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Et si la mixité s’invitait dans tous les collèges ?

15 avril 2014

Jacques Malié et Armoogum Pasuramen

Le ministère de l’Éducation souhaite étendre la coéducation aux  établissements secondaires. Qu’en pensez-vous ?

Jacques Malié : Certes, la mixité a ses bons côtés. À Maurice, les garçons et les filles se côtoient au pré-primaire, au primaire et au niveau tertiaire. L’Église a aussi favorisé la coéducation au coeur de ses derniers établissements, comme le collège Sainte-Marie ou encore celui du Saint-Esprit, à Case-Noyale. Toutefois, on ne peut pas oublier l’apport des collèges comme le St-Esprit et les Lorettes dans l’histoire de Maurice.

Armoogum Parsuramen : C’est une pratique qui se fait déjà au primaire et dans certains collèges, et la mixité génère beaucoup de choses positives, comme la bonne entente entre garçons et filles, et le respect de l’autre. L’idée de la coéducation n’est pas mauvaise, mais il ne faut pas que ce soit une mesure à la va-vite. Il faut avoir l’avis de tout le monde dans le domaine.

Les collèges de garçons et ceux de filles jouissent pourtant d’une bonne réputation…

Jacques Malié : On ne peut pas, d’un trait, effacer le travail et l’héritage laissés par les frères Lasallien et les sœurs de Marie qui ont œuvré pour les collèges non mixtes catholiques. Ces établissements ont fait leurs preuves et les résultats parlent d’eux-mêmes.

Armoogum Parsuramen : C’est effectivement le cas et c’est pour cette raison que je dis qu’il faudrait laisser aux collèges le choix de leur ligne éducative.

En quoi cela peut-il améliorer le paysage éducatif du pays ?

Jacques Malié : Dans une logique d’étendre ce qui se fait déjà au pré-primaire, au primaire et au niveau tertiaire, c’est une bonne chose. Certes, la mixité encourage la bonne entente et permet d’apprendre sur le sexe opposé. Mais ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de filles ou de garçons dans certains de nos établissements que cela génère des problèmes. Autant que je sache, au collège du Saint-Esprit, aucun incident lié au fait que nous ne pratiquons pas la coéducation n’est à déplorer. Nous marchons sur les pas des frères Lasallien qui ont instauré une discipline, une rigueur et une identité à nos écoles qui jouissent aujourd’hui d’une bonne réputation.

Armoogum Parsuramen : Comme je l’ai souligné, la mixité a ses bons côtés, mais je pense qu’il faudrait commander une étude avant d’aller de l’avant avec cette mesure. Il faut un plan, étudier tous les paramètres, voir les différents partenaires, s’assurer de l’encadrement des enseignants, mais surtout laisser le choix de la décision aux établissements.

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