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Par Yvonne Stephen
17 août 2016 03:19
Une variante de la fièvre aphteuse a touché nos politiciens. Il s’agit de l’épidémie de «chocs» provoquée par les honoraires de l’avocat Kailash Trilochun, beau-frère du ministre Nando Bodha. Ce dernier a déclaré souffrir de ce mal non-intellectuellement transmissible. Le premier atteint ? Sir Anerood Jugnauth. «J‘étais choqué de ces chiffres et quand j‘ai demandé des explications, on m’a indiqué que Me Kailash Trilochun a travaillé avec une équipe, d’où les frais», a-t-il lancé dans l’hémicycle.
En réponse à une question parlementaire du député MMM Reza Uteem (qui voulait en savoir plus sur les honoraires perçus par les avocats dont les services avaient été retenus par l’Information and Communication Technologies Authority– ICTA), le chef du gouvernement a déclaré au Parlement que Me Kailash Trilochun avait obtenu des honoraires de Rs 19 millions versées par l’ICTA dans le cadre d’une affaire opposant cette Authorityà Emtel. L’Executive Director de l’ICTA, Sunjiv Soyjaudah, a fait part, dans un communiqué cette semaine, que l’avocat n’est plus le conseil légal de cet organisme régulateur. Néanmoins, ce dernier a déjà été payé… même si le procès est toujours en cours.
Le principal concerné, lui, ne sort pas de son silence. Depuis ces déclarations, évidemment chocs, la «chance»de l’avocat est diversement commentée. «Il n’y a de limite que celle de la décence ! Si quelqu’un ou un organisme accepte de payer de telles sommes, que peut-on dire ?» confie un avocat qui affirme néanmoins qu’il s’agit d’une somme impressionnante pour une seule affaire. D’autres collègues partagent son point de vue. Mais la présence de Me Trilochun sur différents boardsest visiblement remise en question. D’ailleurs, son cousin et beau-frère Nando Bodha a déclaré qu’il ne ferait pas appel à ses services pour la Road Development Authority. L’avocat a d’ailleurs soumis sa démission à cette institution.
Du côté de l’Alliance Lepep, on a hâte que cette histoire finisse de faire jaser. «Rs 19 millions ! C’est énorme. En plus, après les dépenses pour Heritage City, que va-t-on raconter à nos mandants qui demandent des aides ?»confie un député de l’alliance gouvernementale. À une conférence de presse qu’il a animée hier, Ashok Subron, porte-parole de Rezistans ek Alternativ, a aussi commenté ce sujet très d’actualité. Il faut dissoudre le comité d’administration de l’ICTA selon lui.
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