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1 juillet 2021 14:18
Il y a, par exemple, ceux qui n’ont pas de télé ou de connexion Internet à la maison, les familles nombreuses où les supports technologiques ne sont pas suffisants, les parents qui doivent trouver le juste équilibre entre le travail et les cours à distance ou alors gérer le télétravail et l’école à la maison pour un, voire plusieurs enfants. En sus de cela, de nombreux enfants se plaignent de ne pas pouvoir s’adapter à ce nouveau système en attendant la rentrée scolaire du 5 juillet, qui se fera selon un calendrier spécial. Difficile pour les petits de se concentrer et de suivre les classes qui sont trop rapides ou encore pas suffisamment interactives…
Shirley Bancal est maman de trois enfants. Le plus grand, âgé de 11 ans, est autiste. Son autre fils est en Grade 3 et sa petite dernière est âgée de 2 ans. Si gérer la reprise de l’école à la maison avec trois enfants est une tâche ardue, ce qui est d’autant plus compliqué, souligne la mère de famille, c’est qu’elle se retrouve dans l’incapacité d’aider ses enfants quand ils ont du mal à suivre. «Moi-même, je ne sais pas lire. Mon fils, qui est en Grade 3, suit ses classes à la télé mais il me dit qu’il ne parvient pas à suivre parce que ça va trop vite. Il n’arrive pas à se concentrer et accumule du retard. Personnellement, je ne sais pas quoi faire pour l’aider. Il a besoin d’aide mais comme je ne sais pas lire, il se retrouve seul. C’est une situation très difficile.» Sa plus grande crainte aujourd’hui, c’est qu’à la rentrée, son fils soit en retard par rapport aux autres et se sente perdu face aux explications de l’enseignant.
Leenah Goonmeter et sa fille, qui est en Grade 7, ont aussi beaucoup de mal avec les cours qui sont dispensés en ligne. Si leur situation est différente de celle de Shirley Bancal, Leenah Goonmeter déplore une lenteur et un manque de motivation de la part des profs. «Personnellement, je trouve que les leçons qui sont dispensés en ligne ne sont pas du tout adaptés aux enfants de Grade 7. C’est lent et les profs ne sont pas du tout motivés. Ça ne donne vraiment pas envie d’apprendre.» Entre son travail et sa fille qui lui dit qu’elle n’arrive pas à se concentrer parce qu’elle a sommeil pendant les cours, la gestion et l’adaptation sont difficiles, lance la maman. Selon elle, le mieux aurait été de donner des cours sur Zoom ou Team Viewers, et cela en petits groupes, afin de s’assurer que les enfants arrivent à mieux se concentrer. «De plus, je pense que certains enseignants n’ont pas les connaissances nécessaires en matière d’informatique pour ce genre de cours. Il n’y a aucune interaction entre les élèves et l’enseignant.»
Contrairement aux problèmes liés aux cours à distance, Brice Rioux et son fils, qui vient d’être admis au collège, se retrouvent dans une impasse. Après avoir décidé de choisir un autre collège que celui donné par le ministère, ils doivent aujourd’hui faire face à une situation toute différente. «Comme nous n’étions pas d’accord avec le collège alloué, nous avons trouvé un autre collège où mon fils a été admis. Aujourd’hui, on n’a toujours pas reçu de manuels scolaires. Quand on demande, on nous dit que le ministère ne donnera pas de livres à ces enfants. C’est inacceptable !»
Selon Brice Rioux, environ 150 parents sont dans cette situation. Il a envoyé deux lettres au ministère de l’Éducation mais reste toujours dans l’attente d’une réponse. «Je ne sais vraiment pas comment une chose pareille peut arriver. Avant, on devait acheter les livres et il n’y avait pas de problème. Aujourd’hui, on vous donne gratuitement mais vous n’avez pas accès aux livres. Pour moi, c’est comme si qu’on prive nos enfants d’éducation.»
Avec un système éducatif perturbé par la crise sanitaire, les défis sont aujourd’hui nombreux non seulement pour les enseignants mais aussi pour les enfants et les parents.
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