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10 avril 2022 13:38
Qui sera le prochain président de la France ? Les 48,7 millions de Français inscrits sur les listes électorales sont appelés aux urnes ce dimanche 10 avril pour le premier tour de la présidentielle dont la campagne hors norme a été marquée par la crise de la Covid-19 et la guerre en Ukraine.
À en croire les sondages de ces derniers temps, les élections de cette année ne passionnent pas les Français. Pourtant, le nombre de candidats est conséquent : 12, soit le chiffre le plus élevé depuis 15 ans. Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Philippe Poutou, Jean Lasalle et Nathalie Arthaud ont déjà été candidats aux élections de 2012 et 2017. D'autres sont complètement novices. Ils sont : Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Eric Zemmour, Fabien Roussel et Yannick Jadot (qui avait retiré sa candidature en 2017 au profit de Benoît Hamon). Dans la course également, Emmanuel Macron tente de décrocher un second mandat. Le mandat du président-candidat a été marqué par la crise des gilets jaunes, la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine.
Face aux résultats des sondages, les observateurs politiques estiment que l'élection est loin d'être jouée d'avance. La semaine écoulée a ainsi été riche en passages médiatiques, meetings et appels au vote. Les candidats se sont mobilisés pour aller chercher les indécis et ceux tentés par une abstention potentiellement élevée. Santé, pouvoir d'achat, éducation, immigration, retraites, emploi et Europe sont autant de thèmes figurant sur les programmes de ces candidats qui ont tout tenté pour convaincre en vue de ce premier tour qui se décidera aujourd'hui.
Le premier tour a pour but de dégager deux candidats qui s'affrontent dans un duel au second tour, à moins qu'un candidat ne remporte la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour (plus de 50 % des voix). Le second tour a lieu 14 jours plus tard, soit le dimanche 24 avril, pour l’actuelle présidentielle. Alors que la grande question qui se pose est : les Français seront-ils au rendez-vous pour ce scrutin présidentiel ?, des Mauriciens installés dans l'hexagone nous donnent leur avis sur cet événement politique important pour leur pays d'adoption.
Anita, par exemple, ne savait pas pour qui elle allait voter à l'heure de notre interview. «Je n'ai pas fait mon choix encore mais je ne vois personne d'autre qu'Emmanuel Macron. Il y a toutefois une ambiance anti-Macron, quoi qu'il fasse. Pour vous dire, pendant la pandémie, la France est l'un des pays où les gens ont été bien aidés financièrement. Beaucoup d'argent a été distribué. Ce n'est pas pour ça que les Français n'ont pas râlé. Au début, Eric Zemmour était en force avec son programme anti-étrangers mais entre-temps, il a reculé. Actuellement (au début de cette semaine), c'est Marine Le Pen qui monte, même si Macron est devant elle. L'écart se réduit mais rien n'est joué car pour le deuxième tour, les rapports des voix des extrêmes peuvent être favorables à Marine Le Pen. Elle est devenue mielleuse mais reste d'extrême droite et radicale», nous déclare Anita qui ira définitivement aux urnes en ce dimanche pour voter pour un candidat de cette présidentielle.
Une autre compatriote, Anna, trouve, pour sa part, que les Français ne sont pas mobilisés pour cette élection. «L'ambiance est morose. Ça pue trop le racisme. En ce moment, comme les prix flambent à tous les niveaux, les gens veulent que leur pouvoir d'achat soit revu à la hausse. C'est la préoccupation première des Français», nous confie la jeune femme. D'un avis à un autre, c'est en étant bien placé, au coeur de la campagne d'Emmanuel Macron, que le Mauricien Bradley Chan Tsun Ching, responsable de la communication outre-mer chez Les Jeunes avec Macron et chargé de mission avec l’équipe de campagne outre-mer, a vécu ces dernières semaines pas comme les autres.
«Cette campagne a été une première pour moi. Et malgré le contexte sanitaire et la guerre, ç’a été super riche d’un point de vue personnel, dans le sens où j’ai pu développer de nouvelles compétences, affirmer mon point de vue ainsi que les idéologies et valeurs qui me sont importantes, comme le travail, la justice sociale ou encore l’égalité. Cette campagne m’a permis de me conforter dans l’idée qu’il faut avoir des convictions et qu'il faut se battre pour ses convictions. Même si à certains moments, c’était assez fatiguant, ça reste une expérience à vivre. D’aller tracter en début de soirée à la sortie des gares, de faire le tour des régions, de rencontrer des militants venant de la France entière», confie Bradley.
Il nous a aussi raconté, ce mercredi 6 avril, l'ambiance qui règne dans son pays d'adoption. «Actuellement en France, tout est de raison politique. Quelle que soit l’actualité, tout est relié à l'élection. Que ce soit un crime, un gagnant au Loto, la mort d’un animal de compagnie… Tout est sujet à évoquer l’élection présidentielle. Ce qui se comprend car, de par les différentes crises que nous avons connues ces dernières années, la campagne a été plutôt calme, jusqu’à ces derniers jours. Chaque parti se dit confiant, que ce soit chez Mélenchon, chez Le Pen et même chez Zemmour… Ils veulent y croire. Pour ma part, j’ai une légère frustration car je ne suis pas encore naturalisé et donc, je n’ai pas encore le droit de vote. Une frustration d’avoir fait la campagne mais de ne pouvoir faire l’acte solennel, celui d’aller voter…»
Encore quelques heures pour lui et pour les Français avant d'en savoir plus sur la suite des événements. Est-ce qu'au final, les électeurs vont se réveiller ? Le taux d'abstention s'annonce record. Selon certaines informations officielles, les premières tendances pour les résultats pourraient être communiquées ce dimanche à partir de 20 heures. Toutefois, ces données sont susceptibles d'évoluer tout au long de la soirée, au fur et à mesure du décompte. Ainsi, si les écarts entre les candidats sont conséquents, la tendance peut se dégager très vite, soit dès le début de la soirée, mais s'ils sont au contraire très faibles, il est possible qu’il faille attendre de longues heures avant de connaître les résultats et l'ordre d'arrivée des 12 candidats, et notamment les noms des deux candidats qualifiés pour le second tour. À suivre !
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