Dans les cuisines de l’Académie des Chefs

Ce n’est pas l’heure du déjeuner. Pourtant, il est facile de se laisser envoûter par le parfum qui se dégage de la salle de cuisson de l’Académie des Chefs. Silence ! Des petits fours sont en pleine préparation. Derrière leur plan de travail respectif, des élèves de cette école de cuisine s’activent sous le regard attentif de leur formateur, le chef François Garcin. Du beurre, de la farine et… beaucoup de passion ! Dans cet atelier moderne, là où le gris parfume le rouge, l’atmosphère est sereine et fraîche (vive la climatisation). Neha Ittoo est dans son élément. Faire de la pâtisserie, elle en rêve depuis toujours. Alors, à 18 ans, cette habitante de Case Noyale a fait le pari de professionnaliser sa passion. De sa cuisine familiale à celle de l’Académie, il n’y avait qu’un pas, malgré la distance.

Et pour apprendre les techniques des grands chefs, elle a pris la décision de se former à l’Académie des Chefs. Ça fait une semaine qu’elle y suit des cours. «C’est juste parfait», confie-t-elle, les doigts dans la farine. Elle est dans son élément. Depuis son premier gâteau, une génoise au chocolat, elle a toujours su qu’elle serait pâtissière : «J’aimerai avoir ma propre pâtisserie.» La jeune femme se donne les moyens de concrétiser son rêve. Il y a quelques jours, l’école, lancée par le chef Patrick Vitry, a officialisé un partenariat entre son établissement et le Lycée d’Hôtellerie et de Tourisme de Gascogne, et le Greta de Bordeaux, un établissement public relevant du ministère de l’Éducation nationale française.

Des noms prestigieux qui confèrent à cette nouvelle institution une aura internationale. Pour l’événement, des chefs de renom étaient présents : Lucien Veillet et Dominique Sabatié. Et la valse des célébrités de la gastronomie française ne s’arrêtera pas là. Les étudiants de l’Académie des Chefs auront droit à des master classes animées par des professionnels dont les noms ne sont pas inconnus à ceux qui affectionnent la cuisine de l’Hexagone. Pour vous, Patrick Vitry accepte de dire un nom. Un seul. Comme une petite mignardise pour faire taire la curiosité : «Norbert, finaliste de Top Chef, sera là en avril.» Le personnage emblématique de la saison 3 de cette émission culinaire, connu pour son humour décalé, offrira certainement une prestation haute en couleur et en saveur dans cette cuisine.

Marshmallow ? Meringue ?

Pour y accéder, il faut se munir d’un tablier en plastique et d’un bonnet (le top de la tendance). Toutes les précautions d’hygiène sont prises en compte : une salle pour la cuisson uniquement, une autre pour l’entreposage des préparations (où nous découvrons et goûtons une étonnante meringue faite de marshmallow). Mais la cuisine, c’est aussi une affaire de culture. Les étudiants peuvent se documenter grâce à plusieurs ouvrages. Dylan Siow ne s’en prive pas ! À 19 ans, il ne vit que pour sa passion et a enchaîné les cours de formation et fait un stage au Royal Palm. Aujourd’hui, il s’implique à fond dans l’aventure Académie des Chefs afin de se perfectionner. D’ailleurs, il fait plus de deux heures de route, le matin et le soir, afin d’assister aux cours dispensés par l’Académie qui se trouve à Belle-Rose.

Travailler avec les plus grands chefs le fait rêver. Il sait qu’au contact de ces super stars de la cuisine, il apprendra des techniques uniques et spectaculaires. Il est également assuré de pouvoir s’exercer sur des produits d’exception. «Du foie gras, des langoustes… Nous voulons que nos étudiants touchent à des produits nobles», explique Patrick Vitry.  Dylan assiste aux cours de pâtisserie, mais aussi à ceux de cuisine. Il apprend également l’histoire de la cuisine, l’accord des mets et des vins, la communication, les mathématiques, la géométrie et le fonctionnement des techniques culinaires. «Pourquoi utilise-t-on du beurre fondu pour certaines recettes ? Il faut le savoir», explique Patrick Vitry, un chef français qui a épousé une Mauricienne.

Créer son Académie est un rêve devenu réalité pour ce passionné. La cerise sur le gâteau : la participation d’institutions de prestige. Et la possibilité d’offrir des cours de qualité à un petit nombre d’élèves : «Le suivi est personnalisé. Et les étudiants vivent de belles choses.» Ils animent, par exemple, des shows cuisine dans les endroits publics. Une excellente façon d’apprendre à communiquer et d’interagir avec le public. Mais aussi de leur donner envie de croquer dans des petits fours. Même si ce n’est pas l’heure du déjeuner…

Il y a aussi…

Pour les passionnés.Des formations pour les particuliers. Sur des thèmes précis. Mais pas que ! «Vous pouvez venir avec vos ingrédients et suivre les conseils d’un chef pour préparer un super dîner que vous servirez à votre famille», explique Patrick Vitry. Ces ateliers ont lieu du lundi au vendredi, de 17 heures à 20 heures.

Pour les enfants.L’atelier «Pupille et Papille» sera lancé durant les vacances scolaires. Les petits pourront s’amuser à découvrir des saveurs et à préparer des petites gourmandises.

Pour les gourmands.Bientôt, l’Académie des Chefs se lancera dans la vente des préparations de ces étudiants à prix coûtant. Un bon plan à ne pas rater !

Question prix

Pour les étudiants.Pour une formation de 17 mois, il faut compter entre Rs 10 000 et Rs 15 000 par mois.

Pour les particuliers.Pour une formation de neuf semaines, il faut compter entre Rs 10 000 et Rs 15 000 par personne.