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Par Elodie Dalloo
1 avril 2019 01:17
De l’incompréhension, de la tristesse, de la colère aussi… Ce sont autant d’émotions que suscite ce qui s’est passé le 28 mars. Un jour qui devait pourtant évoquer de beaux souvenirs pour Sonakshi et Didier Ramsamy, qui se sont mariés civilement à cette date, il y a un an. Mais depuis, les choses ont changé…
Ainsi, il y a quelques semaines, le couple s’est séparé en raison de leurs disputes incessantes. Sonakshi, 18 ans, a même quitté le domicile de son époux à La Flora pour louer une maison à Rose-Belle. Mais Didier Ramsamy, 27 ans, n’a jamais accepté cette rupture. Il s’est donc installé chez Sonakshi, le lundi 25 mars, pour être à ses côtés à l’occasion de leur premier anniversaire de mariage, espérant, du coup, la convaincre de se réconcilier avec lui. Mais cette tentative a fini par prendre une tournure dramatique, le jeudi 28 mars, et c’est le fils du couple, Rehan, 10 mois, qui en a fait les frais.
Sonakshi est d’ailleurs encore sous le choc. Cette journée a été l’une des plus éprouvantes qu’elle ait connues. Si les jours précédents en compagnie de son époux se sont déroulés sans anicroche, le comportement de ce dernier a drastiquement changé le jour de leur anniversaire de mariage. Sonakshi a alors sollicité l’aide de la police. En l’apprenant, Didier a fini par blesser leur petit garçon à l’abdomen avec un couteau. Sonakshi revient sur les circonstances qui ont précédé l’agression de son fils.
«Mon époux m’a réveillée aux petites heures, m’a tirée par les cheveux et a menacé de s’en prendre à notre enfant si je ne faisais pas ce qu’il me demandait», confie-t-elle. Même si elle a le cœur qui bat la chamade à ce moment-là, elle tente de le calmer. «Il avait fini par m’écouter. Je n’avais pas dormi de la nuit.»
Dans la matinée, aux alentours de 10 heures, Sonakshi sort solliciter l’aide de la police. Mais les choses dégénèrent lorsque Didier Ramsamy apprend qu’elle se trouve au poste de police. «Il m’a appelée et m’a demandé d’écouter attentivement. Et là, j’ai entendu mon fils pleurer», raconte-t-elle, les larmes aux yeux.
Convaincue que Didier avait fait du mal à son unique enfant, elle conduit les policiers jusqu’à sa maison. Mais son époux avait déjà pris la fuite et avait enfermé l’enfant à l’intérieur. «Un policier est parvenu à ouvrir la porte. Et là, j’ai trouvé mon fils qui pleurait. J’ai d’abord tenté de lui donner à boire mais il ne voulait rien. J’ai alors compris que quelque chose n’allait pas.»
Ce n’est que lorsqu’elle prend place à bord d’une fourgonnette de la police qu’elle constate que les vêtements de Rehan sont tachés de sang et qu’il porte une profonde entaille à l’abdomen. «Linn koup mo zanfan linn ferm li dan sa lakaz-la linn ale», lâche-t-elle, en colère. L’enfant est donc conduit à l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle, où il est admis.
Didier Ramsamy, pour sa part, a été plus tard appréhendé à son domicile, à La Flora. Aux dires de sa cousine Sandra Rose, «il était rentré un peu plus tôt sans dire à son entourage qu’il avait eu un problème. Il s’était uniquement confié à sa mère qui est malade. Il était prévu qu’il se livre à la police mais celle-ci a débarqué chez lui avant qu’il n’agisse. Il n’a pas fait de résistance lorsque les policiers l’ont embarqué».
Interrogé par les enquêteurs, il a déclaré qu’il ne savait pas ce qui lui était passé par la tête et qu’il regrettait son geste. Il a comparu en cour de district de Grand-Port le vendredi 29 mars, où une charge provisoire de tentative de meurtre a été logée contre lui. Il a ensuite été reconduit en cellule, la police ayant objecté à sa remise en liberté. Il est prévu qu’il soit examiné par un psychiatre.
À l’heure où nous mettions sous presse, le petit Rehan était, lui, toujours admis à l’hôpital. Son état de santé était jugé stable par les médecins. «Mon fils va légèrement mieux. Me si mo pa ti rant dan ler, mo ti pounn fini perdi li», confie Sonakshi qui se trouve à son chevet. Aujourd’hui, en plus d’un sentiment de culpabilité, la jeune femme a des regrets. Dont celui de n’avoir pas consigné de déposition contre son époux lorsqu’il se montrait violent. «En le quittant, je voulais éviter qu’il me fasse encore du mal. Mais je ne pensais pas qu’il s’en prendrait à notre fils», confie-t-elle.
Pourtant, à en croire la cousine de Didier Ramsamy, ce dernier «n’a jamais été violent ou colérique. Zame linn lev lavwa, zame linn fer bann komenter dezagreab. C’est pour cela que nous nous sommes demandé comment une chose pareille a pu se produire.»
Aujourd’hui, les proches du couple éprouvent autant de colère que de chagrin. Mais pour l’heure, leur priorité reste le petit Rehan. «Nous avons tout fait pour savoir si l’enfant était hors de danger. Quand nous avons eu la confirmation qu’il allait bien, c’est là que nous nous sommes renseignés sur ce qui s’était passé. La réaction de Didier était imprévisible. Il avait accueilli la venue de son enfant avec beaucoup de bonheur.»
Tout a dégénéré après une première dispute avec sa femme. «Didier a tout fait pour lui reprendre l’enfant. Il pensait que de cette manière, il parviendrait à la récupérer et sauver son mariage.» Mais les choses ont pris une tournure dramatique.
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