le PAC a ainsi souligné que les protocoles ont été bafoués.
Rodrigues : les classes reprennent
Fermées depuis le 27 janvier après la propagation fulgurante de la Covid-19 à Rodrigues, les écoles de la petite île accueilleront à nouveau les élèves. La grande rentrée est prévue pour demain, lundi 21 mars. Christelle Grandcourt, chef de département de la commission de l’Éducation, a expliqué en détail les protocoles établis pour cette rentrée et pour gérer la situation si des élèves sont trouvés positifs à la Covid-19. Johnson Roussety a ainsi fait un appel à la compréhension et la collaboration des parents pour cette rentrée particulière. «C’est un gros challenge pour tout le monde d’ouvrir les écoles alors qu’il y a toujours des cas de Covid-19. Mais nous devons désormais apprendre à vivre avec le virus», a-t-il souligné.
Les chiffres
Le nombre de cas positifs à la Covid-19 ne cesse de monter. Rien que pour cette semaine, 1 394 cas ont été enregistrés en sus de 18 décès. Parmi les cas positifs, 11 patients sont actuellement admis à l’hôpital ENT, 5 sous ventilation, alors que 6 sont alimentés en oxygène, et 196 sont admis dans les hôpitaux de l’île. Quant à la campagne de vaccination, elle continue sur sa lancée avec plus de 967 015 personnes fully vaccinated.
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