Décès de Gassen Singaron : vers la reconnaissance de «cette légende» du séga tamoul

24 avril 2021 14:07

Allez à n’importe quelle Tamil Night à travers l’île et vous l’entendrez ! Lui ? Oui, lui, ce cher Gassen Singaron ! Un chanteur incontournable qui a eu la bonne idée de mélanger le tamoul et le séga, avec des résultats populaires, traversant plusieurs générations, comme les fameux Koze Mame et Maple Ponnu. Un beau chemin parcouru depuis sa victoire au concours musical Star Show en 1993, faisant à la fois danser les foules et avancer la langue tamoule et le séga, bref, la musique locale ! Malheureusement, le chanteur – qui était en fauteuil roulant suite à un accident vasculaire il y a quelques années – nous a quittés le 19 avril à l’âge de 75 ans. Suite à ce décès, ils sont plusieurs, jeunes et moins jeunes, à évoquer le souvenir de ce cher Mame.

Tout d’abord, son bon ami Armoogum Parsuramen, fondateur et président de la Global Rainbow Foundation. L’association qui œuvre pour les autrement capables est venue en aide à Gassen après son problème vasculaire qui l’empêchait de marcher. Depuis, les deux sont devenus amis et Gassen Singaron était même ambassadeur de la fondation. «Gassen était un bon vivant, quelqu’un de très actif. Après son accident, il avait crié, sur les ondes de Radio Plus, son désespoir d’être seul et cloué au lit. J’ai tout de suite réagi, je lui ai trouvé un fauteuil motorisé et j'ai fait bâtir une rampe chez lui. Depuis, il avait trouvé une certaine sérénité, allait même chanter dans des fêtes et avait aussi pu terminer, avec l’aide de plusieurs personnes, son dernier album que la fondation va lancer à titre posthume après le confinement», nous confie Armoogum Parsuramen.

Autre ami de Gassen Singaron, l’incontournable Nitish Joganah du Grup Latanier, qui a d’ailleurs repris plusieurs chansons de Singaron. «C’est un homme, un ami, qui n’a pas eu la reconnaissance voulue de son vivant, et c’est bien dommage, avec le talent et l’humanisme dont il était doté. Il était toujours gentil, souriant. Il faudrait que les autorités lui accordent la valeur qu’il faut.» 

D’autres projets se pointaient à l’horizon pour le chanteur, avec des artistes comme Deepak Seerutun, DJ plus connu comme Dee Arena : «On avait ce projet d’une compilation qui avait pour nom Golden Gassen. On en avait parlé brièvement. Hélas, il est parti mais je souhaite que le projet se concrétise. Je garderai de lui le souvenir d’un homme humble, gentil, toujours partant pour un partage musical.»

Il savait aussi inspirer les plus jeunes, à l’instar de Christopher Warren Permal : «Pour moi, il était une légende vivante. Et c’est dommage que beaucoup ne connaîtront son talent que maintenant qu’il est mort. Moi, je retiens des beaux mots de lui, pour l’avoir rencontré à deux reprises lors de Tamil Nights. Il a été très encourageant, me disait qu’il suivait mon parcours et que je ne devais pas baisser les bras. On parlait aussi d’un projet que j’avais pour les vétérans de la musique locale où je voulais l’inclure. Hélas…» 

Avec tout ça, gageons que le nom de Gassen Singaron ne tombera pas dans l’oubli. Adieu Mame…