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Didier Hurrucksing, 33 ans, décède après une collision avec un autobus - Sa mère Marianne : «Mo tousel ki kone ki kalite soufrans sa»

2 octobre 2023

Les proches du trentenaire se posent toujours des questions quant aux circonstances de la collision.

La perte d’un enfant est un événement tragique et déchirant. Lorsqu’elle survient de manière brusque, elle provoque un bouleversement émotionnel indescriptible chez les parents. Cette épreuve douloureuse, Marianne Hurrucksing la vit en ce moment. Le dimanche 24 septembre, son monde s’est écroulé lorsqu’elle a perdu son unique enfant, son fils Didier, dans un accident de la route. «Mo tousel ki kone ki kalite soufrans sa. Mo nepli mem kapav met mo lipie dan so lasam», lâche-t-elle, éprouvée. Elle ne cesse de s’interroger : «Kouma en zafer koumsa kapav inn arrive ? Tou dimoun ti kone ki li pa habitie roul vit.»

 

N’ayant pu assister aux funérailles de l’un de ses camarades ce matin-là, Didier, un habitant de Quatre-Bornes de 33 ans, s’était rendu chez les proches de son défunt ami à Cité Richelieu dans l’après-midi afin de leur présenter ses condoléances. Il ignorait alors qu’il aurait, à son tour, rendez-vous avec la mort. Il venait de quitter leur domicile pour rentrer chez lui lorsque le drame s’est produit. Vers 18 heures, la voiture que conduisait Didier, qui circulait en direction de Canot, a percuté de plein fouet un autobus se dirigeant dans la direction opposée. Sollicité, le Service d’Aide Médicale Urgente (SAMU) n’a pu que constater son décès en arrivant sur les lieux. D’après les images des caméras Safe City, la victime aurait soudainement changé de voie avant d’entrer en collision avec l’autre véhicule.

 

C’est l’une des passagères de l’autobus impliqué qui a averti l’entourage de la victime de la tragique nouvelle. «Lorsqu’elle s’est rendu compte qu’il s’agissait de Didier, elle a pris son cellulaire et a alerté un ami d’enfance de Didier. C’est cet ami qui nous a, à son tour, alerté de l’accident», relate son cousin Ivans. Après ce premier appel, dit-il, son téléphone n’a cessé de sonner. «Un autre m’a contacté pour me dire que l’accident s’était produit à Gros-Cailloux et qu’il avait déjà rendu l’âme. Lerla nou finn koumens fer demars ek finn al direk kot lamorg.» Une autopsie a été pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin, Principal Police Medical Officer (PPMO), et a attribué le décès du trentenaire au choc de ses multiples blessures.

 

Séparé depuis peu, Didier laisse derrière lui une fille de 11 ans, prénommée Etana. «Ils étaient vraiment proches. Sa fille a toujours été la première à le défendre à chaque fois que nous avions des différends», raconte Marianne en souriant. Néanmoins, elle ne peut contenir ses larmes lorsqu’elle revoit sa petite- fille «pe tap sa serkey-la, pe kriye ‘Pa, mo pe koz ar twa, reponn mwa, leve Pa’» le jour de ses funérailles ce mardi 26 septembre. Anéantie, la fillette lui a, d’ailleurs, adressé un message sur les réseaux où elle lui dit : «Nou pa pe aksepte to depar, nou ankor bizin twa. Ton kit mwa tro boner Pa. Mo remersie twa pou tou seki ton fer pou mwa. To ti enn dimoun ki ena bon leker, ki kontan ed dimoun. Kone ki to tifi pou ran twa fier [...] Don mwa kouraz pou mo kapav sirmont sa, mo kontan twa for.»

 

Etana ne semble pas être la seule à souffrir de son départ tragique. «Tous ceux qui sont venus lui rendre hommage n’avaient que des éloges à faire sur lui et nous répétaient à quel point c’était quelqu’un de bien, qui était toujours prêt à rendre service à son prochain», relate Marianne. Toute aussi bouleversée, sa filleule Gwen lâche, pour sa part, que «li ti tou pou mwa. Li ti kouma mo deziem papa. Li ti touzour la pou ed mwa, met mwa lor bon sime. Li pa fasil ditou pou nou perdi enn dimoun kouma li. Li ti ena ankor boukou pou li viv.» D’ailleurs, selon son cousin Nicolas, le trentenaire espérait faire construire une chambre à l’étage pour sa fille et sa nièce. Il n’aura malheureusement pas pu concrétiser ce projet qui lui tenait tellement à cœur.

 

Par ailleurs, lors de cette collision, dix passagers de l’autobus impliqué ont subi des blessures et ont été conduits à l’hôpital par le SAMU. Parmi eux figure le conducteur - un habitant de Montagne-Longue âgé de 41 ans -, qui a été admis. Il a été soumis à un alcootest, qui s’est avéré négatif. Le conducteur fera l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire aussitôt qu’il aura obtenu sa décharge. Le passager du défunt - un trentenaire domicilié à Vacoas - a aussi été conduit à l’hôpital mais a signé sa sortie contre avis médical le même jour.

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