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Décès de Raymonde Eynaud dans un accident à Belle-Mare : hommages à une femme d’exception

18 mai 2021

Cette dame au grand cœur a péri sous les roues du 4x4 de son époux.

Une grande dame s’en est allée. Et ceux qui ont eu la chance de la connaître n’ont que des mots élogieux pour elle. Dans leur coeur, elle est et restera une femme exceptionnelle. Son dévouement pour le social en est la principale raison. Le nom de Raymonde Eynaud ne vous dit peut-être rien. Mais cette femme discrète et qui oeuvrait dans l’ombre était une travailleuse sociale acharnée. Hélas, la belle histoire de sa vie a connu une fin horrible le 10 mai.

 

Cette habitante de Pointe-de-Flacq, à Belle-Mare, a péri sous les roues du 4x4 de son époux Noel. L’homme de 80 ans faisait marche arrière lorsque l’impensable s’est produit. Il n’avait pas remarqué son épouse qui faisait du jardinage dans la cour. Le rapport d’autopsie indique que la victime, âgée de 72 ans, a succombé à un «shock due to chest injuries». Arrêté, Noel Eynaud a été relâché contre une caution. Il est accusé provisoirement d’homicide involontaire.

 

«C’est un terrible choc. C’est surtout la manière dont elle est morte qui nous choque le plus. Elle adorait son époux. Ça doit être très dur pour lui. Noel a toujours été aux côtés de Raymonde. Il était toujours là pour la soutenir, même s’il était un peu grognon. Ça doit être une situation invivable pour lui. Je n’arrive toujours pas à croire qu’elle n’est plus de ce monde», confie Audrey d’Hotman Desjardins qui a très bien connu Raymonde Eynaud.

 

Le travailleur social Danny Philippe est également très affecté par le décès de Raymonde Eynaud. «Je lui suis reconnaissant à vie. J’ai eu la chance de croiser sa route 26 ans de cela. Elle a toujours été une oreille attentive. Elle avait également le cœur sur la main. Elle était toujours dévouée pour venir en aide aux jeunes qui ont sombré dans l’enfer de la drogue. Je n'arrive toujours pas à allumer mon ordinateur portable pour reprendre le travail, tant son départ m’attriste», lâche Danny Philippe.

 

C’est grâce à Mario Radegonde qu’il a connu Raymonde. À l’époque, Danny Philippe était au stade final de sa réinsertion au Centre de Solidarité. «Elle a toujours été un guide extraordinaire. Elle était obstinée pour la prévention. Je garde d’elle sa force, son courage et sa détermination. Elle me laisse avec de précieux souvenirs. J’ai toujours en tête notre première conversation. La phrase qui m’a le plus touché est : Danny, nou bizin sov sa bann zenn-la.»

 

Mario Radegonde est également en état de choc. Le Head of CSR d’ENL Foundation souligne, pour sa part, que Raymonde était un symbole pour tous ceux engagés dans le social. «Elle donnait beaucoup de son temps aux autres mais elle a toujours été discrète. Elle avait un projet qui lui tenait à cœur. Elle voulait lancer une ONG, la New Born, pour venir en aide aux jeunes victimes des drogues de synthèse par le biais de l’art thérapie.»

 

«Un amour inconditionnel pour les autres»

 

Le manque de structure pour venir en aide aux jeunes était sa motivation. Selon Audrey d’Hotman Desjardins, la mort d’un proche de Raymonde a été le déclic de son combat. «Une unité de prévention a vu le jour grâce à elle. Elle a toujours été très active. Elle a continué le formidable travail à l’époque, avec Danny Philippe, à travers des road shows dans plusieurs établissements secondaires du pays. Elle avait une joie de vivre et un amour inconditionnel pour les autres», soutient Mario Radegonde.

 

Le sens du service, c’est également une des qualités qu’Audrey d’Hotman Desjardins retient de la défunte. «Elle est issue d’une grande famille. Mais elle a toujours été très discrète. Son époux et elle ont fait beaucoup de volontariat. Raymonde était aussi une oreille attentive, une personne flamboyante. Son époux Noel était toujours à ses côtés. C’était un couple formidable. Il était son chauffeur. J’étais au Centre de Solidarité pendant 12 ans. Noel était notre trésorier à titre bénévole. C’est grâce à lui qu’on a bénéficié de plusieurs soutiens financiers. Il n’y avait pas de CSR Funds à l’époque.»

