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Décès de Kimberly Cornet, 20 ans, d’un cancer en Inde : le cri de détresse de sa belle-mère, bloquée là-bas avec la dépouille

4 septembre 2023

Julien et Kimberly avec leur fille Leyla

«Mo madam ti promet mo belfi ki zot ti pou retourn ansam dan pei.» Kursley Capdor, un habitant d’Albion n’arrête pas de penser à cette promesse que son épouse Priscilla n’a finalement pu tenir. Du moins, pas dans les circonstances qu’elle imaginait. Leur belle-fille Natacha Kimberly Cornet, 20 ans, est décédée le 31 août dans une clinique à Bangalore, en Inde. Elle y était admise depuis le 31 juillet pour soigner une tumeur cancéreuse à la tête. Hélas, la maladie a eu raison d’elle malgré tous les soins qu’elle a reçus, notamment plusieurs interventions chirurgicales. Un véritable coup dur pour Kursley et Priscilla Capdor qui considéraient la jeune femme comme leur propre fille. Et encore plus pour leur fils Julien dont c’était la compagne et la maman de Leyla, leur fille d’un an.

 

Et comme un malheur arrive rarement seul, voilà qu’en plus de pleurer amèrement le départ de Kimberly, la famille se retrouve avec des frais de Rs 800 000 à payer à la clinique indienne. La direction de celle-ci n’autorise d’ailleurs pas la famille à récupérer la dépouille de la jeune femme jusqu’à ce que la somme due leur soit remboursée. Et comme le grant de Rs 800 000 accordé par le gouvernement mauricien pour les soins à l’étranger est déjà épuisé, ayant servi à payer les billets d’avion et une partie des frais de la clinique, les proches de Priscilla ne savent plus à quel saint se vouer pour réunir la somme dont ils ont besoin pour payer la clinique.

 

Ils lancent ainsi un vibrant appel à l’aide à la population. «Aidez-nous à payer cette facture impayée. Nous voulons rentrer au pays au plus vite pour organiser les funérailles de ma belle-fille. Chaque jour qui passe engrange des frais additionnels. C’est pour cela que ma famille et moi nous faisons un pressant appel à la générosité des Mauriciens pour nous venir en aide. C’est urgent», lâche Priscilla, du désespoir et du chagrin dans la voix. Cette habitante d’Albion et sa bru sont soutenues par l’association Enn Rev Enn Sourir depuis leur départ pour l’Inde en juillet dernier mais cela ne suffit, malheureusement, pas, dit-elle. «Zame mo fami pou fini remersie zot pou seki zot inn fer pou nou ziska ler. Zot inn resi ramas inpe larzan pou nou me mank ankor boukou. Akoz sa nou bizin ed tou dimounn ki kapav ed nou. Gouvernma fini dakor pou pey rapatriman-la. Nou res zis fre klinik pou peye. Dernye bill ti fer anviron Rs 800 000», souligne Priscilla qui est très affectée depuis que sa belle-fille est tombée malade et qui se retrouve encore plus dans la tourmente depuis le décès de celle qu’elle aimait comme son propre enfant.

 

Son époux et elle avaient complètement adopté la compagne de leur fils Julien depuis que ces derniers s’étaient mis ensemble il y a trois ans. «Mo ena trwa garson. Nou ti konsider Kimberly kouma nou tifi. Li pa fasil ditou pou nou fami. Li bien dir. Nou anvi fer lekor mo belfi vini pli vit ki kapav pou fer so funeray», confie Kursley qui reste constamment connecté aux services de messagerie des réseaux sociaux, le seul moyen de communication qu’il a pour soutenir son épouse en Inde.

 

La vie de Kimberly – qui est originaire de Bambous – et de toute sa famille a basculé en mars lorsque la douloureuse nouvelle est tombée : la jeune maman avait une tumeur à la tête. À l’époque, elle était caissière chez Debonairs Pizza mais a dû arrêter de travailler peu après. «Elle avait des migraines répétitives. Elle a fait plusieurs va-et-vient à l’hôpital avant d’apprendre la terrible nouvelle. Elle a subi une première intervention à Candos. Elle a ensuite fait le déplacement en Inde pour un traitement par radiation», raconte Priscilla. Kimberly et elle ont pu se rendre en Inde grâce au grant du gouvernement. Elles avaient rendez-vous dans une clinique à Bangalore le 12 juillet. Mais les nouvelles sur place n’étaient guère réjouissantes. «Ti refer plizier tes ek mo belfi. Inn trouve ki ankor ena timer dan so latet. Inn bizin oper li ankor. Linn fer 4 zour lopital apre linn gagn discharge me inn bizin readmet li apre 2 zour akoz infeksion. Kan pe fer bann demars mem ki monn al kone ki grant gouvernman inn fini depi 1er out.»

 

Lors de cette deuxième admission, Kimberly a été soumise à d’autres examens et a subi une autre intervention chirurgicale le 26 août. «On a dû ouvrir sa plaie pour la nettoyer. Le tube placé à Candos était à l’origine de son infection. Son état s’était détérioré. Elle avait une forte fièvre. Elle n’arrivait plus à marcher. On lui avait prescrit de puissants antibiotiques. Elle est malheureusement décédée cinq jours plus tard. Une véritable tragédie pour notre famille qui perd un être cher. Et pour rajouter à notre drame, chaque jour qui passe est un supplice supplémentaire sur le plan financier», lâche Priscilla, désemparée.

 

D’où le pressant appel à l’aide de la famille à toutes les personnes qui peuvent lui venir en aide au plus vite. Ceux qui souhaitent faire un don pour régler la facture de la clinique à Bangalore peuvent le faire par virement bancaire sur le compte suivant appartenant à l’association Enn Rev Enn Sourir à la Mauritius Commercial Bank : 000 44 95 13 955. «Ti ena enn moman kot klinik-la ti pe rod ramas paspor mo madam tou. Nou pe bizin peye pou zot kapav retourne. Pa ezite pou ed nou», supplie Kursley. Ce dernier ne veut qu’une chose : que sa femme et sa belle-fille rentrent ensemble au pays, même si ce n’est pas dans les circonstances qu’ils auraient tous souhaitées, et que Kimberly ait des funérailles dignes de ce nom entourée des siens.

 

Jean Marie Gangaram et Stéphanie Domingue
 

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