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Déconfinement : un long dimanche de joyeuses retrouvailles

9 juin 2020

Il y a eu des éclats de rires, de l’émotion... Mais il y a surtout eu de l’amour. Dès que le Premier ministre Pravind Jugnauth a annoncé que le pays allait entrer en déconfinement le samedi 30 mai à minuit, le souhait de revoir ses proches a été plus fort que tous les désirs contenus pendant le confinement. Les Mauriciens n’attendaient qu’une chose : pouvoir retrouver les leurs, sentir leur présence (tout en respectant les gestes barrières) et partager un bon moment dans la joie et la bonne humeur, loin du stress et de la peur de ces derniers temps.

 

Stéphane Lamvohee en sait quelque chose. «Depuis le début du confinement, mes habitudes ont été largement bousculées. J’ai bien évidemment respecté les consignes à la lettre et j’ai été confiné à la maison, seul au monde. Ma vie était remplie de vides», confie le jeune homme qui a aussi poussé un ouf de soulagement, avec un grand sourire, quand il a appris la bonne nouvelle : «Après plus de 70 jours de confinement, c’est un sentiment de “liberté retrouvée” qui m’a animé. Cette journée restera gravée dans ma mémoire car j’ai enfin pu apprécier de sortir sans autorisation.»

 

Bien sûr, il n’a pas hésité une seconde sur ce qu’il allait faire en premier une fois les restrictions de mouvements levées : «Ma première volonté pour le premier jour du confinement ? Retrouver la famille ! L’incapacité de retrouver les miens n’a fait qu’accroître mon envie de les revoir. C’est donc sans hésitation que cette journée a été dédiée à la famille. De plus, ce premier jour coïncidait avec la fête des Mères !» Et comme beaucoup de Mauriciens pensaient que le déconfinement allait débuter au début de juin, l’annonce du PM l’a pris un peu de court : «Il a fallu s’organiser autrement, et très rapidement ! La journée a donc débuté avec un petit déjeuner spécialement préparé pour les parents. Je les ai donc invités chez moi pour bien démarrer cette journée spéciale. Il a fallu aussi trouver un cadeau pour maman et comme tous les magasins devaient être fermés, c’est à travers une plateforme en ligne que j’ai pu commander un bouquet de fleurs, qui a été livré la veille, heureusement.»

 

C’est avec gourmandise qu’il a savouré chaque instant : «Le petit déjeuner s’est transformé en moment de retrouvailles et a duré plus de deux heures ! Puis, la journée s’est poursuivie chez les parents. Il faut dire que, dans ma famille, la tradition est de tous se retrouver, avec mon frère et ma sœur, chez les parents pour le déjeuner dominical. Après plus de 70 jours, le plaisir a été immense de revoir tout le monde, ainsi que les petits de la famille, qui entre-temps ont grandi ! Bien que les mesures de précautions soient de mise, il a été très difficile de résister aux bisous et aux câlins ; des gestes presque oubliés !»

 

Le fête

 

L’ambiance était donc à la fête et tous ceux qui ont fêté leur anniversaire en confinement étaient à l’honneur : «C’est autour d’un bon BBQ qu’on s’est retrouvés, pour toute la journée. C’était aussi l’occasion de célébrer les anniversaires manqués durant ce confinement, notamment le mien. Autre manque de ce confinement : les amis. C’est en live and direct, après les moments de video calls, que j’ai retrouvé ma meilleure amie. Je lui ai donc fais une surprise. J’ai tout simplement pris la route pour me rendre chez elle. Et quel bonheur aussi de reprendre la route ! La soirée s’est donc terminée chez elle, entouré de toute sa famille, dans la joie et la bonne humeur !»

