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13 décembre 2022 03:56
Ally Renaud, 20 ans, et Adrien Brasse, 18 ans, avaient des rêves plein la tête mais aussi toute la vie devant eux pour les réaliser. Hélas, le destin en a décidé autrement pour ces deux jeunes qui ont péri dans un tragique accident dans la soirée du mercredi 7 décembre, quand la moto sur laquelle ils se trouvaient est entrée en collision avec une fourgonnette à Bambous-Virieux. Depuis, leurs proches, sous le choc, sont pris dans un tourbillon d’émotions, peinant à réaliser qu’ils ne sont plus de ce monde mais obligés d’admettre que c’est bien le cas.
Saheedah Fazulah, la mère d’Ally, n’arrête pas de repenser aux derniers instants de son fils chez eux, à Pont Lardier, avant qu’il ne prenne la route. «À peine sorti du travail, peu avant 18 heures, il m’a dit qu’il devait sortir pour aller faire réparer sa chaîne qui, selon lui, était cassée. Mais j’ai vu que tel n’était pas le cas et j'ai beaucou insisté pour qu’il ne sorte pas. Il est quand même parti en me disait qu’il reviendrait rapidement», raconte cette maman meurtrie. Plus de deux heures plus tard, ne voyant toujours pas revenir son fils, Saheedah s’inquiète et le bombarde d’appels qui n’obtiennent aucune réponse. «Vers 19 heures, l’un de mes fils aînés l’a appelé car il avait besoin de sa moto qu'Ally avait empruntée, mais il ne décrochait pas. Je l’ai rappelé vers 20h30 pour savoir où il était et lui demander de rentrer dîner mais c’est la police qui a décroché pour me dire que mon fils était au Casualty de l’hôpital de Candos.»
Elle s’accroche alors de toutes ses forces à l’espoir que son fils a eu un simple accident et se remettra vite. «Il y a deux semaines, il avait fait un accident sur le pont de Grande-Rivière avec sa moto à lui. Quand il m’avait raconté cette mésaventure, je lui avais dit qu’heureusement ce n’était pas grave même si la moto avait été endommagée. Cette fois, il avait pris la moto de son frère», confie Saheedah.
En apprenant la nouvelle de l’accident, son fils aîné s’est immédiatement rendu à l’hôpital. «Il était alors en salle d’opération et quelques heures après, le médecin nous a dit qu’il avait tout essayé pour le sauver. Malheureusement, aux petites heures du matin, le jeudi 8 décembre, il a rendu l’âme. Cela me brise le cœur en tant que mère d’enterrer mon fils à un si jeune âge. Il avait pris de l’emploi comme agent de sécurité et s’était offert une nouvelle motocyclette récemment ; il rêvait aussi de conduire une voiture un jour», confie Saheedah la voix remplie de tristesse.
Selon elle, son fils était très populaire dans la région mais surtout très déterminé, serviable et prenait bien soin de lui, en plus d’être très gâté par ses grand frères et elle-même. Tous sont aujourd’hui abasourdis de chagrin. Pour rendre hommage à Ally, son frère John Steeve Renaud compte notamment sillonner les côtes de l’île, qui était l'un de ses plus grands plaisirs.
La famille d’Adrien Brasse pleure elle aussi un fils et un frère mais aussi un époux et un père. Lindsay Brasse, le papa du jeune homme, peine à croire qu’il ne reverra plus son fils. «La dernière fois que je l’ai vu, c’était le 17 novembre, quand il est venu travailler avec moi. Avant de partir chez lui, il m’a embrassé sur le front. J’ai toujours cet instant en tête», raconte-t-il. Veuf depuis sept ans, Lindsay Brasse a toujours été très proches de ses fils Adrien et Sébastien, qui a 13 ans. «Adrien et moi, on se parlait tous les jours et j’étais triste du fait qu’il ne vivait plus sous le même toit que nous. Mais le jour de sa mort, il m’a écrit vers 19h36 pour me dire de faire un bon curry de poulet pour le 16 décembre car il reviendrait à la maison et aussi de garder sa part de letchi. Il m’a aussi taquiné en me disant que Noël approchait et qu’il voulait avoir une petite sœur ; il voulait que je refasse ma vie», se remémore péniblement Lindsay.
Mais la joie ressentie à la perspective d’accueillir Adrien le 16 décembre sera de courte durée pour son père et toute sa famille de Lallmatie. Car peu après, vers 20 heures, il a rendu l’âme après que la moto que conduisait son ami Ally et dont il était le passager en croupe est entrée en collision avec une fourgonnette. «Après son dernier message, je lui ai envoyé un message vocal mais j’ai vu qu’il ne l’avait pas lu. J’ai cru qu’il était simplement occupé et qu’il me répondrait ensuite. Quelques heures plus tard, vers 23h30, j’ai vu la police devant chez nous et les amis d’Adrien qui habitent la localité sont venus frapper à notre porte. Les policiers sont entrés juste derrière eux pour me dire qu’Adrien était décédé suivant un grave accident de la route.»
