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8 décembre 2021 00:02
La relation entre une mère et son enfant est ce qu’il y a de plus extraordinaire. C’était le cas entre Luxmee Gohee, 42 ans, et son unique fils Dhiraj, 18 ans, connu comme Sonu. Tous deux étaient très complices, notamment depuis qu’Ashok, l’époux de Luxmee, a mis fin à ses jours il y a trois ans, suite à de graves ennuis de santé. Mais voilà qu’un autre drame est venu frapper cette famille.
Le mardi 30 novembre, Sonu a perdu la vie dans un accident de la route. Il se trouvait en compagnie d’un ami (voir texte ci-contre) sur une moto achetée cinq mois plus tôt lorsque celle-ci est entrée en collision avec une voiture. Tous deux sont morts sur le coup. En larmes, Luxmee, la mère de Sonu, revient sur les événements qui ont précédé ce drame. Elle explique que, le 30 novembre, son fils est sorti à plusieurs reprises avec des amis. «J’étais en congé ce jour-là. Il est sorti une première fois vers 13h05 pour rentrer vers 15 heures. Il a juste eu le temps de manger enn ti pouri avant de sortir à nouveau à moto avec ses amis. Il est rentré vers 18 heures. Puis il est sorti une troisième fois après avoir reçu un autre appel de ses amis. Il m’avait dit qu’il allait rentrer dans 10 minutes. Je l’avais alors réprimandé. Il m’a tout simplement répondu : ‘‘Gard konfians dan mwa ma’’», se souvient Luxmee qui désapprouvait les liens d’amitié de son fils avec des jeunes de la localité.
Elle préparait le dîner lorsque son beau-père lui fait part de la terrible nouvelle. «Zafer-la ankor fre dan mo latet. Mo rapel mo ti dir li pa sorti ankor sa swar-la me li pa finn ekout mwa. Mo pann resi get figir mo garson. Zot ti fini kouver li kan monn ariv sa plas kot li ek so kamarad inn fer aksidan-la. Enn sel zanfan mo ti ena. Li pa fasil», se lamente Luxmee qui confie que, quelques jours avant son départ, Sonu «inn plore ek (mwa) ek dir (mwa) so papa mank li boukou».
Aujourd’hui, c’est elle qui pleure son fils disparu. Celui-là même qui, dit-elle, avait tellement de projets à réaliser. Le jeune homme, qui venait de commencer des séances de gym, s’apprêtait à prendre de l’emploi dans un supermarché et devait bientôt débuter une formation préprofessionnelle en mécanique automobile au MITD. Sonu, «ki pa ti bwar», précise-t-elle, était également DJ, un passe-temps qu’il partageait avec des cousins maternels qui habitent à Quatre-Sœurs. Son autre passion était les jeux en ligne. «Li ti kontan zwe PUBG. So nickname ti Chopa. Li ti zwe sa online avek lezot dimounn. So rev ti al deor pou partisip dan bann konpetisyon game», confie Luxmee, Helper dans un commerce.
À l’approche des fêtes de fin d’année, elle avait déjà donné de l’argent à son fils pour que celui-ci s’achète des vêtements et chaussures. «Zame mo pann refiz li nanye parski li ti sel garson mo ti ena. Li ti osi sel eritie kote mo misie. So lamor res enn gran pert pou nou tou», pleure Luxmee qui se retrouve désormais seule dans une grande maison où le vide lui rappelle l’absence de son époux et de son fils.
