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CPE : les derniers des… candidats

31 octobre 2016

Un grand ouf de soulagement. Après quatre jours d’examens, ils sont 22 831 élèves du Certificate of Primary Education (CPE) à avoir poussé un hourra à la sortie des classes à la fin des épreuves vendredi. Si pour ces écoliers, c’est la «libération» après de longues semaines de préparation et de stress, cette année revêt aussi un cachet particulier parce que le CPE, formule qui marque la fin du cycle primaire, ne sera plus d’actualité. Le Nine-Year Schooling entre en vigueur l’année prochaine et le CPE sera remplacé par le Primary School Achievement Certificate.

 

Avec le hourra qui a retenti presque en même temps que la cloche pour anoncer la fin des examens, on pouvait lire les mêmes expressions de bonheur sur tous les visages, dans toutes les écoles. «C’est enfin fini !» lâche Daphnée Papin, 11 ans, élève de l’école Notre-Dame-du-Bon-Secours R.C.A. à la rue Edith Cavell, Port-Louis.

 

La fillette, une habitante de Bell-Village, ne souhaite pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Elle ne va donc pas se prononcer sur l’issue de ces examens dont les résultats sont attendus au début du mois de décemble. «J’ai trouvé assez difficile le papier de maths mais je sens bien ma rédaction de français dans laquelle j’ai raconté un cauchemar dans lequel j’étais poursuivie par un monstre.» Consicente qu’elle fait partie du dernier groupe d’élèves à passer ces épreuves, Daphnée souligne qu’elle a beaucoup parlé de ce fait avec ses amis à l’école : «On sait qu’il y aura, à partir de l’année prochaine, une autre façon de faire.»

 

Une fois le dernier papier soumis en fin de semaine, Daphnée était heureuse de se dire en vacances : «Je veux maintenant bien profité. Et je fait de sorte de bien en profiter et cela a commencé dès vendredi. Je suis partie au concert de Kendji Girac, j’ai fait de l’auto-tamponneuse et une fois à la maison, j’ai regardé des films sur l’ordinateur et je suis allée me coucher très tard.»

 

Pression

 

De Bell Village, cap sur Baie-du-Tombeau, chez les Cuniah. Stéphanie, mère de famille, a aussi véçu la semaine écoulée sous haute tension : «Comment ne pas être stressée ? C’est une étape importante dans la vie de nos enfants. Nous, parents, sommes aussi tendus car nous voulons que l’enfant se sente bien et participe à ses examens dans de bonnes conditions.»

 

Avec la pression qui est retombée, le mot vacances est sur toutes les lèvres. Joshua, 11 ans, de la Hampstead Junior School, est particulièrement concerné : «J’ai fait tout ce qu’il fallait pour que les examens se passent bien.»Comme sa mère, il sait que les épreuves de cette année étaient «un peu spéciales»car elles vivaient leurs dernières heures. Mais bon, maintenant, il s’agit surtout de se reposer et de «s’amuser».

 

Ce que ne manquera pas de faire Raiyaan Abdoolla, 11 ans, élève à l’école du gouvernement Villiers René, à Port-Louis. «Mon fils était impatient d’en finir avec les examens», souligne Kaushar Coonjah qui est aussi un pur produit du CPE. «J’ai connu ces examens et particulièrement le système de ranking. Je peux vous dire que j’en garde un très mauvais souvenir. Déjà à l’école, on était en compétition mais je me souviens aussi que, dans la famille, nous étions trois à passer les examens la même année. Ça m’avait mis un
stress supplémentaire.»

 

Même si elle n’en sait pas plus sur la formule du Nine-Year Schooling, elle est absolument pour l’abolition du CPE : «J’estime que c’était un  programme trop lourd pour nos enfants. À 11 ans, on est encore trop jeune pour passer par des épreuves qui engendrent de tel stress.»Son fils, lui, est heureux d’être en vacances. Car comme beaucoup de ses petits amis vendredi, il a poussé un grand ouf de soulagement !

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