• Manisha Ramdass, 34 ans, meurt d’une septicémie après une opération de la thyroïde - Deepak : «Ki sanla inn fote pou ki mo madam inn mor ?»
  • MMA Awards : le Tribeca Mall en fête
  • Relativité salariale : patronat-gouvernement, le grand face-à-face
  • Jiu-jitsu brésilien : Maurice s’offre sept médailles aux Mondiaux de Nagoya
  • Kick-boxing – Coupe du monde en Ouzbékistan : Fabrice Bauluck, un fabuleux champion du monde
  • Pravind Jugnauth : encore des annonces avant la dissolution du Parlement
  • Entre dissolution et dernière course aux promesses
  • Ras Do chante les beaux jours
  • Malad leker pe fer twa trouv zekler ?
  • Troubles urinaires : des gestes simples pour prévenir et guérir

Danwantee condamnée à 20 ans de prison aux Assises pour le meurtre de son époux Suresh - Vikram Khoobloll : «Mo bann frer ek mwa fini pardonn nou mama ek tourn paz»

20 ans de prison. C'est la sentence prononcée à l'issue du procès aux Assises de Danwantee Khoobloll (photo), 63 ans, qui a été reconnue coupable du meurtre de son époux Suresh. Le 14 septembre 2021, cette habitante de Mahébourg avait agressé son conjoint avec un morceau de bois après une énième dispute conjugale. Grièvement blessé à la tête, l'homme de 68 ans avait rendu l’âme à l’hôpital quelques heures après son admission. La sexagénaire avait d’abord évoqué une chute avant de se rétracter car le rapport d’autopsie indiquait que la victime était morte après avoir reçu un violent coup à la tête. Le verdict est tombé le 12 septembre 2024, soit trois ans après ce terrible drame qui est venu bouleverser à jamais le quotidien des quatre enfants du couple. L’un d’eux se confie.

Le chagrin est défini dans le dictionnaire comme une intense souffrance morale ou une détresse due à une perte. Une douleur aiguë. Un regret douloureux. Dans la vie, le chagrin est différent pour tout un chacun. Le mieux qu’on puisse faire, c’est d’essayer d’être honnête. Vikram Khoobloll en sait quelque chose à ce sujet. Cela fait trois ans qu’il vit un véritable drame. Il est devenu orphelin de père à la suite d’un tragique événement. Sa mère Danwantee a mortellement agressé son père Suresh lors d’une énième dispute conjugale le 14 septembre 2021. Le jour fatidique, Suresh, 68 ans, avait été admis à l’hôpital avec de graves blessures à la tête. Dans un premier temps, son épouse, alors âgée de 60 ans, avait confié au personnel soignant que son conjoint s’était grièvement blessé après une chute. 

 

Mais tout a changé lorsque le rapport d’autopsie a fait état d’un violent coup à la tête. Pressée de questions, cette habitante de la rue Ville-Neuve, à Mahébourg a avoué avoir agressé son époux avec un morceau de bois. Accusée de «manslaughter», elle a plaidé coupable et a écopé de 20 ans de prison à l'issue de son procès aux Assises le 12 septembre. Sa famille avait retenu les services de Me Reena Ramdin. La poursuite était, elle, représentée par Me Meenakshi  Bhogun, Principal State Counsel. Dans son jugement, Pravin Harrah a mis en lumière le fait que l’accusée n’a eu aucun remords. En revanche, le juge a pris en considération ses excuses où elle a déclaré – lors de son procès – qu’elle regrettait d’avoir mortellement agressé son époux et de l’avoir laissé en sang et inconscient durant toute la nuit suivante. 

 

«Mo bann frer ek mwa fini pardonn nou mama ek tourn paz», lâche d’emblée Vikram, l’un des quatre enfants du couple Khoobloll. Et d’ajouter : «Tou zafer nepli parey. Sa maler-la inn arive dan enn moman koler. Nou less letan fer so travay aster.» Le jeune homme explique qu’un de ses frères «al get (nou) mama dan prizon». Ensuite, celui-ci «share les nouvelles» avec les autres membres de la famille. «Nou mama ferme dan Beau-Bassin. Li korek», souligne Vikram. La condamnation de sa mère à 20 ans de prison ne semble pas l’accabler davantage. «Ofe mama res zis 7 an pou fer dan prizon. Se seki Welfare Office prizon inn dir nou. Li pou kapav sorti avan mem ek bonn kondwit. Li posib li fer zis 4 an prizon ek gagn gras prezidansiel apre», précise le jeune homme d’une voix assurée. 

 

Ses parents étaient mariés depuis 45 ans mais visiblement, durant plusieurs années, les disputes et les violences conjugales ont émaillé leur vie de couple et malheureusement, tout cela a fini par un drame irréversible. Dans ses dépositions consignées à la police et reprises en cour lors de son procès, la sexagénaire soutient que son couple battait de l’aile depuis longtemps. Elle explique que son époux était alcoolique et qu’elle était régulièrement victime de violences domestiques. Elle a d’ailleurs consigné plusieurs dépositions à cet effet dans le passé au poste de police de sa localité. Une énième dispute s’est avérée fatale dans la nuit du 13 au 14 septembre 2021 lorsque  le couple est rentré chez eux après un mariage. 

 

Danwantee a confié aux enquêteurs que son époux a d’abord tenté de l’agresser physiquement et sexuellement avec «enn baton mop» mais qu'elle ne s’est pas laissée faire. Il serait revenu à la charge avec «enn balie», avant de se saisir d’un morceau de bois pour tenter de l’agresser à nouveau. Elle a, une fois de plus, dit-elle, pu contenir cette attaque. Par la suite, elle se serait saisie du morceau de bois pour le frapper d’un coup à la tête. Ce qui l’aurait fait tomber. Danwantee l’aurait ensuite frappé à deux autres reprises, avant de le laisser à terre. Au réveil, elle a paniqué lorsqu’elle l’a retrouvé au même endroit où elle l’avait laissé. Elle a alors décidé de le réveiller pour l’emmener à l’hôpital pour y recevoir des soins. Avec la terrible suite qu’on connaît.

 

 À l’époque, ce drame ne semblait aucunement surprendre l’entourage du couple qui avançait que Suresh et Danwantee «abitie lager», et précisaient que «nou ti kone enn zour pou ariv enn zafer grav». Selon le voisinage du couple toujours, Suresh était «enn mari bon dimoun, ki ti mari korek ek ki zame li pann mank okenn madam respe». Il travaillait dans une boulangerie de sa localité depuis plusieurs années. Selon certains, il se bagarrait régulièrement avec son épouse parce qu’il la soupçonnait d’infidélité. Interrogés au lendemain du meurtre de leur père, Vikram et ses frères n’avaient pas voulu se prononcer sur tout cela, arguant que «zis zot de mem ki kone kinn ariv zot aswar». Le jeune homme campe toujours sur la même position. «Nou nepli anvi koz sa ankor», dit-il.