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Elle a besoin de Rs 5,6 M pour faire une délicate opération en Inde - Shamirah Golampeer, 30 ans : «Mo anvi viv pou trouv mo zanfan grandi, ed mwa !»

5 novembre 2023

C'est pour son fils de 7 ans que la trentenaire tient encore le coup aujourd'hui.

Elle ne s’était jamais imaginée en arriver là un jour, surtout à un si jeune âge. Jusqu’à ses 26 ans, Shamirah Golampeer a eu une vie on ne peut plus normale. «J’ai été à l’école, j’ai commencé à travailler à l’âge de 14 ans, je me suis mariée et j’ai mis au monde un petit garçon en accouchant par voie naturelle», nous relate-t-elle au téléphone, de son lit d’hôpital en Inde. Très active, elle se passionnait pour les activités en plein air, telles que les escalades en montagne. Au travail, elle était tout aussi dynamique. «Je pouvais faire bien plus que les autres jeunes femmes de mon âge. J’ai travaillé dans les magasins, les pâtisseries, les quincailleries ; cela ne me faisait pas peur de soulever des objets lourds. Mo bann kamarad ti pe dir mwa mo koumadir enn ti garson.» Cependant, sa vie a basculé lorsqu’elle est tombée subitement malade il y a quatre ans.

 

C’est en 2019 que la vie de cette habitante de Plaine-Verte, âgée de 30 ans, a pris un autre tournant. «Avant cela, je n’avais jamais eu de symptômes pouvant me laisser penser que j’avais de graves problèmes de santé.» Puis, un jour, alors qu’elle était derrière l’ordinateur, sur son lieu de travail, raconte-t-elle, «monn fer enn atak. Enn sel kout monn santi mo lame, mo figir ek mo labous inn paralyze, kot monn nepli kapav koze. Monn santi mwa fatige, lerla monn tom san konesans». Ses collègues l’ont alors conduite à l’hôpital Jeetoo où elle a été admise. Malgré cela, personne ne pouvait imaginer la gravité de la situation. «À l’époque, nous ne pensions pas qu’il s’agissait d’un problème grave», soutient sa mère Rozida. Néanmoins, les examens médicaux effectués dans l’établissement ont démontré qu’elle avait un sérieux problème au coeur et elle a dû s’arrêter de travailler. Durant son hospitalisation, elle a subi des examens plus poussés mais les médecins n’ont pas été en mesure de déterminer la source exacte du problème. Ces mêmes résultats ont été transférés à l’hôpital Victoria, à Candos, mais, confie Shamirah, «cette fois encore, personne n’a pu me dire de quoi je souffrais exactement».

 

Au bout de plusieurs mois d’hospitalisation, c’est contre avis médical qu’elle finit par signer sa discharge form. «Ti pe fer test ek tir disan ek mwa toulezour, me pa ti pe kone ki mo gagne. Monn prefer signe pou rant mo lakaz ek koumans fer mo bann demars par momem.» C’est ainsi que dès le lendemain, elle a été consulter un cardiologue du privé qui l’a soumise aux mêmes examens que ceux effectués à l’hôpital et a décelé une hypertension pulmonaire sévère. «Kan linn get mo rezilta, dokter-la inn trouve ki mo ena enn trou dan mo leker. Linn dir mwa mo bizin opere pou bous sa trou-la.» En février 2020, Shamirah a été admise à la Cardiac Unit de l’hôpital SSRN, à Pamplemousses, pour subir une délicate intervention chirurgicale. Malheureusement, celle-ci ne s’est pas déroulée comme prévu. «Pendant l’intervention, les médecins se sont rendu compte que le trou que j’avais dans le coeur avait conduit à une dilatation de mes poumons. Ils ont dû interrompre l’opération car il y avait des risques que j’y laisse la vie.»

 

Perte de poids

 

Les trois années suivantes, Shamirah a continué avec les allées et retours à l’hôpital pour son traitement dans l’espoir de rencontrer des spécialistes cardiaques de l’Inde pour trouver une solution, comme le lui avaient proposé des médecins de l’établissement. «Monn rest atann mem me zame mo pann resi zwen personn.» En attendant, plus le temps passait, plus son état de santé se détériorait. «Le trou que j’avais dans le coeur continuait de grossir. Jour après jour, je me sentais de plus en plus fatiguée. Je ne pouvais plus monter les escaliers chez moi. Je n’avais plus la force de m’occuper de mon fils comme je l’aurais souhaité. Il n’a que 7 ans. Je n’avais même pas la force le matin de le conduire à son école située à seulement quelques centaines de mètres de là où nous vivions.» Comme elle est séparée de son époux, c’est sa mère qui l’assistait dans ses tâches quotidiennes.