Cette nouvelle a eu l’effet d’une bombe pour ce papa. «Mo mem papa mo mem mama. Monn tonbe leve pou mo bann zanfan. C’est donc vraiment dur pour moi de perdre un de mes fils car même si nous n’étions que nous trois après la mort de ma femme, j’ai tout fait pour que nous nous entendions bien et soyons en paix dans notre maison. Nous étions très proches», confie Lindsay Brasse. Yoan Perronnet, l'oncle de la victime, se souviendra toujours d’Adrien comme quelqu’un qui était toujours là pour les autres : «C’était une personne qui voulait tout le temps aider les autres et tout le monde l’aimait. Je n’arrive toujours pas à croire qu’Adrien n’est plus là. Li ti konn zis lakaz ek travay. Ce n’était pas dans ses habitudes de sortir en soirée et quand il était à Lallmatie, il voyait ses amis à des heures raisonnables, puis rentrait à la maison. Donc, on se demande bien où il allait à cette heure-là à moto.»
Il y a un mois, Adrien est allé vivre chez sa belle-famille à Bambous Virieux, où les funérailles ont d’ailleurs eu lieu. Si la famille d’Ally Renaud et celle d’Adrien à Lallmatie n’ont découvert leur amitié qu’après ce drame, du côté de la belle-famille d’Adrien, on fait ressortir qu’ils étaient très proches depuis un moment. «J’ai connu Ally à l’école où j’enseignais à l’époque et comme mes enfant fréquentaient la même école, ils ont développé une grande amitié. Ally venait tout le temps chez nous car ils avaient la même passion pour les jeux vidéo. Mon fils, mon gendre Adrien et Ally étaient comme trois frères et aujourd’hui, c’est comme si j’avais perdu deux fils», explique Reza, le beau-père d’Adrien. Ce dernier confie que son gendre était un garçon exemplaire et responsable qui espérait emménager dans sa nouvelle maison avant la fin de cette année.
Moushirah Brasse, 19 ans, l’épouse d’Adrien et la mère de son fils de six mois, est, elle aussi, inconsolable. «Monn perdi mo misie tro boner. On s’imaginait vieillir ensemble et voir grandir notre fils. Cela faisait un an que nous étions mariés religieusement et un mois civilement, mais nous nous connaissions depuis la Form I au collège Darwin, à Flacq. Adrien était toujours gentil et serviable. Il ne fumait pas et ne buvait pas, et la famille était pour lui une priorité. Il était aussi un père dévoué pour notre fils», confie-t-elle avec tristesse.
Le jour fatidique, Ally et Adrien se dirigeaient vers Mahébourg lorsque la motocyclette sur laquelle ils se trouvaient est entrée en collision avec une fourgonnette qui venait en sens inverse avant de percuter une voiture en stationnement. Adrien est décédé sur le coup alors qu'Ally est mort quelques heures plus tard à l’hôpital de Candos.
Le chauffeur de la fourgonnette a, quant à lui, été arrêté et inculpé provisoirement pour homicide involontaire. Il a déclaré à la police que la moto roulait à vivre allure et aurait dérapé en voulant passer entre son van et une voiture en stationnement, le heurtant au passage avant d’aller percuter la voiture.
C’est dans l’après-midi du jeudi 8 décembre qu'a eu lieu une collision d’une rare violence entre une fourgonnette et un autobus. L’autobus, qui transportait des passagers, s’est alors renversé sur le côté. L’accident a fait plus d’une quinzaine de blessés parmi les passagers de l’autobus, dont quatre sont dans un état jugé inquiétant. Ils ont été transportés d’urgence vers l’hôpital Victoria pour des soins.
Valérie Dorasawmy et Stephanie Domingue
Il a connu une triste fin. Ce lundi 5 décembre, Balakristnan Vaidynatha Chetti a rendu l’âme après 10 jours d’hospitalisation. Le 25 novembre, cet habitant de Beau-Bassin de 80 ans était le passager en croupe sur une moto conduite par l’un de ses proches lorsque le deux-roues a fait une sortie de route. aux alentours de 16h30 dans sa localité. Grièvement blessé, l’octogénaire a, dans un premier temps, été conduit à l’hôpital Jeetoo afin d’y obtenir les premiers soins. Le lendemain, il a été transféré dans une clinique privée. Malheureusement, son état de santé n’a cessé de se détériorer et il a fini par rendre l'âme. Une accusation provisoire d’homicide involontaire a été logée contre le conducteur de la moto.
La route a fait une autre victime ce samedi 10 décembre. Selon le rapport de la police, Jean Steeve Aza, 56 ans et habitant St Malo, à Baie-du-Tombeau, est décédé après que sa moto a heurté un poteau sur la route Royale de la localité.
Elodie Dalloo
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