 

Le premier jour du déconfinement a aussi été riche en émotions pour Hannah Khan Juhoor. Revoir son entourage était une priorité pour elle. «C’est la première fois que j’étais aussi émue pour la fête des Mères car j’étais finalement avec ma famille.» Après les longues semaines loin de ceux qu’elle aime, la journée du 31 mai lui a permis de faire le plein d’amour : «Pouvoir voir mes proches est comme une nouvelle vie. Tout le monde était submergé par la joie et l’émotion. Ma famille m’a beaucoup manqué pendant le confinement. C’était vraiment difficile pour moi. J’étais vraiment déprimé et j’espérais que ça se termine vite. Avec mon travail, je suis habituée à voir des tas de gens et pendant la période de confinement, ça m’a manqué. L’amour et l’affection sont les sentiments que j’ai répandu avec ma famille lors de notre rassemblement autour d’un déjeuner.»

 

Comme dans de nombreuses familles mauriciennes pour cette fête consacrée aux mamans, le déjeuner était particulièrement animé. Et c’était le cas chez les Dick. «Pour moi, cette première journée de déconfinement a été très intense. C’est avec un immense bonheur que j’ai retrouvé mes sœurs Guillemette et Nicole, et mes neveux Nicolas, Pauliana et Teah. Avec mes parents Jean-Lewis et Josiane, on a partagé un magnifique moment», témoigne Jacques Henri Dick. Même si le confinement, avec son nombre de personnes contaminées, ses décès et ses périodes de doute et de frayeur, a été un moment compliqué de par les restrictions et les mesures imposées, Jacques-Henri trouve qu’il y a eu des choses positives : «Le confinement a resserré les liens qu’il y avait entre nous et notre rencontre de dimanche a été surtout une plateforme de partage durant laquelle chacun a raconté comment il a vécu le confinement, les compétences que chacun a développé et surtout comment chacun, à son niveau, a fait face à la situation. Ce qu’on vient de traverser nous a fait comprendre à quel point nos proches sont importants pour nous et cela nous a permis de savourer ce beau moment de retrouvailles dimanche dernier. Je vais fêter mon anniversaire le 13 juin et ce sera aussi l’occasion pour moi de retrouver des amis que je n’ai pas vus depuis longtemps. Après avoir été longtemps séparés, on mesure aujourd’hui l’importance de la place qu’un proche occupe dans notre cœur.»

 

Alvina Mahadoo, qui comptait aussi les jours pendant le confinement, partage son avis : «Il n’y avait pas de meilleure occasion que d’instaurer le déconfinement le jour de la fête des Mères. J’ai passé trois longs mois sans voir mes grands-parents, ma belle-famille et mon fiancé. Et en ce 31 mai, je les ai tous retrouvés ! Dès que je les ai revus, je les ai serrés dans mes bras, mon masque est parti, l’amour a fait voler les gestes barrières. À noter que ce n’était pas évident de trouver un cadeau pour ma mère et ma grand-mère, j’ai dû improviser en offrant une fleur du jardin. Nous avons déjeuné tous ensemble et avons raconté nos plus belles anecdotes du confinement. Puis, nous avons clôturé le déjeuner avec une séance de karaoké. Et je pense que c’est là que réside toute la magie du confinement car les retrouvailles nous font réaliser à quel point la famille, c’est sacré. Le déconfinement nous fait aussi prendre conscience qu’il est toujours aussi indispensable de bien se protéger afin de pouvoir partager encore d’autres moments magiques en famille...»

 

C’est qu’elle n’est pas près d’oublier ce long dimanche de joyeuses retrouvailles...

 


 

Un vent de liberté...

 

Un dimanche 31 mai inoubliable. Un moment dont les Mauriciens se souviendront pour longtemps, très longtemps. Après un peu plus de 70 jours de confinement, un vent de liberté souffle enfin. Entre les retrouvailles, il y a eu aussi toutes ces petites choses : les magasins ont rouvert leurs portes, les shopping malls également, les marchés accueillent à nouveau leurs clients, des crèches fonctionnent à nouveau, tout comme le trafic qui a repris de plus belle. Alors que l’épidémie due au coronavirus poursuit sa lente décrue ici (comme ailleurs), les Mauriciens ont recommencé à goûter à une liberté de mouvement sans contrôle, même si certains lieux comme les plages et autres boîtes de nuit restent fermés. Mais le #Restezprudents, les gestes barrières comme le port du masque et la distanciation sociale sont plus que jamais de mise.

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