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Décès tragique de Shervin, 3 ans, Deeya, 11 ans : L’insoutenable douleur de deux familles

13 novembre 2016

Elle succombe à ses brûlures après un mois à l’hôpital : les proches de Deeya entre choc et incompréhension

 

L’air est pesant, l’atmosphère triste. Des chaises en plastique sont éparpillées ici et là dans la ruelle quasi-déserte menant à la demeure des Mattapullut, en ce vendredi après-midi. Quelques heures plus tôt, il y avait une grande foule chez cette famille à Cottage. Mais l’atmosphère était encore plus pesante et douloureuse. Sunita, veuve depuis cinq ans, organisait les funérailles de sa benjamine décédée tragiquement. Pendant 34 jours, Deeya, 11 ans, s’est battue pour survivre. Hélas, elle a rendu son dernier souffle, sur son lit d’hôpital, le jeudi 10 novembre.

 

Réduisant à néant l’espoir de sa famille, surtout sa mère et sa sœur aînée, âgée de 16 ans, qui n’arrêtait pas de prier tout au long de ces 34 jours pour qu’elle s’en sorte. Deeya avait été admise à l’unité des grands brûlés, à Candos, le 8 octobre, avec de graves brûlures sur plusieurs parties de son corps. Selon un de ses oncles, c’était «un accident». Le churidar en nylon que portait la petite avait pris feu avec une diya (petite lampe à huile) alors qu’elle faisait une prière dans sa chambre en marge de la fête Doorga Pooja. Sa sœur aînée, légèrement brûlée elle aussi, avait donné l’alerte. Deeya avait été emmenée d’urgence à la Mediclinic de Goodlands avant d’être transférée à l’unité des soins intensifs des grands brûlés à Candos. «Ma nièce avait des brûlures aux épaules, au dos, au ventre et une partie de la jambe. C’était assez grave, selon le médecin qui l’avait examinée ce jour-là», confie l’oncle, très abattu.

 

Le drame s’est produit à quelques jours des examens du Certificate of Primary Education, auxquels la petite devait participer. Elle voulait y prendre part malgré l’accident mais ce n’était pas possible au vu de son état. Elle caressait le rêve de faire ses études secondaires à la State Secondary School de Rivière-du-Rempart.

 

Si pendant plusieurs jours, elle semblait aller mieux, son état s’est soudainement détérioré. «Son état de santé a empiré depuis le vendredi 4 novembre. On l’avait placée sous respiration artificielle ce matin-là. Peu après, le médecin nous a dit que son état était critique car elle avait développé des complications», raconte son oncle.

 

Selon lui, la fillette «souffrait beaucoup» : «Sa peau avait noirci et elle avait sombré dans le coma. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’un médecin nous a dit qu’elle était brûlée au troisième degré et que son état était très critique. Avant cela, le personnel soignant nous avait toujours dit qu’elle était brûlée au second degré.»

 

Les proches de Deeya ont beaucoup de mal à accepter et à comprendre cette issue tragique cela car ils étaient persuadés que la petite allait s’en sortir. «Elle était toujours assise quand on allait lui rendre visite. Elle aimait les séries télévisées et profitait de son hospitalisation pour les regarder. D’autant que son lit se trouvait en face d’un téléviseur. On lui apportait ses friandises préférées. Elle n’arrêtait de nous demander quand elle allait rentrer à la maison», confie l’oncle.

 

Le rapport de l’autopsie indique qu’elle a rendu l’âme suite à une infection. Ce qui laisse perplexe les siens. «Comment a-t-elle pu succomber à une infection ? A-t-elle reçu les soins nécessaires ?» s’interroge l’oncle. Il précise que sa famille était contre une autopsie mais qu’elle a dû s’y résigner dans la mesure où c’est «un police case».

 

Les funérailles de Deeya ont eu lieu le vendredi 11 novembre. Elle laisse derrière elle une famille inconsolable. Sa mère Sunita est complètement abasourdie par la douleur. En 2011, elle a perdu son époux des suites d’une longue maladie. Aujourd’hui, c’est sa fille, qu’elle aimait plus que tout, qu’elle perd dans des circonstances tragiques.

