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COVID-19 : les Mauriciens entre grosse inquiétude et appel à la responsabilité

16 novembre 2021

Nilen Allagain, Roches-Brunes : «Les mesures sanitaires ne sont pas suffisamment strictes»

 

«Avec le nombre de morts qui ne cesse de grimper, il nous faut impérativement prendre nos précautions et respecter les règles sanitaires. Je travaille moi-même avec le public et le leur rappelle constamment car nous ne pouvons pas savoir qui est infecté ou pas. D’après moi, il aurait fallu revoir les mesures sanitaires. Celles mises en place cette semaine afin de contenir le virus ne sont pas suffisamment strictes. Il aurait fallu, par exemple, limiter le nombre de personnes voyageant dans les transports en commun pour éviter la propagation du virus. Si nous nous retrouvons dans une situation pareille aujourd’hui, c’est à cause de notre gouvernement. Dès le départ, il aurait dû mieux informer le public sur la situation sanitaire au lieu de prétendre que tout était sous contrôle. Cela aurait ouvert les yeux de la population qui aurait fait plus attention.»

 

Glorine Maloupe, Quartier-Militaire : «Nous devons agir comme des patriotes»

 

«Je suis très inquiète pour ma famille et mes proches. Ce qui se passe fait peur. Actuellement, je reste à la maison et je fais mon shopping en ligne uniquement. C’est une façon de me protéger et de protéger les autres. J’ai été très peinée de voir l’absence de sens de responsabilité et de discipline de la part de nos compatriotes qui, non seulement, mettent en danger leur santé mais aussi celle de toute la population en ne portant pas de masque. Beaucoup de personnes pensent que c’est le rôle du gouvernement d’amener de la discipline dans le pays mais il s’agit aussi de notre responsabilité. Il est important que nous agissions ensemble, avec les autorités, afin que la situation s’améliore. Nous nous devons d’agir comme des patriotes, nous devons penser à la santé et au bien-être de notre pays.»

 

Didier Ng, Quatre-Bornes : «Les mesures promulguées ne sont pas assez »

 

«Quoique vacciné, je continue à respecter les gestes barrières mais je vis la situation avec un peu d’appréhension vu que le variant Delta fait des ravages en ce moment à Maurice. Il faut se rendre à l’évidence que les vaccins ne sont pas suffisamment efficaces. Les mesures promulguées ne sont malheureusement pas assez. On pensait que les autorités allaient remettre l’ordre alphabétique pour avoir accès à certains lieux et par anticipation, les Mauriciens se sont rués dans les supermarchés pour faire des stocks d’aliments de base, sans se soucier des démunis et du respect des règles sanitaires. Beaucoup de personnes n’apprennent pas des erreurs du passé et s’attroupent, même sans masque, dans les lieux publics. Il faut plus de sanctions car certaines personnes en paient le prix de leur vie. Il faut aussi un meilleur contrôle du nombre de passagers dans les bus.»

 

Thanuska Ho Kam, Vieux-Grand-Port : «J’essaie de m’adapter à la situation mais…»

 

«La situation liée à la Covid-19 est vraiment grave en ce moment avec le nombre de décès qu’on entend et le nombre de cas qui n’arrête pas d’augmenter chaque jour. Je pense que la situation sera plus difficile pour ceux qui travaillent à leur compte et ceux qui sont exposés directement au public. Je suis esthéticienne au Magical Look. Mon travail consiste à être très proche des gens. Je suis malheureusement à risque malgré le respect des règles sanitaires. J’essaie de m’adapter à la situation, tout en sachant que tôt ou tard, le coronavirus sera un grand obstacle à mon travail et mes finances. C’est pour cela que j’insiste pour que tout le monde respecte les mesures sanitaires mises en place par les autorités et contribue à l’effort global pour lutter contre la pandémie.»

 

Bibi Zahraakhan Mohidinkhan, Coromandel  : «Un casse-tête entre le travail et les cours en ligne de mon enfant !»

 

«Cette pandémie a vraiment tout foutu en l’air et ça ne s’est pas arrangé ces dernières semaines avec la hausse des cas et le grand nombre de décès. Une situation effrayante ! En plus, comme je suis Make-up Artist et qu’il n’y a pas eu de gros événements, c’était très dur. Et là, avec la fermeture des écoles et les cours en ligne, c’est un casse-tête, je dois aller au salon pendant que mon petit reste à la maison pour l’école. C’est un stress, c’est un numéro d’équilibriste, d’autant qu’il faut aussi penser à payer le loyer et ceux qui travaillent avec moi dans le salon. Néanmoins, les nouvelles restrictions sont plus souples qu’un confinement total, et je pense qu’avec de la discipline et des bons comportements, on arrivera graduellement à s’en sortir.»

 

Jeannot Thomas, Tamarin : «La banalisation par rapport au virus mène le pays à sa perte»

 

«Depuis la première vague, je prends mes précautions. Il faut dire que j’ai eu un petit laisser-aller à l’ouverture des frontières alors que je savais pertinemment que le Delta allait débarquer. En voyant de plus en plus d’images noires sur la Toile exprimant la perte d’un être cher, je me suis repris et je me protège, ainsi que ma famille, au maximum. Le manque de communication de la part du gouvernement et la banalisation par rapport au virus mènent le pays à la perte. Il y avait un choix à faire et notre chef d’État a fait celui de relancer l’économie aux dépens de la vie des Mauriciens. Comme dit Jean De La Fontaine : “Aide-toi, le ciel t’aidera”.»

 

Yovanee Moothoosamy, Petit-Verger : «Nous devons tous être responsables»

 

«Je vis la situation avec beaucoup d’inquiétude car elle est critique. Avec l’augmentation de cas de jour en jour, le rajeunissement des victimes, mais aussi le décès des personnes vaccinées. À ce lot de craintes s’ajoute aujourd’hui la fermeture des écoles, ce qui ne présage rien de bon. Je pense que les Mauriciens doivent aussi être responsables et éviter de se regrouper, et surtout appliquer les gestes barrières. Personnellement, j’évite les endroits bondés, je minimise mes sorties et je dépense le strict minimum car on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve.»

 

Mukesh Dookarane, Vallée-des-Prêtres : «Je vis dans la peur…»

 

«Je suis très préoccupé par la vague Delta qui déferle sur le pays. Je vis dans la peur. La peur d’être contaminé car je m’occupe de mon vieux papa qui a un diabète de la cataracte. Je ne peux pas l’emmener à l’hôpital non plus car il y a tellement de monde partout, y compris dans les autobus. Il n’y a pas de contrôle et tout le monde peut être contaminé. Les autorités ne prennent pas la peine de trouver les bonnes solutions. On ne sent pas qu’elles ont compris l’angoisse des Mauriciens. Je prends personnellement beaucoup de précautions. J’emmène mon désinfectant partout où je dois travailler ; je suis agent de sécurité. Je n’ai pas le choix mais je lance un appel au public : merci de rester chez vous si vous n’avez rien à faire à l’extérieur.»

 

Par Jean Marie Gangaram, Christophe Karghoo, Stephane Chinnapen, Yvonne Stephen, Elodie Dalloo, Valerie Dorasawmy, Rehade Jhuboo et Qadeer Hoybun
 

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