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Déconfinement : entre soulagement et peur

3 mai 2021

Les rues étaient très animées pour le premier jour du déconfinement.

Un sentiment partagé. D’une part, le soulagement. De l’autre, la crainte. Avec la deuxième étape du déconfinement qui est en vigueur depuis le 1er mai, le pays est entré dans une autre phase des mesures déployées dans le combat pour faire reculer la Covid-19. Un virus qui tient les Mauriciens en haleine depuis mars, avec la seconde vague de contaminations. Et avec la fin du lockdown cette semaine, il y a ceux qui crient «à la liberté» après plus d’un mois et demi en confinement – d’ailleurs, les routes et supermarchés ont été très animés durant cette première journée du déconfinement – et ceux qui ne vivent pas de façon sereine la fin de certaines restrictions, avec le virus qui circule toujours dans notre île.

 

Pour certains, le déconfinement est inévitable afin de favoriser la reprise des activités économiques, alors que pour d’autres, certaines mesures auraient dû être maintenues et leur levée suscite des interrogations. Parmi les annonces qui font tiquer, il y a ce communiqué du ministère des Transports qui a informé le public que les exigences de distanciation physique à bord des transports en commun (bus, taxis, contract buses et les light rail vehicles) ne seraient maintenant plus applicables. Ainsi, les passagers ne sont plus obligés de garder la distanciation physique dans les transports en commun, même s’ils ne seront pas autorisés à se mettre debout dans les autobus publics.

 

Même si les messages de vigilance pour le respect des gestes barrières résonnent en boucle – distanciation physique, port du masque obligatoire et utilisation de gel hydroalcoolique –, l’inquiétude est présente. «Le déconfinement est une bonne chose pour tout le monde : pour le moral ou encore pour l’économie. Mais il faut que chacun respecte les gestes barrières. Je trouve que l’annonce concernant le bus, par exemple, est une farce. Les autorités recommandent de maintenir la distanciation sociale sur les arrêts d’autobus mais dimounn pou koste koste dan bis ! Zot pe badinn ar nou. Il n’y a pas de logique dans ce discours», nous confie Sherine Regnaud.

 

Viraj Ramharai, un autre citoyen qui attendait le déconfinement, s’interroge aussi sur cette annonce : «Je suis content que ce soit la fin du lockdown. En quelque sorte, il s’agit d’un sacrifice que nous faisons pour notre pays. La sécurité en ces temps doit être la préoccupation de tout un chacun. Il s’agit de faire appel à notre common sense et de prendre toutes les précautions qui s’imposent. Pour moi, il faut autant que possible éviter les foules et la distanciation physique est une règle très importante. Il est primordial d’instaurer la distanciation physique dans les transports publics. Il aurait aussi fallu maintenir les jours de sortie selon l’ordre alphabétique.»

 

D’un point de vue à un autre, les mêmes préoccupations. Jean-Yves L’onflé est aussi troublé par le fait de voyager dans les transports en commun. «Je trouve très bizarre que le gouvernement exige d’une part à ce qu’on garde la distanciation sociale alors que les gens sont quelquefois l’un sur l’autre dans les autobus. Certes, il faut que le pays retrouve une certaine stabilité économiquement parlant mais je suis inquiet par rapport à la reprise», confie le jeune homme.

 

Comme de nombreux Mauriciens, il est actuellement partagé entre soulagement et crainte, avec le virus qui circule toujours...

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