Publicité

Dev Jokhoo et Rampersad Sooroojbally : deux hauts gradés dans la tourmente

19 janvier 2015

Les deux hauts gradés ont été entendus par les enquêteurs durant plusieurs heures.

Ils ont dû fournir une caution de Rs 100 000 et signer une reconnaissance de dette de Rs 500 000 en cour de Mapou, le jeudi 15 janvier, pour retrouver la liberté conditionnelle. Eux, ce sont les deux hauts gradés de la police qui ont été arrêtés et interrogés dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Roches-Noires. L’ex-patron du National Security Service, le Deputy Commissioner of Police (DCP) Dev Jokhoo, et le DCP Rampersad Sooroojbally, ex-chef de la cellule antiterroriste, sont accusés provisoirement de complot pour entraver le cour de la justice dans l’affaire de vol commis au campement de l’ancien premier ministre Navin Ramgoolam dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011, à Roches-Noires.

 


Les deux hommes avaient été arrêtés le mercredi 14 janvier et interrogés pendant presque huit heures. À l’issue de cet exercice, Dev Jokhool avait fait un malaise avant d’être hospitalisée sous surveillance policière, alors que Rampersad Sooroojbally avait passé la nuit en cellule policière. Les deux DCP avaient été appréhendés suite à la déclaration faite par Rakesh Gooljaury, le dimanche 11 janvier, aux enquêteurs.

 


L’homme qui, dans une première déposition en 2011, avait déclaré qu’il était seul au campement de Navin Ramgoolam le soir du cambriolage, est revenu sur ses déclarations. Dimanche, il a expliqué aux policiers qu’il s’était rendu sur place à la demande de l’ex-Premier ministre qui était là-bas au moment du vol. Quand il est arrivé, les deux patrons de la police étaient, dit-il, déjà sur place. Interrogé à son tour, Dev Jokhoo aurait concédé d’être rendu sur place après avoir reçu un coup de fil de Navin Ramgoolam qui l’avait informé qu’un vol avait été commis à son campement.

 


L’ancien chef du NSS a également affirmé que Navin Ramgoolam se trouvait en compagnie de Nandanee Soornack et de Rakesh Gooljaury à ce moment-là et que c’est plus tard que ce dernier a consigné une déposition au poste de police de Rivière-du-Rempart. Ce n’est pas tout : Dev Jokhoo aurait également fait ressortir que toute cette affaire autour du cambriolage de Roches-Noires serait en fait une machination bien calculée par Rakesh Gooljaury dans le seul but de protéger ses intérêts.

 


À sa sortie du tribunal le jeudi 15 janvier, l’ex-patron du NSS n’a pu contenir ses émotions. C’est en larmes qu’il s’est exprimé face à la presse. «Je crois en la justice de mon pays. J’aime mon métier, j’aime la force policière, j’aime mon département», a-t-il confié. Pour son frère Ranjeet Jokhoo, il s’agit d’un complot visant à nuire à l’ex-patron du NSS. «Mon frère est victime d’un complot qui a été calculé bien en avance. Ceux qui sont derrière cette attaque avaient dit haut et fort, lors des rassemblements politiques, que deux hauts gradés de la police seraient inquiétés si jamais ils remportaient les élections. Ce complot a été commandité. Mais par qui ?» s’interroge Ranjeet Jokhoo qui se pose aussi des questions sur la non inculpation de Rakesh Gooljaury après sa déposition aux Casernes centrales, dimanche.

 


«En d’autres mots, Gooljaury a dit qu’il a menti lors de sa première déclaration sur l’affaire Roches-Noires. Donc, il a fait une fausse déclaration, ce qui est un délit. Mais comment, après avoir déballé tout cela, a-t-il été autorisé à rentrer chez lui ? Qui lui a donné la garantie qu’il ne sera pas inculpé ? C’est le DPP qui donne l’immunité. Mais que s’est-il passé pour Gooljaury ?» s’interroge Ranjeet Jokhoo. Et de poursuivre : «Le dimanche, les bureaux du Central CID ne sont pas ouverts. Comment se fait-il qu’ils l’ont été le fameux dimanche 11 janvier ?»

 


Dev Jokhoo a retenu les services de Me Gujadhur, alors que Rampersad Sooroojbally est représenté par l’avocate Narghis Bundhun. Cette dernière a demandé à la cour d’enlever l’interdiction de voyager qui pèse actuellement sur son client, car l’ancien chef de VIPSU a vraisemblablement un voyage prévu pour le 5 février. Cette motion sera débattue en cour de Mapou le 27 janvier.

Publicité