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Devenue paraplégique suite à un accident de la route | Ashley Jahier Balancy : Son incroyable reconstruction

5 janvier 2016

«Je sors, je m’habille comme je veux, je vais faire moi-même mes courses, je sors pour m’amuser, je conduis et je bosse», dit la jeune femme qui a remonté la pente après avoir connu des moments douloureux.

«Vousne remarcherez plus…»Dans sa tête, c’est le black-out ! En quelques secondes, sa vie s’écroule. Ashley Jahier Balancy, 29 ans, se rappelle encore ce terrible diagnostic qui a résonné à ses oreilles, il y a six ans, lorsque son médecin d’alors lui a annoncé qu’elle ne pourra plus jamais se tenir sur ses deux jambes. Au plus profond d’elle-même, c’est la rupture. En plus du choc de son accident peu de temps avant, qui la hante toujours, il lui faut faire face à cette horrible nouvelle. Elle passe alors par un tourbillon de sentiments, de questionnements, mêlant peur et désarroi.

 

Il y a eu l’effroi : «On ne s’attend jamais à recevoir ce genre de nouvelles.»La rage : «J’ai cherché à comprendre pourquoi cela m’arrivait à moi !»Le doute : «Je me suis demandé ce qu’allait être ma vie !»La révolte :«À l’époque, j’avais 22 ans. Je me disais que j’allais tout perdre, tout ce que je construisais alors que je commençais justement mes études à Vatel.» Celle qui a été Miss Madisonen 2002 et menait une vie bien remplie voit ses rêves tomber à l’eau. Mais ça, c’était avant.

 

Car après les épreuves, il y a eu le sursaut :«J’ai choisi de faire tout ce qu’il faut pour reprendre ma vie en main.» C’est ainsi qu’Ashley, paraplégique, a commencé son combat. «Je vais maintenant très bien. Je n’ai pas à me plaindre. Je fais tout ce qu’il faut pour avoir une vie normale, car oui, malgré tout ce qui est arrivé, malgré mon handicap, une vie normale est possible. Tout est possible»,nous confie la jeune femme que nous rencontrons chez sa mère, Ginette Balancy, à Cap-Malheureux.

 

Installée dans son fauteuil roulant, elle circule librement dans la maison aménagée de rampes qui lui permettent de passer d’une pièce à l’autre avant de se glisser sur un canapé :«Il a fallu faire quelques aménagements ici et là et pour le reste, je suis tout à fait autonome et indépendante.»Si Ashley, toujours souriante, nous reçoit chez sa mère, elle a toutefois un chez-elle où, avec son partenaire Olivier et les deux enfants de ce dernier, elle mène «une vie normale» : «Je sors, je m’habille comme je veux, je vais faire moi-même mes courses, je sors pour m’amuser, je conduis et je bosse. Depuis deux ans et demi, je travaille dans une compagnie sud-africaine qui fait dans l’immobilier, 2 Futures, basée à Grand-Baie.»

 

Actualité oblige, elle ne peut faire l’impasse sur le triste accident qui a causé la mort de six jeunes, il y a deux semaines, à Beaux-Songes : «Ça fait froid dans le dos. Puis, je suis aussi passée par là. C’est un accident de la route qui m’a poussée à réorganiser ma vie.»Heureuse d’avoir pu s’en sortir et de mener la vie qu’elle mène, Ashley soutient à fond toutes les campagnes pour combattre les accidents de la route. Consciente qu’il y a trop de morts sur nos routes et qu’il y a aussi les autres : les rescapés. Elle réalise aussi sa chance d’avoir pu avancer malgré les séquelles de l’accident : «J’ai pu compter sur les Mauriciens qui ont toujours répondu présents à mes appels à l’aide et qui m’ont permis de suivre mon traitement à l’étranger.»

 

Détermination

 

Grâce à tout ce soutien et à sa volonté de fer, elle a vite chassé les nuages sombres qui ont, pendant un temps, plané sur sa tête. Ce, dit-elle, afin d’aller mieux dans son corps et dans sa tête, et par la suite se construire une nouvelle vie avec sa petite famille et son chéri, mais aussi avec Lana, sa chienne et ses trois chats dont Desmond qu’elle a ramené des USA et qui fait sept kilos. C’est à force de détermination et d’amour que la jeune femme a fait en sorte de réorganiser son existence. «Voilà trois ans que je suis retournée à Maurice», lâche-t-elle. De traitement en traitement et de thérapie et thérapie, notamment en France et aux états-Unis, elle a réappris à connaître son corps.

 

Bien qu’elle appréhendait ce nouveau départ, elle a choisi de tenir bon : «En retournant à Maurice, j’avais surtout peur du regard des autres. En France, comme aux États-Unis, c’est courant de voir des personnes à mobilité réduite circuler et vaquer à leurs occupations comme tout le monde. Mais à Maurice, c’est rare, sans oublier les nombreux problèmes pour avoir accès à certains lieux.»

