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Des compatriotes d’ailleurs dans l’ambiance de la Coupe du monde

23 juin 2014

Malgré le soutien de Deeshen Ruttun, la sélection de la Rose a été éliminée.

Fermons les yeux. Le pays où vous résidez actuelle­ment participe à la phase finale de la Coupe du monde de football. L’instant est magique et chaque citoyen est à fond derrière la sélection nationale. Dans chaque coin et recoin, on ne parle que de cette participation au plus grand événement sportif de la planète. L’ambiance est festive dans les rues ornées aux couleurs du drapeau national. Dès que les joueurs de la sélection font leur entrée sur le terrain, les affaires courantes tournent au ralenti dans le pays.

Ouvrez maintenant les yeux, vous êtes à l’île Maurice où une participation dans une phase finale de la Coupe du monde relève de l’utopie. Cependant, certains de nos compatriotes n’ont pas besoin de fermer les yeux pour vivre ce rêve. Cela se passe en leur présence car ils résident dans des pays qui participent actuellement à cette compétition. Grâce à leur terre d’accueil, ces Mauriciens vibrent au rythme de la Coupe du monde d’une manière particulière.

C’est le cas de Deeshen Ruttun. Ce jeune Mauricien réside en Angleterre pour ses études universitaires. Pour ce grand fan de football, c’est une belle opportunité d’être, à cet instant-là, au pays qui a inventé le foot mais qui prend malheureusement la porte de sortie dès le premier tour. Ce qui le laisse un peu sur sa faim.

C’est presque certain que l’élimination de l’équipe d’Angleterre a refroidi les ardeurs des Anglais mais Deeshen Ruttun constate que l’ambiance est plutôt morose à Londres où il vit. «Ce n’est pas l’ambiance que j’attendais dans un pays qui adore le football. C’est seulement quand l’Angleterre joue qu’on voit les pubs et autres betting shops pris d’assaut. On voit des drapeaux flotter sur des voitures ou devant des maisons. Dans des grandes surfaces on retrouve les drapeaux des pays participants. Plusieurs boutiques vendent des produits liés à la Coupe du monde», raconte le jeune homme.

«C’était un peu animé, jeudi, pour le match Angleterre/Uruguay. J’ai vu des supporters de l’Uruguay (peut-être bien des supporters de Liverpool déguisés en fans uruguayens). Des grands écrans étaient installés dans les betting shops, telles que Paddy Power, Bet 365, William Hill et Coral, alors que les pubs propo-saient des remises sur les produits de consommation. Dans d’autres régions de Londres, comme à Willesden on peut apercevoir des colonies aux couleurs du Brésil et du Portugal. Bien sûr, après le match Uruguay/Angleterre, on a noté quelques bagarres», ajoute-t-il. Les Anglais, souligne notre interlocuteur, ont cru jusqu’au bout que l’Italie allait battre le Costa Rica pour permettre à l’Angleterre d’entrevoir une petite lueur d’espoir de qualification pour le prochain tour.

Si en Angleterre il règne une certaine animation autour de l’événement, tel n’est pas le cas aux États-Unis. Ricky Wai Choon, ancien athlète de haut niveau, y réside et ne note rien de grandiose pour la Coupe du monde. «Il y a des matches retransmis dans des bars sportifs mais ceux-ci sont presque vides car les matches se jouent dans la matinée. Le dernier est prévu à 15 heures. Les bars repassent alors les matches en différé», constate-t-il.

Vivant à Los Angeles, l’ancien champion gravite toujours dans le milieu sportif et cela lui permet d’avoir des conversations autour de la Coupe du monde. «Bien sûr, on arrive à parler de l’événement, surtout que les États-Unis ont remporté leur premier match. Sinon je ne pense pas que les gens s’y intéresseraient», souligne-t-il. C’est vrai qu’au pays d’Obama on est plus branché football américain, basket-ball et base-ball.

Maria Grehl n’est pas vraiment un accroc du foot. Mais quand on vit dans un pays qui est considéré comme un des favoris de la compétition et qui a remporté trois fois le trophée, on est bien obligé de se mettre dans l’ambiance. Cette Mauricienne vit en Allemagne depuis 25 ans.


Le foot unit les peuples


«Difficile d’ignorer une Coupe du monde même si je ne suis pas trop le football. Les rues sont animées et les conversations tournent autour de cet événement. Les pubs sont bondés, plus particulièrement quand joue l’Allemagne. Il y a aussi des rassemblements à travers le pays. La plupart des Allemands sont confiants que la Mannschaft peut remporter ce tournoi pour la quatrième fois. Moi aussi j’y crois fermement», dit-elle.

L’Italie, par exemple, quatre fois championne du monde, est de la fête une nouvelle fois au Brésil. L’heure est plus festive dans le pays, nous explique Krish Langur. Toutes les conversations tournent autour du football. Inévitablement, c’était le cas avant le match Italie/Costa Rica (0-1).

 

Selon Krish Langar, les Italiens sont à fond derrière leur sélection.


«Il y a des écrans géants un peu partout dans des lieux publics très fréquentés. Il y a une grande ambiance dans le pays surtout avant les matches de l’Italie. On trouve beaucoup de maillots de la Squadra Azzura en vente dans les magasins, dans les foires et dans les rues», raconte ce Mauricien qui, lui aussi, supporte la bande à Mario Balotelli.

La défaite contre le Costa Rica a fait un peu mal, confie Krish Langar. «La pression sera très grande pour le match décisif contre l’Uruguay. Les Italiens sont très patriotes et croient en leur équipe. Ils comptent beaucoup sur Mario Balotelli. Ce dernier a une occasion en or de montrer au reste du monde qu’il est un footballeur de classe mondiale. Il incarne l’espoir de tout un peuple.»

Même ambiance en Bel­gique, grand espoir de cette compétition avec ses stars. Mohammad Doda estime qu’entre «les Belges et la Coupe du monde, ça dépasse le cadre sportif. C’est un formidable rassemblement entre une nation, pourtant divisée, et son équipe de foot. Lors des qualifications, beaucoup a été fait pour fédérer le pays autour des Diables rouges. L’équipe ne joue plus seulement pour elle-même mais pour tout un peuple, qui l’aime et la soutient», nous dit ce Mauricien qui réside à Bruxelles.

«Dans le centre-ville et plus précisément à la Grande-Place, c’est l’euphorie. Tous les matches des Diables rouges ainsi que la finale seront retransmis sur grand écran depuis l’esplanade. Les supporters de l’équipe nationale belge peuvent assister gratuitement aux matches des Diables rouges sur des écrans géants au stade Roi Baudouin, avec des animations prévues», raconte notre interlocuteur.

«Les commerces et les grandes surfaces vivent aussi à l’heure du Mondial. Des verres et autres gadjets à l’effigie des joueurs sont offerts à l’achat de caisses de bière, sans compter les traditionnels t-shirts aux couleurs rouges et noires des ‘Diables’. Ballons de foot, écharpes et autres produits tendances, tels que des maillots de bain, surtout en cette période saisonnière, sont très prisés» dit Mohammad Doda. Quelle ambiance !

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