 

Très malade et incapable de s’alimenter correctement, Shamirah a perdu beaucoup de poids, descendant jusque’à 35 kilos. «Je perdais aussi souvent connaissance et j’étais hospitalisée toutes les deux semaines. Les médecins m’avaient dit qu’ils ne pouvaient plus rien faire pour que j’aille mieux et mon traitement ne servait plus à rien.» Ces allées et retours à l’hôpital, souligne-t-elle, «inn bien fatig mwa, fatig mo garson, fatig mo fami. Li ti bien stresan. Mo garson ti nepli kapav get mwa koumsa. Monn mem fer enn depression». Elle poursuit : «Dokter inn dir ki monn ne avek sa trou-la dan mo leker. Me laz kinn dekouver sa, problem leker-la ti fini afekte mo poumon net. Mon médecin privé m’a alors dit que mon seul recours était une transplantation du poumon et que je ne pourrai le faire qu’en Inde. Mo pa ti pe kone ki pou fer ; mo ti fini met dan mo latet ki pa pou kapav fer nanye pou mwa parski mo pa ti pe kone ki laport pou tape.» Elle s’est finalement tournée vers la fondation Overseas Medial Care Assistance (OMCA) pour trouver une solution.

 

Grâce à cette fondation qui a examiné son dossier, Shamirah a pu entrer en contact avec des spécialistes en Inde. «C’est à travers un appel vidéo que je leur ai parlé. Ils m’ont dit que j’étais encore très jeune, qu’ils auraient préféré que je fasse le déplacement pour qu’ils m’examinent et trouvent une solution pour refermer le trou que j’avais dans le coeur. Je me suis donc jetée à l’eau.» Vu qu’elle avait aussi suivi un traitement dans le privé, dit-elle, elle n’a pu bénéficier de l’aide du gouvernement pour son traitement en Inde. Un premier appel aux dons lui a permis de récolter les Rs 300 000 nécessaires pour son déplacement et ses premiers examens. Elle a ainsi pris l’avion le 20 août pour se rendre au Fortis Centre, à Delhi ; un voyage qui a nécessité l’utilisation de plusieurs bouteilles d’oxygène à cause de ses graves problèmes respiratoires. Une fois sur place, la jeune femme s’est heurtée à d’autres difficultés. «Les spécialistes se sont rendu compte qu’il était impossible pour eux de refermer le trou que j’avais dans le coeur et qu’il me faudrait non seulement une transplantation de cet organe, mais aussi une de mes poumons. Au cas contraire, il ne me restera plus qu’un an à vivre.»

 

Transplantations

 

Cela fait quelques semaines que Shamirah a été transférée dans un autre hôpital à Hyderabad, où elle a été soumise à d’autres examens visant à déterminer si elle est apte à recevoir des transplantations. «Les résultats se sont avérés concluants, mais il me faut encore prendre du poids. On m’a soumise à un régime strict pour que je puisse reprendre des forces.» Maintenant qu’elle a complété les examens préliminaires, elle doit à nouveau prendre l’avion pour se rendre à l’hôpital de Pune car c’est là-bas que se font les transplantations. «Je vais y séjourner le temps d’avoir un donneur, ce qui pourrait prendre plusieurs mois. Malheureusement, je ne peux pas rentrer à Maurice le temps qu’on trouve des donneurs compatibles parce que je suis bien trop affaiblie et ne survivrai pas au trajet.» Les médecins, dit-elle, espèrent lui trouver ces organes très rapidement pour faire les deux transplantations en une seule intervention. Cependant, ces lourdes opérations coûteront Rs 5,6 M et, pour l’heure, elle n’a récolté que Rs 500 000. «Ena boukou dimoun dan mo fami inn dir mwa pa fer li, me monn dir mo mem ki si pe resi trouv enn sime, mo bizin saye. Mo priorite se fer li pou mo garson», lâche-t-elle, pleine d’espoir.

 

Si Shamirah parvient à recueillir le montant nécessaire pour cette opération, elle ne sera pas pour autant tirée d’affaire. Elle devra rester sous observation pendant environ trois mois supplémentaires pour son suivi. Lorsqu’elle rentrera à Maurice, elle devra à tout prix se reposer pendant six mois, puis reprendre l’avion pour l’Inde pour des check-ups. Épuisée, à bout de forces, Shamirah n’a qu’un souhait à présent : «Mo anvi gagn mo doner ek retourn dan mo pei pli vit possib, retrouv mo fami, mo zanfan.» Désespérée, elle lance un vibrant appel à la solidarité des Mauriciens pour pouvoir récolter l’argent nécessaire à cette opération qui pourrait lui sauver la vie. «Ce que nous vivons est vraiment difficile, surtout pour son fils. Aidez-nous à lui sauver la vie», pleure sa mère Rozida. Ceux souhaitant contribuer pour lui offrir une deuxième chance dans la vie peuvent le faire à travers l’application Juice sur le numéro 5481 5667 ou par virement bancaire sur le compte 000 450 748 049 (MCB).

 

«Mo pa ti atann mo pou pas par bann letap koumsa dan mo lavi. Ziska ler mo pa le krwar ki mo pe viv enn zafer parey. Ena dimoun ki konn mwa, ki pa ti pe le krwar mo malad parski mo ti an plenn form. Mo ti bien, mo ti pe grinp montagn, mont leskalie. Aster mo nepli kapav fer nanye», regrette Shamirah. Ce qu’elle souhaite désormais plus que tout, dit-elle, «c’est retrouver ma vie d’avant et être là pour voir mon fils grandir, l’épauler pour qu’il ait une bonne éducation. C’est ce qui me permet encore de tenir le coup. Aidez-moi, je vous en serai éternellement reconnaissante».

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