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15 mai 2020 03:14
La crise sanitaire que nous vivons en ce moment a tout bousculé sur son passage. Le Covid-19 n’a pas seulement remis en question notre quotidien, il a aussi fait capoter plusieurs projets sur lesquels nous travaillions depuis longtemps. Au cours de ces dernières semaines, les Mauriciens, comme des milliards de personnes dans le monde, se sont retrouvés coincés à la maison, devant annuler ou remettre à plus tard des projets qu’ils préparaient depuis un moment.
Parmi, Diane Mourade et Jason Colimalay, en couple depuis neuf ans. Mariés civilement depuis 2011, ils devaient se marier religieusement en présence de leurs parents et de leurs amis le 17 avril. Comme tous les futurs mariés, ils attendaient ce moment avec impatience. Pour eux, comme pour beaucoup de couples, se dire oui devant Dieu était un moyen de sceller leur union. «Nous avons mis neuf ans à penser et préparer notre mariage. On ne voulait pas précipiter les choses. Un an après notre mariage civil, je suis tombée enceinte et Azaya est née. On a commencé à construire notre maison, notre avenir à deux et celui de notre famille. En 2014, Laelia est née et notre dernier, Keith, est arrivé en 2018. Il y a eu des hauts et des bas, et ce mariage est un projet précieux à nos yeux», confie Diane.
Cela fait donc un an qu’ils ont entamé les préparatifs en vue de ce grand jour. Lorsque le gouvernement a annoncé le couvre-feu sanitaire à un mois de leur mariage, pour Diane et Jason, le stress et la panique sont montés d’un cran. «Tout était déjà prêt. Les invitations étaient envoyées. Toute la famille était dans l’ambiance du mariage. Nous avions vraiment peur de devoir tout renvoyer.»
Lorsque le confinement est une fois de plus prolongé, le couple doit se rendre à l’évidence. Il n’y a pas de retour en arrière possible. Face à eux, une décision difficile à prendre mais nécessaire. «Nous n’avions pas vraiment le choix. Vu la gravité de la situation, nous ne pouvions pas nous permettre de tout maintenir. C’était la panique. Il a fallu contacter les invités, la salle des fêtes, le traiteur, le fleuriste, la couturière, le tailleur, bref tout le monde, pour leur dire que nous annulions. Nous étions vraiment tristes.» Le 17 avril, alors qu’ils auraient dû être en train de se dire oui à l’église et fêter leur union avec les leurs, c’est à la maison, avec leurs enfants, qu’ils ont vécu ce jour qui devait être si spécial. «C’était très dur. Nous avons passé la journée à penser à ça. Nos cœurs étaient lourds de chagrin.» En attendant de pouvoir tout reprogrammer, Diane et Jason essaient de rester positifs.
Si on avait dit à Kareen Cornet qu’elle allait donner naissance à son fils au beau milieu d’une crise sanitaire sans précédent, elle n’en aurait probablement pas cru un mot. Et pourtant ! C’est en plein confinement que la jeune femme a mis au monde Raphael le 24 avril. Tout comme un mariage, la venue d’un bébé est un moment important de la vie d’un couple. Si Kareen et son époux en savourent chaque seconde, pour le moment, ils ne peuvent pas vraiment partager cette joie avec leurs proches. «On évite les visites. Dans cette situation, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Nous privilégions les appels vidéo pour parler à la famille et leur montrer le petit.»
Comme tout futur parent, Kareen et son époux avaient tout préparé. Cependant, certaines choses viennent à manquer. Alors, comment faire quand tous les magasins sont fermés ? C’est là, explique la jeune maman, que Facebook entre en jeu. «Heureusement, on peut trouver de tout sur Facebook. J’ai passé plusieurs commandes et j’ai reçu les livraisons.» Pour le moment, la difficulté à laquelle elle doit faire face, c’est le manque de pédiatres en service. «Il y a beaucoup moins de pédiatres qui travaillent et c’est un souci pour trouver un médecin et s’assurer que tout va bien.» Heureusement, pour le moment, maman et bébé sont en pleine forme, ce qui est plus que jamais rassurant en ces temps de pandémie.
Prendre la décision de tout annuler lorsqu’on a travaillé sur un projet depuis un moment est un choix difficile à faire. Toutefois, Arune Bappoo et toute sa famille n’ont pas vraiment eu le choix. Le 20 mars, sa famille et lui devaient se rendre en Inde pour un premier voyage familial, un événement important qu’ils attendaient tous avec impatience. «Nous avons commencé à travailler sur ce projet de voyage en janvier. Nous devions être huit personnes à nous rendre en Inde pour des vacances en famille. Tout était déjà prêt, les billets, l’hébergement, les visites.» C’est à quelques jours du départ seulement qu’Arune Bappoo et sa famille ont compris que le voyage n’aurait finalement pas lieu. S’ils ont été déçus dans un premier temps, ils ont très vite compris que c’était un mal pour un bien. «Au fil des semaines, on a vu comment c’était difficile pour les Mauriciens se trouvant à l’étranger de rentrer au pays à cause de la fermeture des frontières. On s’est dit que, finalement, dans notre malchance, on a eu de la chance. Nous aurions peut-être été coincés en Inde pour je ne sais combien de temps.» S’ils ont dû tout annuler, les billets qu’ils avaient achetés ne sont pas pour autant perdus. «Ils seront valides pendant un an. Nous allons donc pouvoir prendre ces vacances en famille une fois que tout ça sera fini.» Et une chose est sûre, dit-il, ils comptent bien en profiter.
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