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14 juillet 2014 13:51
Vous êtes à la tête du Training & Employment of Disabled Persons Board (TEDPB) depuis le mois de juin. Comment abordez-vous cette nouvelle mission ?
Je compte me jeter de tout mon poids dans cette mission. Beaucoup de choses ont, certes, été faites pour aider les personnes invalides et pour leur permettre d’avoir une vie plus ou moins normale. Mais il y a encore beaucoup à faire. Il faudrait surtout travailler sur l’éducation de la population. C’est une question d’attitude qu’il faut changer, de mentalité qu’il faut faire évoluer. La différence fait peur. Les gens, en général, ont peur de tout ce qui est différent. Il y a toujours un certain inconfort lorsqu’une personne en côtoie une autre qui a un handicap, lorsqu’on est en face de quelqu’un qui est paraplégique, par exemple. Malheureusement, trop de gens ne se sentent pas concernés par la réalité de ces personnes différentes, tout simplement parce qu’ils ne savent pas comment cela se passe.
Quelles seront vos priorités à la tête de cette instance ?
J’ai déjà travaillé sur un plan et je rencontre mon comité la semaine prochaine. Cela fait dix ans que je suis dans mon fauteuil et je connais la réalité des personnes invalides. Il y a une loi qui existe depuis 2004 et je suis outrée quand j’entends qu’un hôtel qui vient d’ouvrir ses portes n’a pas pensé à mettre des toilettes pour handicapés. Combien de fois ai-je dû faire appel à des personnes de bonne volonté pour m’aider à avoir accès à un bâtiment pour un rendez-vous, tout simplement parce que plusieurs compagnies n’ont pas adapté leurs structures aux personnes invalides. Il y a aussi des trottoirs, autobus, toilettes et parkings qui ne sont pas aménagés. Je me sens habitée d’une grande responsabilité et je serai la porte-parole des sans-voix car je sais exactement ce que vivent ces personnes.
Comment réagissent les personnes invalides face à tout cela ?
Devant leur réalité, beaucoup se murent dans un silence. Moi, j’ai choisi de voice out et je vais me battre pour tous ceux et celles qui restent tranquilles. Je peux comprendre la détresse de ces gens. De mon côté, j’ai travaillé pendant 11 ans dans mon fauteuil, j’ai voyagé avec, mais rien n’a été facile. Parmi mes nombreuses priorités, il y a la question
de l’employabilité des personnes invalides. Pour cela, il faut aussi s’attarder sur la question de l’accessibilité.
Quels sont vos projets ?
J’ai fait un strategic paper et, en gros, je pense miser sur l’éducation et l’accessibilité à l’emploi. J’irai à la rencontre des gens dans leur environnement. Mon objectif, c’est aussi d’améliorer leur bien-être.
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