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27 février 2022 16:32
Le premier vote est un événement important dans la vie de tout citoyen. Ils ont 18, 19, 21 ans et c’est leur premier grand rendez-vous politique. Aujourd’hui, dimanche 27 février, après plusieurs mois de campagne intensive, quelque 33 000 électeurs sont appelés aux urnes pour choisir qui sera la prochaine équipe à diriger l’Assemblée régionale de Rodrigues, jusqu’ici occupée par l’OPR de Serge Clair.
Parmi les votants, des jeunes qui participeront à ce scrutin pour la toute première fois. Si l’enjeu de ces élections ne passionne pas plus que cela certains, pour d’autres, c’est une toute autre question. Enthousiastes et presque même excités, ils comptent bien, à travers ce premier vote, prendre part à la vie démocratique et à l’avenir de Rodrigues.
Elodie, 21 ans et actuellement étudiante en cyber sécurité chez Polytechnics Mauritius, fait partie de ces jeunes pour qui la politique est un sujet captivant. Un intérêt qui lui vient probablement, dit-elle, de sa grand-mère. «Elle était déléguée de l’OPR et petite, je l’accompagnais partout quand il y avait une élection ou un autre événement important. Monn dan sa roulman-la komdi koze.» Pour la jeune femme, aller voter est un exercice important qui ne doit pas être pris à la légère, surtout par les jeunes. «C’est la première que nous allons voter, nous devons bien réfléchir et baser notre choix sur plusieurs critères. Que voulons-nous vraiment pour demain ? Est-ce que les candidats que nous choisirons vont vraiment travailler pour le développement de Rodrigues ? Les jeunes doivent être très attentifs car nous allons contribuer à notre démocratie. Nous devons choisir quelqu’un qui va travailler pour l’avancement de la jeunesse, qui va créer des emplois et mettre en place des facilités qui nous permettront d’avancer.»
La prochaine équipe qui dirigera l’Assemblée régionale de Rodrigues devra, avance-t-elle, être à l’écoute de la jeunesse rodriguaise «car les jeunes sont l’avenir de demain». Ce qui est important aussi, ajoute Elodie, c’est d’arriver à accepter le parti qui viendra au pouvoir demain. «Nous devons apprendre à respecter le choix de nos camarades. Chacun a ses propres raisons de choisir tel ou tel parti. Nous ne devons pas nous bagarrer à cause de cela. Peu importe qui gagnera demain, nous devons accepter les résultats et laisser le gagnant développer Rodrigues car l’objectif, c’est le développement de notre île.»
Hansley Ravina, collégien, a lui aussi bien l’intention d’exercer son droit de vote. Puisque c’est sa première fois, il dit se sentir cette fois bien plus concerné par tout ce qui entoure ces élections. «Évidemment, il y a une petite excitation. Avant, je regardais tout ça de loin et je ne savais pas comment ça fonctionnait. Je trouve que c’est très important pour nous, les jeunes, d’aller voter. C’est à travers ça que nous allons décider de notre futur, de ce qui est bon pour nous. C’est un droit que nous avons, alors nous ne devons pas le négliger.»
Du haut de ses 19 ans et bien conscient du travail qui doit être fait pour l’avancement de la jeunesse rodriguaise, Hansley espère que le vainqueur fera des jeunes sa priorité. «Ils devront être à l’écoute et travailler au mieux pour le progrès de Rodrigues et de ses jeunes. Peu importe le parti qui sera élu, ils devront laisser les jeunes participer et prendre part dans les prises de décisions, surtout celles qui concernent directement leur avenir.»
Impatiente d’exercer son devoir civique pour la première fois, Dorianne Hypolite, 19 ans et employée dans un centre d’appels, nourrit beaucoup d’espoir pour l’avenir de Rodrigues qu’elle espère voir avancer et prospérer. «Je me sens vraiment excitée. Ce sera ma première fois. Pour moi, un vote est super important car ça aide à contribuer à l’avancement, à emmener le changement.» Le changement justement, c’est ce dont Rodrigues, estime-t-elle, a besoin aujourd’hui. Dorianne dit vouloir voir les jeunes de son île étudier, travailler, devenir des entrepreneurs, développer leur talent. Pour réussir, cependant, il faut mettre en place des moyens d’aide capables de soutenir et de faciliter l’épanouissement de la jeunesse.
La situation actuelle, confie-t-elle, l’inquiète. «Quand je regarde comment nous vivons, où nous allons, j’ai peur. Certains jeunes ont de grands certificats mais n’arrivent pas à trouver du travail. Pourtant, nous avons pas mal de richesses. C’est le manque de moyen qui nous empêche de les exploiter.» Le chômage devrait être, selon elle, au cœur des priorités. «Il y a un gros problème de chômage à Rodrigues. Beaucoup de jeunes n’ont pas de travail. 8 000 habitants sur une population de 40 000, c’est beaucoup pour nous. J’aimerais voir les jeunes de mon île avancer, travailler, innover, avoir des sous dans la poche et ne pas mendier devant la porte des gens. Malheureusement, aujourd’hui, je vois la jeunesse de mon pays partir à la dérive.» C’est pour cela, dit Dorianne Hypolite, qu’elle se sent dans l’obligation d’aller voter.
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