 

Jean Marie Gangaram

 


 

Shervin meurt asphyxié en avalant un jouet | Ses parents : «Nous avons tout fait pour sauver notre petit ange»

 

Le Kinder Surprise était une des gourmandises préférées du petit Shervin Rughoonauth. Et ses parents ne manquaient jamais l’occasion d’en acheter pour lui. Mais le jeudi 10 novembre, cette petite douceur chocolatée, dont l’emballage en forme d’œuf contient aussi un petit jouet, a coûté la vie à ce petit garçon qui respirait la joie de vivre. Il est mort asphyxié après avoir avalé le jouet. Ses parents ont tout fait pour le sauver. En vain.

 

Les souvenirs vont et viennent, douloureux, poignants. Pourtant, ce sont de belles images. L’une des plus récentes est celle de Shervin, qui aurait eu 3 ans le 19 novembre, répétant inlassablement ses pas de danses pour sa première fête à l’école. Il attendait ce moment avec impatience. «Il voulait que nous soyons fiers de lui. La fête à la garderie était prévue le vendredi 11 novembre. Une autre fête devait aussi y avoir lieu le 17 novembre», confie Ranjeeta, la mère du garçonnet, d’une voix brisée. Mais à son domicile, à Surinam, la joie a laissé la place àun immensechagrin depuis la soirée du jeudi 10 novembre.

 

En une fraction de seconde, tout a basculé. "J’étais avec lui dans la chambre et nous faisions du coloriage, assis sur le lit. À un moment, il s’est rendu dans la cuisine où se trouvait le Kinder Surprise qu’on lui avait acheté. Tout s’est passé très vite", confie la mère du petit, le débit entrecoupé de sanglots. En mangeant son chocolat, Shervin a aussi avalé le jouet qui se trouvait à l’intérieur de l’emballage qui se présente sous la forme d’un œuf. "Son frère de 12 ans était avec lui et c’est lui qui m’a dit que le Shervin s’étouffait. Tout est allé si vite. J’ai vu mourir mon petit ange sous mes yeux alors qu’on faisait tout pour le sauver."

 

Arvind Rughoonauth, inconsolable après le décès de son fils.

 

Il a été emmené d’urgence à l’hôpital où le personnel soignant n’a pu que constater son décès. Un terrible drame qui plonge sa mère et son père et tout le reste de sa famille dans un profond désarroi. Assis à même le sol, Arvind Rughoonauth a le visage ravagé par le chagrin. En face de lui, quelques proches tout aussi tristes ne peuvent contenir leurs larmes. "C’était le dernier enfant de la famille et il était une petite boule d’énergie", raconte ce père avec douleur.

 

Pourtant, il y a quelques jours, sa maison respirait la joie de vivre. Et les préparations pour lesfêtes de fin dannée avaient même débuté. "On pensait déjà aux cadeaux qu’on allait offrir à nos fils. Sherwin adorait les petites voitures. Il en avait toute une collection. Mais cette année, on voulait lui faire une belle surprise en lui offrant une bicyclette", confie Ranjeeta. Sa fête d’anniversaire, à l’occasion de ses 3 ans, était aussi prévue pour le samedi 19 novembre. "On avait invité ses petits cousins et cousines comme d’habitude."

 

Cette maman gardera à jamais au fond de son coeur les beaux souvenirs de son enfant chéri. Comme la dernière journée de celui qu’elle appelle désormais son petit ange. "C’était une journée comme les autres. Au réveil le matin, il m’a fait un câlin. Puis, je l’ai déposé à la garderie avant de le récupérer dans l’après-midi. Une fois à la maison, il a fait une sieste. Et quand son père est rentré du travail, il est resté avec lui pour le regarder laver la voiture."

 

Chaque détail reste gravé dans la tête de Ranjeeta :«En même temps, Shervin jouait avec son téléphone. Peu après, nous sommes allés à la boutique du coin en famille, acheter des friandises, dont le Kinder.»Mais quelques heures plus tard, un terrible drame se jouait. "Je ne souhaite à aucun parent de vivre ce que nous traversons actuellement", lâche cette maman au cœur brisé.Si seulement le destin ne l’avait pas privé à jamais de son petit trésor…

 

Laura Samoisy

 

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