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3 mars 2016 13:20
Quelle est, selon vous, l’importance de la Journée internationale de la Langue maternelle, décrétée par l’UNESCO ?
L’usage des langues maternelles réaffirme l’engagement de l’UNESCO en faveur du plurilinguisme. Il s’agit donc d’un engagement fort pour prendre la défense de toutes les langues parlées sur terre, quel que soit leur nombre de locuteurs et leur degré de prestige. Chaque langue doit être préservée et a sa place dans un monde plurilingue et pluriculturel. Cet engagement se situe dans la droite lignée du travail de l’UNESCO pour la protection du patrimoine immatériel de l’humanité, notamment dans le cadre de l’enregistrement et de la préservation des langues menacées de disparition.
Il s’agit d’une démarche importante. Cette journée sert aussi à sensibiliser davantage aux traditions linguistiques et culturelles dans le monde, et à inspirer une solidarité fondée sur la compréhension, la tolérance et le dialogue. Parler la même langue que quelqu’un, c’est partager la même culture que lui. Et partager la même langue que lui, c’est sans aucun doute cultiver l’humain, l’amour de l’autre, le respect mutuel. En possédant plusieurs langues, l’homme multiplie ses chances de s’épanouir pleinement. C’est dire que le multilinguisme est une richesse incommensurable et permet à l’homme de s’ouvrir à divers horizons, à recevoir beaucoup plus.
Pour cette journée, célébrée dimanche dernier, l’UNESCO a réitéré sa position sur l’importance des langues maternelles dans les premières années de scolarité. Qu’en pensez-vous ?
Je pense que l’UNESCO a raison de donner aux langues maternelles leur importance sur le plan éducatif car l’apprentissage des langues, en particulier de la langue maternelle dès les premières années d’enseignement, est capital. Surtout pour les populations rurales où il faut encourager la qualité de l’enseignement et des résultats scolaires en mettant l’accent sur la compréhension et la créativité plutôt que sur la mémorisation de la langue. Formaclic porte la même attention à la défense de la diversité linguistique, en soutenant la création de contenus et de méthodes pertinents afin de mieux parler une langue.
Comment situez-vous le niveau à Maurice par rapport à l’apprentissage des langues ?
Maurice est petite sur la carte mais a une diversité linguistique impressionnante. Ici, on peut parler aussi bien le français, l’anglais, l’hindi, le mandarin, le bhojpuri que le créole. Je pense que les Mauriciens ont beaucoup d’avantages car la plupart sont polyglottes. Ce n’est pas le cas, par exemple, dans les autres îles des Mascareignes telles que La Réunion où on ne parle que le français et le créole. C’est un atout pour le pays et c’est ce qui lui permet cette ouverture sur le monde. Mais comme pour tout, il y a matière à s’améliorer. C’est pourquoi il existe des organismes comme Formaclic qui mettent en avant des formations linguistiques de qualité pour progresser, s’améliorer et apprendre une langue. Ce qui n’est pas négligeable dans un monde qui s’internationalise.
Maurice est connue pour sa diversité linguistique et son éducation multilingue. En quoi est-ce un plus pour le pays ?
Nous sommes passés à un monde complexe, où la communication est non seulement pluriculturelle mais également plurilingue. C’est donc un atout considérable pour Maurice. D’ailleurs, on le voit bien dans le développement économique du pays où les investisseurs viennent car ils peuvent négocier dans leur langue.
Pourquoi les Mauriciens devraient-ils s’intéresser à maîtriser leur langue maternelle ?
Tout simplement parce que le recours à la langue locale garantit la sauvegarde de la culture authentique d’un individu et une meilleure compréhension sur le plan éducatif.
Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement de Formaclic ?
Formaclic est un organisme de formation linguistique qui se distingue par ses formations continues et innovantes en apprentissage de langues étrangères. Celles-ci sont destinées à tous les Mauriciens et aux étrangers. Après dix ans d’engagement dans le domaine de la formation linguistique, Formaclic est fier d’être le premier centre à avoir formé plus de 6 000 personnes en anglais britannique et américain, français, allemand, italien, espagnol, mandarin, mais aussi en russe, arabe et portugais.
Formaclic a aussi pour vocation d’être le partenaire linguistique des entreprises et groupes commerciaux qui souhaitent perfectionner les compétences en langues de leurs collaborateurs, des collectivités locales et des institutions éducatives pour qui l’apprentissage des langues étrangères est une nécessité. L’organisme met aussi à leur disposition une offre e-learningperformante, traitant aussi bien des compétences transversales que de l’apprentissage des langues. Notre partenariat avec l’un des pionniers de la formation linguistique en ligne, Rosetta Stone, va dans le sens d’une simplification de la gestion de l’offre e-learningen entreprise dans le secteur de l’éducation, et vers des solutions haut de gamme et sur mesure. C’est ce genre d’outils qui nous permettent de nous démarquer et de proposer des formations très intéressantes et revisitées.
Née à Montréal de père et mère canadiens, la Québécoise Elise Raffray se définit comme Canadienne-mauricienne. Elle est mariée depuis 25 ans à Nicolas et est maman de deux filles : Emilie, 21 ans, et Camille, 17 ans. Elle a travaillé à Harel Mallac, FRCI et maintenant à Formaclic qui fête cette année ses 10 ans.
Quelle actualité locale a retenu votre attention ces derniers temps ?
Notre vulnérabilité face aux grosses pluies qui paralysent notre économie et notre système éducatif, et plongent des familles dans la détresse. Un autre sujet qui me touche, c’est le non respect des normes du taux de pesticide employé pour la culture des fruits et légumes. J’ai peur d’être empoisonnée à petit feu ! Cette année, plusieurs journalistes et organisations ont commencé à en parler ouvertement et de façon plus régulière, ce qui permettra aux sociétés de revoir leur processus de traitement.
Et sur le plan international ?
Sur la scène internationale, ce qui m’interpelle le plus en ce moment, c’est l’épineuse question des réfugiés syriens à travers le monde.
Que lisez-vous actuellement et pourquoi ?
Actuellement, mon travail me laisse peu de temps pour lire mais j’apprécie lire les livres de Paulo Coelho. Après Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré, Le ZahiretAdultère, je lis maintenant La solitude du vainqueur. Cet auteur mondialement reconnu fait place à beaucoup d’émotions et de vécu. Puis, je viens de commencer Les Sept Habitudes de Stephen Covey.
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