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Dilesh Gopalsing, 22 ans, fauché mortellement par un policier ivre - Sa mère Preety : «Rien ne sera plus jamais pareil sans lui»

3 août 2021

Preety compte aller de l'avant pour que justice soit rendue à son fils.

Pourquoi lui ? Pourquoi Dilesh, qui avait toute la vie devant lui pour réaliser ses nombreux projets ? Cette question, les proches du jeune homme de 22 ans ne cessent de se la poser depuis qu’il a succombé à ses blessures suite à un accident de la route survenu dans la soirée du dimanche 25 juillet, à Forbach Road, Cottage. Ce jour-là, Dilesh Gopalsing avait été récupérer de l’argent chez un contracteur et rentrait chez lui à moto lorsque son deux-roues a été percutée par une voiture conduite par un policier de 28 ans. Une ambulance du SAMU l’a conduit à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam où il a d’abord subi un alcotest qui s’est révélé négatif.

 

En apprenant la nouvelle, ses proches et amis se sont vite rendus à son chevet. «Il a tout juste eu le temps de demander à son ami de récupérer l’argent qu’il avait dans les poches, avant de perdre connaissance», nous confie Preety, la mère de Dilesh Gopalsing. Ce dernier a subi une intervention chirurgicale le même jour mais déjà, les médecins avaient confié à son entourage qu’il avait peu de chance de s’en sortir. «Il a eu le bassin et la rate complètement endommagés et a été vidé de son sang. Le personnel médical lui avait donné 48 heures à vivre mais il a poussé son dernier souffle au bout de quelques heures», s’attriste notre interlocutrice. En effet, Dilesh Gopalsing a rendu l’âme le lendemain matin.

 

Pour sa famille, ce départ, surtout dans pareilles circonstances, est un véritable coup dur. D’autant plus que l’alcotest pratiqué sur le policier impliqué dans ce drame routier, affecté au poste de police de la Government House, s’est révélé positif. Cet habitant de Poudre-d’Or-Hamlet, qui était en vacation leave, avait 67 milligrammes d’alcool dans le sang. Après avoir passé la nuit en cellule de dégrisement, il a comparu devant le tribunal de Rivière-du-Rempart où une accusation provisoire d’homicide involontaire a été logée contre lui. Il a été libéré après avoir fourni une caution de Rs 5 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 10 000. Le service de presse de la police indique qu’une enquête est en cours. Si le policier est reconnu coupable par la cour, il sera démis de ses fonctions.

 

De leur côté, les Gopalsing sont anéantis. Eux qui avaient emménagé à la NHDC de L’Espérance, Piton, il y a à peine six mois, dans l’espoir de repartir à zéro. «Lorsque Dilesh est sorti de prison deux mois plus tard, il s’est fait de nombreux amis dans la localité. Il était très populaire. Nous avions tous des rêves plein la tête pour repartir du bon pied», confie Preety. Toutefois, tous leurs projets sont tombés à l’eau avec la mort subite du jeune homme. «Si aujourd’hui mon fils n’est plus de ce monde, c’est à cause d’un policier qui était sous l’influence de l’alcool. Ne savait-il pas qu’il n’aurait pas dû boire et conduire ?» lâche cette mère révoltée.  Elle lui  reproche également de n’avoir pas porté assistance à son fils après l’accident. «S'il avait été conduit à l’hôpital immédiatement, peut-être qu’il serait toujours parmi nous. Rien ne sera plus jamais pareil sans lui…»

 

Pour l’heure, les circonstances exactes dans lesquelles l’accident s’est produit sont encore floues pour les proches de Dilesh Gopalsing. Ils se posent davantage de questions depuis qu’ils ont reçu la visite d’un jeune homme qui s’est présenté comme un ami du policier et de Dilesh Gopalsing. «Il nous a donné beaucoup de détails sur la manière dont l’accident s’est produit, alors qu’il n’y a aucune maison dans les alentours. Nous nous demandons s’il n’était pas en compagnie du conducteur ce jour-là. C’est d’ailleurs lui qui nous a informés de l’accident mais il n’a pas donné de déclaration aux forces de l’ordre sous prétexte qu’il est un ami du conducteur.» Cet élément, ils comptent en faire part à la police. «Nous n’avons pas l’intention d’en rester là», assure Preety. «Nous envisageons d’entamer des poursuites. Il faut que justice soit rendue à Dilesh et que ce policier paie pour son crime.»

 

Cadet d’une fratrie de cinq enfants, Dilesh Gopalsing travaillait comme maçon mais aussi comme coiffeur à temps partiel. Ce passionné de musique et de basket-ball est décrit comme quelqu’un d’«amical, facile à vivre et qui n’a jamais manqué de respect à qui que ce soit». Il était aussi d’une grande générosité, selon son entourage. «iI travaillait dur pour aider financièrement son frère aîné qui prévoyait de se marier en décembre mais cette tragédie a anéanti tous nos projets. Nous avons dû tout annuler. Nous ne pouvons pas organiser des célébrations alors que nous n’avons plus le cœur à la fête.»

 

Pourront-ils un jour se remettre de cette douloureuse épreuve ? Pour l’heure, les Gopalsing n’ont pas la réponse à cette question mais ils espèrent que justice sera rendue à Dilesh pour qu’ils puissent enfin commencer à faire leur deuil…

 


 

Deux autres victimes sur nos routes 

 

Encore des accidents, encore des morts. Après Dilesh Gopalsing, deux autres personnes sont décédées sur nos routes cette semaine. Marie Thérèse Lourdes Duval, une habitante de La Tour Koenig, Pointe-aux-Sables, âgée de 78 ans, était à pied, aux abords de la gare du Nord, à Port-Louis, le vendredi 30 juillet, lorsqu'elle a été renversée par un autobus de la compagnie Triolet Bus Service (TBS) Ltd. Elle n'a pas survécu. La veille, c'est à Grand-Bois qu'un autre accident fatal s'est produit. Une piétonne, une habitante de la localité âgée de 66 ans, a été renversée par une voiture. Elle est morte sur le coup. Une autopsie a attribué sa mort à des cranio-cerebral injuries.

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