 

Noel Eynaud a connu une riche carrière dans le domaine de la finance. Il fait partie des fondateurs du groupe Food & Allied. Il a terminé sa carrière en tant que directeur financier du groupe Eclosia. Raymonde Eynaud, née Koenig, a, elle, toujours fait du social. Parallèlement, elle s’occupait de ses trois enfants et des autres membres de sa famille. «Elle avait un grand cœur. Elle vient d’une famille nombreuse. Elle était très sollicitée pour ses conseils», confie Audrey d’Hotman Desjardins.

 

Les funérailles de Raymonde ont eu lieu dans l’intimité familiale. C’est un prêtre, membre de sa famille, qui a présidé le service. Ses amis et proches collaborateurs n’ont pu faire le déplacement en raison de la situation sanitaire. Quoi qu’il en soit, tous gardent d’elle une image souriante. Sa vie et son dévouement restent un bel exemple de motivation pour ses proches collaborateurs. «Lekip DRIP angaz li kontign sa parkour-la malgre to labsans fizik», avance Danny Philippe. Car même si elle n’est plus là physiquement, Raymonde vivra toujours dans le coeur de ceux qui l’aimaient.

 

Son fils et sa belle-fille meurent dans un accident - Josette Vacoua : «Mersi a tou bann dimounn kinn ed mwa pou mo trwa ti zanfan»

 

Des bienfaiteurs ne sont pas restés insensibles à son appel à l’aide. À ce jour, Josette Vacoua a pu récolter Rs 125 000 grâce à la générosité de plusieurs Mauriciens. Une partie de cet argent, soit Rs 31 000, a déjà servi pour faire le dépôt requis afin d'obtenir les clés de la nouvelle maison promise à son fils et sa belle-fille. La somme de Rs 25 000 a également été déboursée pour régler les frais de notaire demandés par la NHDC. L’habitante de Baie-du-Tombeau va ainsi pouvoir réaliser le rêve de son fils James Steward Stéphane Moussa et de sa belle-fille Marie Joyce Queenzy, décédés dans un terrible accident de la route il y a quelques jours, laissant derrière eux trois enfants : deux garçons de 14 et 15 ans, et une fille de 7 ans. Josette va garder la somme restante pour les démarches et autres dépenses à venir de ses trois petits-enfants. «Mersi a tou bann dimounn kinn ed mwa pou mo trwa ti zanfan. Bondie pou rekonpans zot. Nou soulaze. Mo espere board NHDC respekte so parol aster ek donn bann zanfan-la lakle lakaz ki ti fini promet zot mama ek papa dan Petite-Julie», lance la grand-mère qui va bientôt enclencher les démarches pour devenir la tutrice légale de ses trois petits-enfants.

 

La route fait deux autres victimes

 

41. C’est le nombre de personnes décédées suite à des accidents de la route depuis le début de l’année. La dernière victime – à l’heure où nous mettions sous presse – est Lydie Badroodeenkhan. Cette dame de 86 ans, habitant Baie-du-Tombeau, a été victime d’un accident avec délit de fuite dans l’après-midi du 13 mai. La police a déjà procédé à l’arrestation d’un habitant de sa localité dans cette affaire. Stanley Colet, 42 ans, s’est constitué prisonnier au poste de police de Line Barracks. Ce motocycliste a expliqué aux enquêteurs qu’il ne s’est pas arrêté après l’accident car il craignait pour sa sécurité. Il est provisoirement accusé d’homicide involontaire. Un mécanicien de 51 ans, habitant de La Gaulette, a également succombé à ses blessures après un accident de la route le 10 mai. La moto que pilotait Philippe Maurice est entrée en collision avec une voiture, à Canot. Selon les premières indications de la police, la voiture doublait un 2x4 lorsqu’elle a heurté le motocycliste.

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