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17 janvier 2022 04:43
Alors que le Nomination Day aura lieu le 22 janvier, huit partis politiques se sont enregistrés. S’il se murmurait que les partis de l’opposition s’apprêtaient à faire front commun, il se trouve que chacun se présentera finalement seul.
Après plusieurs spéculations sur sa participation à ces élections, Serge Clair ne sera officiellement pas candidat à ces élections. S’il se met en retrait, il restera toutefois à la disposition du parti. Il se pourrait que le député de Rodrigues, Francisco François, brigue les suffrages en vue d’obtenir le poste de chef commissaire. Il lui faudra, pour cela, comme le prévoit la loi, abandonner son mandat de député. En attendant, l’OPR a officiellement présenté sa liste de 12 candidats. Les autres ne devraient pas tarder à faire de même.
Loin des tractations politiques, les Rodriguais suivent avec intérêt les élections, bien conscients des besoins de la population et de l’île. Pour Jameson Ravina, enseignant, Rodrigues se trouve actuellement sur un pallier important de son histoire et de son développement. «Notre autonomie a déjà eu 18 ans. En d’autres mots, elle est devenue majeure. Il est temps que l’île Rodrigues arrive à se débrouiller seule. Tous les mécanismes sont déjà en place, en termes d’infrastructures, par exemple. C’est le moment d’accélérer la cadence au niveau de notre économie pour que notre autonomie puisse gagner en envergure.»
Pour lui, Rodrigues doit désormais aller vers son vrai développement économique et social. «C’est là que le prochain gouvernement devra tout donner. L’accent doit être mis sur l’eau. Avec le nombre de foyers qui augmente, il faut trouver une nouvelle formule et restructurer le système.» Pour que Rodrigues prenne son envol économique, suggère-t-il, il faudra créer de nouveaux emplois pour les jeunes qui ont étudié. «Le technoparc qui est en construction va générer de l’emploi direct et indirect pour la jeunesse rodriguaise. Le prochain gouvernement devra se fixer des objectifs et des priorités, regarder les lacunes et construire.»
Shirley Castel estime aussi que l’un des gros chantiers sera de revoir le plan de distribution d’eau qui pose actuellement problème. «Il faudra surtout une meilleure gestion et distribution d’eau potable. C’est le plus gros boubou de Rodrigues.» Les jeux politiques ne l’intéressent pas, pour elle, c’est l’avancement du pays la priorité. «J'irai voter avec l’idée de choisir des candidats qui défendront les intérêts du pays. Je vais toujours voter, c’est un devoir. Les politiques d’égalité, c’est pour moi la priorité. Je ne manque jamais une élection depuis que je suis en âge de voter. Ensuite, pour choisir, je commence toujours par éliminer les extrêmes.»
Si au cours de ces derniers cinq ans, des choses ont été accomplies, il y a encore du travail à faire, estime Bruna Mercure-Botte. «Le service de distribution d’eau doit être revu. Il faut refaire des travaux pour améliorer la situation. Il faut trouver un système pour capter l’eau de pluie. De plus, quand des bails sont donnés, il faut que les infrastructures nécessaires, comme le chemin, l’accès à l’eau et à l’électricité, soient déjà en place. Ce n’est pas quand la personne obtient son bail qu’elle doit aller faire toutes ces démarches.»
Il faudrait aussi, ajoute-t-elle, que le système de santé soit amélioré. «Je pense aussi qu’il faut accorder une attention particulière à la classe moyenne parce qu’au final, nous ne bénéficions d’aucune facilité, alors que nous avons des dettes et que le coût de la vie ne cesse d’augmenter.» Quoi qu’il en soit, conclut-elle, le plus important, c’est que la prochaine équipe soit à l’écoute et au service de la population.
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