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15 juillet 2025 12:30
Après 11 jours de grève de la faim pour dénoncer la réforme des pensions, Dave Kissoondoyal a annoncé la fin de son action lors d’une conférence de presse à Union Park. Éprouvé physiquement par cette action qui a eu des répercussions importantes sur son état de santé, mais toujours déterminé, il affirme que son combat pour la dignité des plus vulnérables se poursuivra autrement.
La décision de mettre fin à sa grève de la faim, dit-il, n’a pas été facile à prendre. Mais considérant l’avis médical d’un cardiologue qui a effectué un bilan de santé ainsi que le ressenti de sa famille, Dave Kissoondoyal a choisi de s’arrêter ici. «J’arrête ma grève. En toute transparence, je vous le dis : ma santé ne me permet plus de continuer.»
Après un séjour à l’hôpital de Rose-Belle, Dave Kissoondoyal a choisi de se rendre dans une clinique privée hier après avoir, dit-il, été la cible de moqueries de la part d’un médecin. «Je ne peux pas tolérer qu’un cardiologue se moque d’un patient engagé dans une action aussi sérieuse. C’est une atteinte à ma dignité.» Il affirme avoir essuyé plusieurs refus de cliniques avant de finalement trouver une place. Là-bas, un cardiologue l’a examiné et lui a fait faire plusieurs tests avant de lui expliquer que sa santé était en jeu. Dave Kissoondoyal demande à que cette décision soit respectée et appellent ses détracteurs à «arrêter les critiques et palabres» car l’impact est aussi lourd pour sa famille que pour lui.
Il déplore aussi l’attitude d’une partie de la presse, qu’il accuse d’avoir tenté de ternir son image. Les moqueries et les critiques à son égard ont, en effet, laissé des traces. Dave Kissoondoyal confie avoir été blessé par certains propos tenus dans les médias et sur les réseaux sociaux. «Un journaliste a, lors d’une émission, demandé si une grève de la faim peut se faire à la maison, comme si c’était une plaisanterie. Pour certains, cette grève n’était qu’un buzz, une photo, un like, mais beaucoup de personnes ne se rendent pas compte de ce que vit réellement la personne qui est en grève.» Sa famille, dit-il, a été durement affectée par tout cela. «C’est toute ma famille qui est impliquée dans ce combat, et elle en paie le prix. Ma femme n’a plus de courage et mes enfants sont victimes de moqueries.»
Pourtant, lorsqu’il a entamé cette grève de la faim le 5 juillet dernier, Dave Kissoondoyal dit s’être lancé avec une profonde conviction et un désir de mener une action concrète au nom de la dignité des plus vulnérables. Il a alors créé un mouvement baptisé «STOP – San Tous Nou Pansyon – San Tou Nou Dignite». «Ce n’est pas une décision que j’ai prise à la légère. Je voulais dénoncer avec force une mesure injuste en particulier pour les plus vulnérables de la société mauricienne. J’ai participé à la manifestation de Port-Louis et au rassemblement au Plaza, mais jour-là, en rentrant chez moi, j’ai constaté un manque de mobilisation. La masse n’était pas là. Alors, j’ai su que la prochaine étape devait être la grève de la faim.»
Une décision qu’il attribue à son sens du patriotisme. Si sa grève de la faim s’arrête, Dave Kissoondoyal assure que la lutte ne fait que commencer. Après sa convalescence, il a l’intention de contester la réforme en Cour suprême. Il a ainsi lancé un appel à la presse pour continuer à le suivre et le soutenir dans cette cause. Il a toutefois déploré le silence du gouvernement : «Aucun membre du gouvernement n’est venu me voir.»
Ce qu’il demande aujourd’hui, dit-il, est simple : «Cette réforme doit commencer par le haut. Que les parlementaires soient les premiers à montrer l’exemple. Qu’ils soient des modèles de gouvernance.» Pour Dave Kissoondoyal, cette action n’était pas une action personnelle mais une action patriotique pour le bien de tous les Mauriciens. «Je l’ai faite pour toute la population, pour tous les vulnérables de ce pays. Ce combat, je le continuerai, parce que c’est une cause pour la dignité.»
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