L’amour qu’une mère porte à son enfant est indescriptible. Ce n’est pas Ruby Vencatasamy, une jardinière de 45 ans, qui dira le contraire. Cette habitante de L’Espérance-Trébuchet avait une relation très fusionnelle avec son fils Ragessen, 19 ans, connu comme Kelen. Mais ce dernier a connu une fin tragique le mardi 30 novembre…
C’est par le biais d’un proche que le fils aîné de Ruby, Adilen, a appris la terrible nouvelle vers 19h15, ce jour-là. Kelen a été victime d’un accident survenu sur la route principale de leur localité. Les Vencatasamy se rendent alors très vite sur le lieu du drame. «La police, le Samu et les pompiers étaient déjà là. Mon frère et son ami étaient déjà morts», confie Adilen. Ce dernier et les siens ignorent encore les circonstances de l’accident. «Seki mo kone, seki zot ti sorti pou al aste dipin ek kari Cottage. Motosiklet-la pou mo frer so kamarad-la. Sel zafer nou kone, se ki sofer-la res Plaine-des-Roches.» Les funérailles de Kelen ont eu lieu le lendemain.
«Li bien dir pou nou tou», se lamente Ruby. D’autant que son fils, dit-elle, avait des rêves plein la tête. Le jeune homme projetait notamment de reprendre «biznes so papa» qui dirige un atelier de fabrication d’ouvertures en aluminium, même s’il avait une passion pour la musique.
Le jour du drame, Kelen, qui gagnait également sa vie comme DJ, avait confié à sa mère qu’il comptait s’acheter une moto. «Monn konsey li travay pou ramas so kas. Li pa ti ena learner», précise-t-elle. Depuis le drame, elle est complètement perdue. Difficile pour Ruby de songer à l’avenir sans son fils cadet à ses côtés. «Nous étions très proches. Mon fils était un bon vivant. Il était très populaire. Il avait beaucoup d’amis. Ces derniers sont d’ailleurs venus en grand nombre avec des bouquets de fleurs pour lui rendre hommage.»
Elle revient douloureusement sur les événements qui ont précédé la collision fatale. Son fils, dit-elle, «ti anvi manz poule barbecue». Il est sorti une première fois pour aller en trouver mais le snack de la localité était fermé. Il est sorti une seconde fois peu après. Ruby confie, en larmes : «Linn pas get enn bon kamarad avan. Linn aste makaroni ek linn kit sa ek li. Linn dir kamarad-la fer so madam kwi sa me pa sir li pou manze selma. Nou finn gagn enn sok apre kan nou finn aprann seki finn ariv li. Nou ti panse linn fer enn ti aksidan. Monn rod li partou kan ariv kot zot inn tape-la. Nou finn trouv lot garson-la avan. Li pa ti fasil trouv mo garson mor lor koltar. Motosiklet-la inn kraze boukou. Loto-la ousi parey. Ti ena obstak avan lor sa sime-la. Inn gagn de-trwa mwa depi inn tir sa kan ti refer sime. Nou kont lor lapolis pou fer lanket pou konn bann sirkonstans sa aksidan-la…»
Ses nombreuses blessures ont eu raison de lui. Richard Calou (photo), un habitant de Bonne-Mère plus connu comme Ti Richard, 47 ans, est mort sur le coup après avoir été renversé par un chauffeur de taxi habitant Quatre-Bornes. Ce dernier, âgé de 25 ans, fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire. Il a dû fournir une caution de Rs 20 000 pour retrouver la liberté.
Dans sa déposition, cet habitant de la route Bassin explique qu’il a tenté d’éviter le drame en freinant, en vain. Selon lui, la victime traversait la route de droite à gauche lorsque l’accident s’est produit dans la soirée du mercredi 1er décembre. Il affirme que son taxi a heurté Richard Calou sur le côté gauche, avant que ce dernier ne soit projeté hors de la route. Il s’est alors arrêté et a alerté la police.
Rithyana, 21 ans, la fille unique de Richard Calou, explique que ce dernier, charpentier de profession et qui travaillait comme gardien dans un verger en période de récolte de letchis, «allait prendre son service» lorsque le drame s’est produit. «Il est sorti à 18 heures ce jour-là», explique la jeune femme. Selon la police, l’accident s’est produit sur la route principale de sa localité, non loin d’une pompe à eau de la CWA. Le rapport d’autopsie indique que Richard Calou est mort suite à un «shock due to multiple injuries». Ses funérailles ont eu lieu le 2 décembre.
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