 

Ces interrogations ne l’ont toutefois pas arrêtée : «Ça m’a pris quelques mois pour m’adapter, mais aujourd’hui, je ne regrette absolument pas ce choix. Maintenant, le regard des autres m’importe peu et par la force des choses, je m’adapte pour pouvoir vivre. Je me dois de le faire, sinon j’aurais été obligée de rester cloîtrée.»

 

Même s’il manque, dit-elle, beaucoup de choses dans l’île pour améliorer la vie des personnes vivant avec un handicap, Ashley soutient que tout n’est pas noir :«Les structures des nouveaux centres commerciaux, par exemple, permettent aux personnes comme moi de circuler. Certes, ce n’est pas parfait. Il y a des lacunes, la superficie des parkings pour handicapés notamment, mais moi, je ne m’arrête pas ça. Je fonce !»C’est ainsi qu’elle n’hésite jamais à faire entendre sa voix quand elle n’est pas d’accord avec quelque chose ou quand elle estime que certaines choses doivent être dites : «C’est au fil des expériences que j’ai vécues, des obstacles que j’ai dû affronter que je me suis forgée ce caractère qui m’a aidée à ne pas baisser les bras.»

 

En plus, Ashley a toujours voulu être indépendante : «Dès que je suis retournée, j’ai emménagé seule. Je n’étais certes pas très loin de chez ma mère, c’était dans la même cour, mais je vivais seule et faisais moi-même mes tâches domestiques et autres.» Depuis, elle mène tranquillement sa petite barque : «Je continue à faire régulièrement mes exercices pour entretenir mon corps, notamment avec Mahendra, un génie chez qui je me rends pour mon traitement.»

 

Aujourd’hui, elle arrive à se mettre debout grâce à des attelles et aidée de béquilles, et à marcher avec un déambulateur, mais c’est son fauteuil roulant fait sur mesure qui l’aide à aller partout elle veut : «Heureusement, jusqu’à présent, il y a toujours eu une personne pour m’aider, pour me porter, afin que je puisse avoir accès à des lieux plus difficiles.»Car elle pratique plusieurs activités : «Je vais à la plage (voir hors-texte) et je fais même du bateau.»

 

Respirant la joie de vivre, contente d’être en vie et d’avoir pu trouver un nouveau rythme de vie, Ashley savoure chaque petit moment : «Pour les fêtes, et cela pour la première fois hors raisons médicales, je m’envole pour la Belgique avec mon chéri…» Ce sera sa façon de démarrer 2016 avec, elle le sait, encore d’autres challenges qui l’attendent. Et, précise-t-elle, toujours la positive attitude !

 


 

Une pétition pour faciliter l’accès des handicapés aux plages

 

C’est dans le cadre de la Journée internationale des personnes en situation de handicap que Maluti Communications a lancé une pétition en ligne demandant au ministre Raj Dayal d’envisager l’installation d’infrastructures pour faciliter l’accès des chaises roulantes aux plages publiques de l’île. En l’espace de quelques jours, cette pétition a pris beaucoup d’ampleur sur les réseaux sociaux. «Nous accompagnons la Global Rainbow Foundation (GRF) et le Professeur Armoogum Parsuramen au niveau de la communication depuis le lancement de la GRF il y a quatre ans, et nous pouvons témoigner des difficultés d’inclusion auxquelles font face les personnes en situation de handicap à Maurice», indique Marina Ythier-Jacobsz, directrice de Maluti Communications. Une initiative que soutient Ashley Jahier Balancy : «C’est un juste combat.»  La pétition peut être signée sur le site de www.change.orgou encore www.change.org/p/mr-raj-dayal-wheelchair-access-on-mauritian-beaches-campaign-let-us-all-remove-dis-in-disability/c.

 


 

Sir Anerood Jugnauth : «La sécurité routière est une priorité nationale»

 

C’est le mercredi 9 décembre, lors d’un atelier de travail sur la stratégie nationale pour la sécurité routière, que le Premier ministre sir Anerood Jugnauth a souligné que le gouvernement est tout à fait conscient de la gravité de la situation en parlant des accidents de la route. Le PM a ainsi souligné que la sécurité routière est une priorité et qu’il faut un plan d’action pour la prévention des accidents. SAJ a aussi rappelé que la commission nationale qu’il présidera nommera un Road Safety Coordinatoret réactivera le National Road Safety Council.

 


 

Alain Jeannot de PRAT : «Un taux de fatalité qui oscille entre 11,5 et 12 victimes par 100 000 habitants»

 

«C’est une bonne chose que les accidents de la route devienne une priorité nationale. Nous avons une flotte de voitures qui avoisine les 500 000 et un taux de fatalité qui oscille entre 11,5 et 12 victimes par 100 000 habitants. Il y a des possibilités de réduire ce taux en faisant de la sécurité routière une priorité. En faisant cette déclaration, le PM donne un exemple que tout le monde doit suivre»,déclare Alain Jeannot de l’association Prévention RoutièreAvant Tout (PRAT) qui, au cours de l’année, a organisé des campagnes pour faire reculer le nombre de morts sur nos routes et dont les dernières affiches parlent des rescapés des accidents de la route marqués à vie. En 2015, plus de 135 personnes ont trouvé la mort sur nos routes.

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